Le groupe Epsilon est un groupe d'écriture. Il est ouvert à tout Membre du Quatrième Groupe qui souhaite y participer, à la condition qu'il s'engage à produire un écrit. Il s'agit, dans ce groupe, de faire travailler la sorte de congruence qui peut exister entre des Membres du Quatrième Groupe au regard de questions concernant aussi bien le savoir psychanalytique et sa transmission que les questions culturelles générales dont des Membres de notre institution psychanalytique ont souhaité se saisir pour les soumettre aux Participants et au public. Les textes produits paraissent, après accord du comité de lecture du Quatrième Groupe, dans cette rubrique intitulée : Publications Varia - tous les textes sont au format PDF et sont imprimables
Publications Varia
À l’heure où les signes de dé-subjectivation, du « sans-contact », se multiplient, un ensemble de questionnements s’impose avec leur résonance éthique. Pour autant, comment configurer l’acuité de certains phénomènes sociétaux recoupant cette dimension éthique aujourd’hui dans le champ de la psychanalyse, compte tenu de la manière dont nos écrits nous engagent au regard de la transmission de la psychanalyse ? Comment intervenir sur ces sujets avec la vigilance nécessaire sur nos positions contre-transférentielles ?
Il s’agit dans cet écrit de la mise en perspective ainsi que de la tentative d’articulation de deux œuvres magistrales, de deux pensées présentant des points de proximités évidents, de deux auteurs qui sans relâche inscrivent les mots dans une parole travaillée par le ça :
- Par la passion œdipienne originaire, c’est-à-dire par ce quantitatif de la pulsion en quête permanente de la qualité hallucinatoire perdue, pour ce qui concerne Jean-Claude Rolland.
- Par l’instance de l’originaire avec son mode de représentations pictographiques comme source permanente de toutes les formations psychiques ultérieures issues du primaire et du secondaire pour Piera Aulagnier. Pour dire autrement, par ce fonds de mémoire comme la source vivante garante de la suite des possibles rencontres avec le monde.
Relire un roman longtemps après n’est pas une simple relecture, mais une véritable découverte. Le lecteur n’est plus le même. Ce texte soutient que le conflit pulsionnel est le thème central du roman, qu’il interprète comme une analyse de l’âme humaine : privé d’altérité, le héros s’aliène dans une compulsion de répétition et une relation d’emprise, aussi bien avec son environnement qu’avec lui-même. Vendredi serait l’artifice par lequel l’auteur provoque une altération, ouverture vers une intériorité inconsciente, non maîtrisée, non maîtrisable. J’ai volontairement écarté l’étude philosophique et sociale de mon propos, bien que Michel Tournier eût une solide formation de philosophe et mît cette dimension en avant.
La conviction, qui fait partie de l’éthique professionnelle, ne garantit pas de pouvoir faire tenir ensemble soucis de vérité, satisfaction pulsionnelle, intérêts narcissiques et équilibre psychique. La cure de paroles, basée sur l’offre et peu sur la demande, repose principalement sur une dynamique processuelle. L’existence de l’infantile, sa présence active dans la vie psychique inconsciente de l’adulte est un premier constat. Il est admis que tout ou partie de l’infantile est objet de refoulement. Il est également admis que cet inconscient freudien, inconscient au sens topique du terme, soit sexuel et s’inscrive dans l’érotisme infantile. Il est également admis que c’est bien l’attention, la perception portée aux expressions de l’infantile dans ce que dit et pense l’analysant qui est sans nul doute l’un des fondements, sinon le fondement, de la démarche analytique. Si ’entreprise analytique est placée sous le sceau de la régression, du transfert, mais aussi des pulsions partielles, c’est bien la réouverture au langage infantile qu’opérera une cure psychanalytique dans le meilleur des cas.
Ombres sur l’Hudson : un roman posthume ? Posthume mais pas vraiment puisque l’original de ce roman d’Isaac Bashevis Singer avait été publié en yiddish de son vivant, Ombres sur l’Hudson, dont l’intrigue se situe en 1946 aux États-Unis, est l’occasion de réfléchir à l’écriture de la Shoah. Parce qu’il met en scène des personnages qui ont échappé à la « solution finale » en s’enfuyant à temps de Pologne, et qui sont néanmoins hantés par les spectres de leurs proches disparus, Singer contourne l’interdit éthique de l’irreprésentable, de la « poésie impossible après Auschwitz » (Adorno). Il donne à entendre ce que peut être un fantôme au sens qu’ont donné à ce mot Abraham et Torok, et rend tangible, sans voyeurisme
ni jouissance, la réalité du traumatisme second. Il autorise les résonances pour les générations futures, ouvrant la voie à une universalité qui jamais ne renonce à la particularité. Cet article entend montrer comment la littérature, aussi hostile à Freud qu’ait pu être Singer, est porteuse
d’intuitions et de vérités théoriques dans lesquelles la psychanalyse peut se reconnaître.
Entre Blanchot et Kafka, c’est toute la question du double qui se pose à travers le commentaire que Blanchot ne cessera de faire de l’œuvre de Kafka, comme un espace autobiographique en creux d’où on dégagera, en négatif, la trace obsédante d’une culpabilité qui va hanter toute l’écriture de M. Blanchot. Deux écritures en double qui traitent toutes deux de la façon dont l’auteur se torture, se soumet à la machine torturante de l’œuvre, et à son souci d’y survivre. Figures « d’un holocauste littéraire », la lecture / commentaire de Blanchot le ramène à une fuite dans la dissolution de soi et dans la solitude coupable, hantée par ses propos antisémites d’avant-guerre.
Malgré tout il existe un indestructible en chacun et en tous, un point d’entêtement, conclut Kafka, et qui fait notre humanité. C’est ce point de résistance, de refus de tout renoncement, que Kafka partage avec Blanchot, dans l’acte littéraire, comme le retour au plus profond du continent humain.
Ce texte exposé en 2024 à Lyon dans le cadre d’un cycle d’études sur la transmission de la psychanalyse situe préalablement cette question dans le champ général de la transmission dans les espèces vivantes. Cette transmission est la communication permanente à l’intérieur d’une espèce de ce qui permet d’appréhender le réel, de s’y orienter et d’y subsister. La transmission interhumaine, nouvelle forme d’adaptation, se caractérise par l’apparition phylogénétique d’un système inédit, le système pulsionnel décrit par Freud, dont le devenir au travers du jeu combiné des transferts et des interprétations sera la création du sujet du symbole. Cet article déploie cette problématique qui ne pourra que concerner la transmission de la psychanalyse elle-même jusqu’en ses limites, celles du principe de plaisir,
à la base du système pulsionnel, dont Freud montrera l’au-delà.
Le texte propose une relecture de nos fondateurs autour de la question du lien transmission / formation. J’ai essayé de mettre en relief chez eux la critique - précisément fondatrice - de certaines dérives/illusions issues de l’IPA et/ou de l’EFP : l’analyste-enseignant, l’identification à l’analyste comme fin de l’analyse, les réseaux, ...- qu'on pourrait croire aujourd’hui définitivement dépassées. Mais le sont-elles vraiment, y compris même dans notre Groupe ? J’ai essayé aussi de rappeler en quoi ces trois auteurs, par-delà leurs différences, abordaient le lien transmission/ormation en tant qu’il suppose la métapsychologie, laquelle implique la distinction fondamentale de la connaissance et du savoir.
RÉSUMÉ
Les travaux de Mélanie Klein sur la psychanalyse de l’enfant l’amenèrent à modifier la théorie freudienne du surmoi en postulant pour celui-ci une plus grande précocité et une nature très archaïque. Bien que Freud sur ce point ne l’ait pas désavouée, cette hypothèse d’un surmoi cruel et archaïque reste controversée. Elle nous amène à refuser certains aménagements apportés à la clinique de la cure, dans le but d’amener l’analyste à la position d’un surmoi parental bienveillant. Ceci au détriment de l’interprétation du transfert...
Les dangers de ces aménagements techniques, pouvant conduire à des interprétations sauvages et à des transgressions, sont mis par l’absurde en évidence dans le film de Cronenberg «Maps to the stars» qui montre un «coach-analyste» entraînant ses patients et lui-même dans un scénario mégalomaniaque et catastrophique. Ceci en résonance avec le cynisme stupéfiant du monde des célébrités hollywoodiennes.
La question du cadre est d’abord une question d’actualité sociétale quand s’affaissent toutes les médiations symboliques comme c’est le cas aujourd’hui. C’est aussi penser le cadre politique et extra-politique dans lequel s’inscrit la pratique de la psychanalyse. On distinguera le bord externe du cadre de la situation analytique qui réunit les éléments du dispositif et que mettent en péril les pratiques par « zoom ». On prendra en compte l’investissement transférentiel du cadre métaphorisant les parts projetées du corps de l’analyste. Le cadre, sur son bord interne, soutient l’écran psychique qui rend possible le jeu transférentiel des représentations. Telle est la fonction tiercéisante du cadre.
On évoquera le travail en face à face et la place du contre-transfert dans l’instauration des deux bords du cadre de la situation analytique proprement dite, une face double du cadre dirigée à la fois vers la réalité du dehors et la réalité du dedans.
Vivre, c'est penser, c'est la dynamique de la pensée qui "EST la vivance du sujet humain"... Le processus de représentation constitue le fond d'activité qui assure cette vivance. La représentation du pulsionnel est une condition pour la pulsion de vie. A la suite de Freud par l'importance qu'il accordait à sa "traumdeutung", on peut faire l'hypothèse d'une "confusion des langues" entre une langue de mots adulte et une langue infantile d'images. Avant les mots, avant même la parole dans la confusion entre le maternel et l'infantile, peut- on supposer la survivance de ressentis corporels dont la résurgence dans le Moi pourrait mettre en crise sa dynamique de représentance ? Le délire serait alors l'ultime défense contre l'irreprésentable.
Après les contributions I publiées par EPSILON en 2018 à propos de l’acte du paiement dans la cure, seront abordées dans ces contributions II la question de l’impayable et du sans prix en arrière-plan de la demande paradoxale de ne pas payer, telle qu’elle peut inaugurer une demande d’analyse.
Dans une troisième contribution, en novembre 2020, je me propose d’explorer la question d’Arnold Goldberg : qu’est-ce qui rend un analyste capable de fonctionner comme analyste ? Ici la problématique de l’argent dans la cure sera reprise à partir de la possibilité de s’inventer comme analysant.
La notion de traumatisme en psychanalyse est particulièrement complexe, intéressant l’ensemble des apports de la métapsychologie freudienne. Se trouvera abordé dans cet article, l’effet délétère d’une séduction abusive sur le langage mère-enfant ainsi que la conséquence traumatique d’une expérience effractive chez un enfant de huit ans n’étant pas en mesure de construire ni ses propres limites subjectives ni son identité sexuelle.
L’espace du psychodrame psychanalytique se révèlera progressivement espace où les processus tertiaires pourront advenir, permettant de fait une meilleure circulation entre mots du langage technique et mots du corps au plus vif du signifiant de la chair. On sera sensible au déploiement du gros travail de symbolisation primaire au cours duquel se trouveront reliés traces sensorielles du contact avec l’objet, traces motrices et éléments sonores. Puis enfin, on assistera aux prémices d’une construction des limites du moi avec notamment la transformation de ce qui pouvait apparaitre comme formation d’une théorie délirante sur l’origine en théorie sexuelle infantile partageable et intégrant de nouveaux éléments comme : castration symbolique, interdit et tiercéïté plus élargie.
Mélanie Klein décrit initialement les mouvements allant de la position dépressive (D) à la position schizo-paranoïde (PS) comme une défense paranoïde contre l’angoisse dépressive. Bion modifie cette vision des choses en considérant que l’identification projective peut être un phénomène normal, et nous propose un modèle oscillatoire entre ces deux positions. A cela, nous souhaitons ajouter la notion d’un espace intermédiaire (EI) entre ces deux positions, ce qui peut être résumé par la formule : (PS) « --» (EI) « -- » (D)
Cet article explore et inventorie les concepts fondamentaux de la psychanalyse, ses invariants en somme, tels qu’ils nous apparaissent dans la première et la deuxième topique. On verra que le cheminement théorico-clinique de Freud entraîne de fait une certaine inflexion de la théorie et de la pratique de l’interprétation : du déchiffrement à la métamorphose.
Mon propos tend à éclairer en quoi le processus de la cure peut contribuer au « travail de culture » dans l’acception que Freud lui a assignée dans la seconde partie de son œuvre. En introduisant certaines lignes centrales, je mets l'accent sur certains aspects contradictoires du legs freudien et ses prolongements de pensée dans notre préoccupation du collectif. Il m’apparaît important d’éclaircir nos difficultés et nos questionnements soulevés par cette orientation, ou extension des connaissances analytiques dans le champ de la psychologie collective, voire dans le champ du socius. Comment posons-nous ces questions ? Comment nous nous interrogeons sur ce que peut et ne peut pas la psychanalyse ?
Si le besoin de croire fonde nos capacités d’être en parlant, il n’a de cesse de tarauder le sujet qui se trouve contraint de lui trouver des issues. Ces issues dont diverses et certaines dangereuses pour le sujet et pour le monde. Quel devenir du besoin de croire pour le sujet contemporain, notamment dans ses effectivités destructrices tel l’intégrisme radical islamique ? D’un point de vue psychanalytique, que peut-on comprendre, analyser voire proposer face au déchainement pulsionnel de mort qu’engendre le mythe fondamentaliste ?
La situation psychanalytique et son procès ne peuvent donner lieu à ce que l’on appelle stricto sensu une description mais seulement à une écriture. J’entendrai cette écriture comme la conjugaison d’une écriture créative de l’analysant qui n’est pas le plus souvent transcrite et de l’écriture de l’analyste qui tente de théoriser l’interprétation des obstacles qui s’opposent à la créativité de l’analysant. Cet article étudie cette dialectique dans son rapport avec l’écriture dite poétique. La sublimation en est le maître-mot.
La notion de post-mémoire interpelle la psychanalyse en ce qu'elle interroge à nouveaux frais la transmission et l'inscription d'événements traumatiques historiques dans la psyché du sujet alors qu'il n'en a pas été le témoin direct mais qu'il en est, d'une manière ou d'une autre, l’héritier affecté. Il s'agira ici de montrer par quels processus sublimatoires le sujet peut activement parvenir à se dégager de l’emprise de la pulsion de mort si, du moins, ses capacités de pensée et de créativité n'ont pas subi un dommage irréversible.
La psychanalyse s'est toujours nourrie de ses rencontres, avec les sciences, la littérature, la philosophie, l'histoire, et aussi avec les arts. Avec ces disciplines, elle partage le goût de l'énigme. Les artistes montrent, mettent en scène, racontent ce que l'homme peine à dire, ce qui s'est formé en lui avant les mots ; et ils le révèlent à leur public. Nous verrons dans ce texte que cela ne va pas de soi, pour les artistes qui doivent aller au-delà du doute, poursuivre la route vers l'inquiétante étrangeté en renonçant à comprendre. Il en serait de même pour les analystes, c'est la proposition de ce texte.
Dans cette première contribution sur l’acte de paiement dans la cure, c’est la position de l’analyste qui sera d’abord interrogée, ses idéaux, son contre-transfert. Autour de la scène où « on rembourse un patient », il s’agira de questionner le registre de la transmission de la dette et du fantasme de son retournement, mais également le statut psychique de la réalité extérieure, les rapports de l’argent et de la parole, sur fond d’absence et de mort.
La réflexion et l’activité psychique de l’analyste s’organisent autour de différents pôles, à partir de l’intimité de la situation analytique jusqu’à son implication dans une société analytique. Il me semble important de s’attarder sur ce contraste entre l’intime et le pluriel, et de s’interroger sur des jeux d’échos entre ces différents espaces de pensée qui s’entremêlent et nourrissent son cheminement. Trois scènes se distinguent : lire, analyser, écrire. L’écriture en serait le prolongement, lieu de jonction entre intimité et institution en ce qu’elle représente potentiellement un lieu social de déploiement de l’expérience analytique.
La loi dite du « mariage pour tous » a fait couler beaucoup d’encre et il serait hasardeux de penser qu’elle a levé définitivement l’énigme de l’homosexualité. Qu’en pensent les psychanalystes ? C’est l’objet de cet article qui nous invite, après Freud, à revisiter les notions de bisexualité, de choix d’objet sexuel, d’amour génital et de symbolisation.
Ce travail ne se veut pas un exercice de psychanalyse appliquée, il cherche juste à mettre en perspective ce que le processus de création d'un grand artiste contemporain inspire à notre pratique d'analystes. C'est à l'ouvrage de P.Claudel que nous devons ce beau titre : "L'œil écoute" ; évocation pour les analystes d'une écoute bien spécifique à notre discipline conduisant "per levare" du refoulement, à la représentation... Comme surgissement de l'image dans la cure.
A.Kiefer en tant que créateur accompagne à sa façon des axes de recherche qui sont les nôtres, à savoir le refoulement, l'articulation entre les images internes, la métaphore, et le langage pour n'en citer que quelques uns, participant ainsi au travail de Kultur théorisé par N.Zaltzman tout au long de son travail métapsychologique.
Ne peut-on voir dans le fameux écrit de Maupassant - le Horla - la mise en scène d’un séquentiel clinique entrant en résonance avec les théories de l’angoisse que Freud va proposer quelques années plus tard ? En quoi celle-ci produit la formation d’un « être invisible en soi » qui pousse hors de soi, et témoigne de la porosité des limites à partir d’une constitution incertaine du moi.
Avec le concept de Kulturarbeit, Freud lance un pont entre psychologie individuelle et la psychologie collective, les deux pans de son œuvre. Ce concept qui rend compte de la structure du phénomène de la transmission fut remis à l’honneur par N. Zaltzman. Je tenterai ici de montrer son analogie, voire sa similitude avec le concept d’autonomie, central dans l’œuvre de C. Castoriadis. Deux exemples extraits de la pensée de G. Bataille et d’une œuvre d’E.Ionesco illustreront cette méditation.
Quand la parole est impossible ou qu’elle est interdite, une douleur secrète reste chantable, dans la dissonance de la voix, inaccessible à soi-même, insupportable à l’autre soumis en même temps à l’écoute douloureuse de cette distorsion monstrueuse de l’image sonore. À partir du film Marguerite de Xavier Giannoli (2015) je partirai à la recherche de cette lettre volée qui est en même temps exposée à tous, une déchirure mise au secret à l’insu du sujet, mais qui s’exhibe à l’écoute de tous.
Les mots mettent en lumière certes, mais la visibilité qui ne se voit pas est la possibilité essentielle du visible: « la vitre transparente, qui rend les choses visibles, n’est pas elle-même visible » écrit J. Derrida. Entre la visibilité sensible et l’intelligence du logos, nous pouvons postuler un dispositif intérieur, l’équivalent intra-psychique de la vitre transparente capable de rendre visible la chose perdue ou, en tout état de cause, de s’en convaincre. Ce travail, avec un appui clinique, est une réflexion sur la pensée complexe associant affects, sensori-motricité et image de mots.
Le rêve " voie royale vers l'inconscient " a aussi une fonction de mise en scène des images et des sensations visuelles, imposées par la mémoire perdue " d'avant les mots ". De la disparition des lucioles selon Pasolini à leur survivance. Selon G. Didi-Huberman ; il s'agit d'essayer de rendre compte de la présence dans la création artistique ainsi que dans la cure d'images sensibles primitives en-deçà de celles qui animent l'origine de la pensée de l'enfant ; un phrasé de sensations énigmatiques, langue originaire et origine de la langue et du transfert.
Éprouvés rejetés hors du Moi, qui pourtant peuvent le hanter lorsque la réalité extérieure vient leur faire écho.
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