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Eric JULLIAND
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Une Poignée de confettis
Les confettis, petits morceaux de papier multicolore serrés dans la main fermée, et lancés à la cantonade un jour de fête. Un geste pour le plaisir, pour surprendre. A la source des textes qui composent ce recueil, la vie quotidienne, une rencontre, un accident, petit ou grand, un souvenir, une rêverie ; tous transformés par le pas de côté de l’humour nécessaire pour la vie et la fréquentation des hôpitaux. Comme le confetti que l’on retrouve sous ses pas, dans les plis d’un vêtement, ces histoires courtes laisseront-elle une trace ?
Eric Julliand, vit à Lyon, où il exerce la psychanalyse, après une carrière de psychiatre dans les hôpitaux.
136 pages.
Articles
Dans les années soixante-dix, les courants de pensée utopiste fleurissaient. La psychanalyse était florissante dans un bouillon de culture. La proposition de ce texte est de repérer l'analogie entre l'utopie comme projet politique jamais abouti, la cure analytique comme mouvement et les sociétés de psychanalyse qui pratiquent l'autonomie. Ce travail de culture non dénué de risque est vital, pour un sujet et pour un groupe. Si c'est un garant nécessaire, est-il toujours suffisant contre la sclérose et le repli identitaire-narcissique. Autrement dit, la mort. L'issue est incertaine écrivit Freud.
Préface Actes 9 - Destin d'un idéal
La psychanalyse s'est toujours nourrie de ses rencontres, avec les sciences, la littérature, la philosophie, l'histoire, et aussi avec les arts. Avec ces disciplines, elle partage le goût de l'énigme. Les artistes montrent, mettent en scène, racontent ce que l'homme peine à dire, ce qui s'est formé en lui avant les mots ; et ils le révèlent à leur public. Nous verrons dans ce texte que cela ne va pas de soi, pour les artistes qui doivent aller au-delà du doute, poursuivre la route vers l'inquiétante étrangeté en renonçant à comprendre. Il en serait de même pour les analystes, c'est la proposition de ce texte.
Avec le concept de Kulturarbeit, Freud lance un pont entre psychologie individuelle et la psychologie collective, les deux pans de son œuvre. Ce concept qui rend compte de la structure du phénomène de la transmission fut remis à l’honneur par N. Zaltzman. Je tenterai ici de montrer son analogie, voire sa similitude avec le concept d’autonomie, central dans l’œuvre de C. Castoriadis. Deux exemples extraits de la pensée de G. Bataille et d’une œuvre d’E.Ionesco illustreront cette méditation.
Premières lignes...
En psychanalyse, la synthèse n'est pas recommandée. W. Granoff recommandait aux analystes d'être des agents de déliaison plutôt que de liaison. Un peu avant de conclure ces journées scientifiques, je vais contrevenir à ces deux avertissements pour vous livrer les réflexions qui me sont venues au cours de ces journées...
L’auteur file la métaphore de Vieux Hibou, le vieux sage, qui installé dans le séquoïa centenaire, assiste aux tribulations avoisinantes de son espèce à plumes, et aux changements conçus par l’esprit radical des Hommes vivant « dans un siècle civilisé et scientifique ».
Une œuvre d’art peut nous saisir et nous emporter, parfois. Dans cet ailleurs où la musique nous aura transportés, nous rencontrerons du familier, de l’inquiétant, des souvenirs lointains, de simples traces sensorielles. Nous pourrons aussi faire l’effort de pousser la porte qui ouvre sur un monde inconnu : découvrir la musicologie et l’histoire de la musique, rencontrer T. Adorno et d’autres, approcher de l’énigme de la création. La dernière sonate pour piano de Beethoven, l’opus III, nous servira de véhicule. N’est-elle pas un exemple du travail de culture, le paradoxe d’une transgression bien tempérée ? Elle condense l’art de cet architecte-musicien, à la croisée du classicisme et du romantisme, de l’objectivité et de la subjectivité, des conventions formelles et des innovations inouïes.
Cet article est paru dans « L’œuvre d’art : un ailleurs familier – ACTES 3 – 2014 »
Présentation de l’ouvrage en cliquant sur le lien.
p 3 : Éditorial
Interlignes
Pour-quoi la culture ?
Taras Chevtchenko 1814 – 1861
Né à Moryntsi dans le sud de Kyiv, mort en exil à Saint-Petersbourg en 1861, T. Chevtchenko a combattu la dictature impériale. Ayant vécu dans la condition de serf pendant dix ans, racheté à son maître après que l’on avait remarqué son talent de peintre, s’étant engagé comme intellectuel contre l’absolutisme tsariste qui ruinait la culture de son pays, il fut emprisonné, interdit de peindre et d’écrire pendant dix ans et exilé à vie d’Ukraine. Il est mort l’année de l’abolition du servage et dans sa courte vie, n’a connu que neuf années de liberté ; son destin fut tragique. Les écoliers apprennent ses poèmes et c’est en quelque sorte le Victor Hugo des Ukrainiens. Il est célébré chaque année sur une colline qui surplombe la plaine du Dniepr où ses cendres ont été ramenées. L’Université principale de Kyiv porte son nom, les défenseurs de Maïdan arboraient son portrait en 2014 et ils scandaient ses vers devenus des slogans « Luttez, vous vaincrez ».
Aujourd’hui de nouveau… Mais, il est temps de laisser la parole au poète:
Cela m'est vraiment bien égal
De vivre en Ukraine ou ailleurs.
Qu'on m'oublie ou qu'on se souvienne
De moi dans ces neiges lointaines
Combien cela peut m'être égal !
J'ai dû grandir, esclave, à l'étranger
Et sans être pleuré des miens
Esclave en pleurant je mourrai
En emportant tout avec moi,
Ne laissant pas la moindre trace
En ce glorieux pays d'Ukraine
Le nôtre — et qui n'est plus à nous.
Le père en parlant à son fils
Ne dira pas : " Prions pour lui,
Fils, car c'est pour l'Ukraine
Qu'il fut torturé autrefois ".
Cela m'est égal si plus tard
Ce fils prie pour moi ou non,
Mais ce qui ne m'est pas égal
C'est de voir l'ennemi perfide
Assoupir l'Ukraine et la réveiller
Dépouillée, au milieu des flammes.
Oh ! Voilà ce qui ne m'est pas égal !
Taras Chentchentko,1847 - Traduit par Kaléna Uhryn
Eric JULLIAND et Jean-Louis SERVERIN, Secrétaires Scientifiques ont rédigé la Préface du livre sur les Journées Scientifiques 2015 du IV Groupe - Actes 5 - Le meurtre et l'inceste - Éditions InPress - Paris - 2016