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    Bibliographie

    Sophie de MIJOLLA-MELLOR

    Ancien Membre

     

    Livres

    Les arrogants -
    MIJOLLA-MELLOR S., Les arrogants, Paris, Psychismes, Dunod, 2017

    Ce texte propose une approche psychanalytique de l’arrogance, considérée à la fois comme une pathologie du narcissisme et comme le révélateur des relations de domination. Sont donc explorés les domaines de l’intime, de l’individuel, mais aussi du groupal, du social, au travers de l’étude d’événements contemporains, de personnages historiques et littéraires. Le fait d’articuler ces différents champs constitue tout l’intérêt de cette notion d’arrogance.

    C’est donc une vaste étude, qui confine à la recherche d’exhaustivité des occurrences de l’arrogance, trouvée aussi bien chez l’enfant que chez l’adolescent, le chef d’entreprise, le criminel, le dirigeant politique… Cet ouvrage est d'une très grande nouveauté dans le champ de la recherche psychanalytique. Il se démarque de par ses qualités d’ouverture, ses analyses liées à l’actualité et son canevas littéraire.

    224 pages.

     

    Au péril de l'ordre -
    MIJOLLA-MELLOR S., Au péril de l'ordre, PARIS, Odile Jacob, 2014

    Peut-il exister un ordre qui ne passe pas par l’autorité et ne repose pas sur la hiérarchie ?

    En psychanalyste, Sophie de Mijolla-Mellor parcourt des domaines variés allant de l’anthropologie à la philosophie, de l’Histoire aux histoires, celles que racontent les patients en analyse qui ont souvent eu maille à partir avec parents et éducateurs parce qu’ils voulaient leur imposer un ordre qui n’était pas le leur…

    Car le besoin d’ordre comporte des risques, en particulier lorsque s’installe la confiance aveugle qui remet à une autorité extérieure le soin d’y veiller. L’expérience des dictatures, en particulier celle de l’ordre nazi, rend nécessaire de concevoir la possibilité d’un ordre mobile capable de s’automodifier au fur et à mesure.

    240 pages.

    Mots clés : Contestation - Indignation - Ordre - Révolte

     

    Traité de la sublimation -
    MIJOLLA-MELLOR de S., Traité de la sublimation, Ce traité comporte les contributions de: N. Barzin, A. Brun, V. Donard, A. Essadek, D. Fessaguet, P. Gutton, D. Kupermann, T. Lamote, S. Levy, M. Mignet, S. Payan, K. Proust, G. Reynier, Patrick Saurin, N. da Silva Junior et C. Weismann-Arcache, Paris, Quadrige, puf, 2012

    Qu’est-ce que la sublimation ?
    En quoi permet-elle une satisfaction infinie qui ne s’abîme pas dans la jouissance et s’oppose à l’envahissement brutal de la pulsion de mort ?
    L’idée freudienne d’une sublimation « aux dépens » du sexuel doit-elle être remise en question?
    Pour quelles raisons la sublimation occupe-t-elle en psychanalyse une place si importante ?
    Notion psychanalytique indispensable pour comprendre l’articulation entre la vie pulsionnelle et les champs culturel et sociopolitique, la sublimation permet de penser les sentiments de tendresse et d’amitié, les interactions sociales et professionnelles, le souffle artistique ou littéraire, les réalisations techniques, scientifiques ou sportives… Construite par Freud et reprise tout au long du XXe siècle par de nombreux auteurs, elle demeure néanmoins insatisfaisante dans sa définition métapsychologique et fait aujourd’hui l’objet de thèses et de réflexions nouvelles que ce traité se propose de mettre en lumière.

    608 pages.

    Mots clés : sublimation

     

    La mort donnée - Essai de psychanalyse sur le meurtre et la guerre
    MIJOLLA-MELLOR S., La mort donnée - Essai de psychanalyse sur le meurtre et la guerre, Paris, Quadrige, puf, 2011

    Bien qu’il soit aussi fondamentalement inscrit dans la nature humaine que la pulsion sexuelle, l’homicide n’en est cependant pas l’expression directe mais trouve son origine dans une tentative de survie ou dans une position mégalomane faisant de la mort le choix délibéré d’un sujet ou d’un groupe. Pouvoir donner la mort implique de ne plus voir dans la victime un autre soi-même mais seulement un objet à supprimer pour servir des visées personnelles ou idéologiques. Or, si le criminel à l’échelle individuelle ou groupale peut prétendre ignorer l’énigme de son acte qui le dissocie de la solidarité humaine, c’est alors la société qui s’y trouve confrontée. Dans une absolue perplexité telle que la reflètent les médias, elle ne sait que multiplier les termes propres à la rejeter : « barbarie collective », « folie individuelle », autant de manières de répéter à l’infini la question sans se donner les moyens de répondre sur ce qui s’est effectivement passé et peut pourtant refaire surface à tout moment, en tous lieux et à toute époque. La psychanalyse apporte des éléments de compréhension sur la paralysie de la pensée liée à l’homicide, en vue de contribuer à le réintégrer dans une dimension qui permette de l’entendre, de le prévenir et de tenter de le soigner.

    336 pages.

     

    Le choix de la sublimation -
    MIJOLLA-MELLOR S. de, Le choix de la sublimation, Paris, Le fil rouge, PUF, 2009

    Née de l'insatisfaction imposée par une civilisation qu'elle a elle-même contribué à générer, la sublimation est au centre de la réflexion sur la modernité dans sa dimension culturelle, éthique et politique.

    Ce concept nodal en psychanalyse, complexe voire contradictoire, est indispensable car il concerne tous les domaines qui dépassent le travail répétitif de l'auto-conservation. Aussi la sublimation fleurit-elle dans l'esthétique, le plaisir de pensée, les raffinements de la culture et toutes les élaborations qui répondent au besoin fondamental de sens. Définie par Freud comme l'un des « destins de la pulsion », elle n'en demeure pas moins un choix du sujet, ce qui en fait un opérateur fondamental du projet humain.
    Nous sommes les acteurs de nos choix, même inconscients, au même titre que nous sommes les auteurs de nos rêves, même absurdes. Sublimer est en fait l'une des directions vers lesquelles s'orientent nos réalisations pulsionnelles au quotidien lors-qu'elles rencontrent un obstacle qui les empêche de suivre le chemin le plus direct. Pourquoi sublime-t-on ? Comment ? Dans quels domaines ? Avec quelles conséquences ? Quels bénéfices individu et société peuvent-ils en attendre ? L'auteur promène ses interrogations dans de multiples domaines allant de l'amour à la parentalité, de l'art à l'esthétisme pervers, de l'humour à la philosophie, de l'idéal héroïque à la transcendance religieuse.

    429 pages.

    LE CHOIX DE LA SUBLIMATION
    Conférence débat 10 Octobre 2009
    Cet après midi de travail avec Sophie de Mijolla sur « Le choix de la sublimation » était propice à penser rêver; des interrogations venues au fil de l’écoute nous faisaient voyager dans diverses théorisations, productions culturelles, et même la vie quotidienne.
    La conférence de Sophie de Mijolla, riche d’une pensée nourrie d’une longue réflexion sur le sujet, a été suivie de trois interventions : René Péran abordant ce concept par rapport au travail de l’analyste dans sa pratique avec ses patients, Jean-Claude Guillaume se référant davantage à l’analyse avec les enfants et aux modèles de la construction psychique, Robert Colin faisant ressortir la notion d’idéal d’action à partir de deux références culturelles.
    Il était donc question de cerner le concept de sublimation dans les registres où ce processus est à l’œuvre, de montrer comment il s’agit d’un choix et d’en exposer le mécanisme.

    Compte rendu de la conférence de Sophie de MIJOLLA

    Dans un premier temps, la conférencière s’attache à définir ce que recouvre ce concept de sublimation, à partir des premières définitions qu’en donne Freud.
    La sublimation est l’un des destins de la pulsion, les autres étant le refoulement, le renoncement ou la satisfaction pulsionnelle directe. Elle est l’une des voies possibles de la transformation de la pulsion. Elle touche à son but et à son objet. « Elle apporte à la fois la satisfaction de la réalisation pulsionnelle, à laquelle s’ajoute comme effet un surcroît d’estime de soi sans laquelle cette réalisation serait vécue comme aliénante. » Pour Freud la sublimation s’accompagne de l’anoblissement des contenus, ce qui la rapproche de l’idéalisation, mais il dit aussi qu’il ne faut pas les confondre. C’est un mouvement subjectif qui se fait au nom du plaisir que le sujet va y trouver et ne dépend pas d’un jugement de valeur extérieur, qui ne viendra (ou pas) que dans un deuxième temps, ni de la nature de l’activité. Cette dimension du plaisir la rapproche de la perversion dans la mesure où, au départ, ni la sublimation, ni la perversion n’entrent dans un système éthique.
    Mais elle a aussi une ressemblance avec le jeu enfantin, « partageant sa liberté, sa gratuité et son sérieux. »
    Si la sublimation est un des destins de la pulsion, elle est aussi « un choix du sujet »; choix dans la mesure où la sublimation est ouverte à tout moment (de même qu’est également possible la désublimation). « Les patients en analyse viennent découvrir et reconnaître les déterminations inconscientes qui les dépassent et les mènent, les reconnaître pour y repérer le moment où eux- et personne d’autre à leur place-ont décidé d’y glisser ». Les choix de la névrose ou le saut dans le somatique se font sans nous, le travail psychanalytique permettrait de les modifier, de faire en sorte que d’autres voies soient possibles, mais il n’y a pas toujours effet de changement, reste une meilleure connaissance de soi. « C’est toujours d’Éros que provient la sublimation, mais il n’a pas toujours la possibilité de l’imposer », dit S. De Mijolla (dans « La sublimation » Que sais-je ? au chapitre sur la sublimation de l’agressivité). La sublimation est l’une de ces voies ouvertes par le travail psychanalytique, sans en être le but: « Le but de la psychanalyse est donc bien la levée des refoulements; le reste, la sublimation et, dirait-on avec Lacan, la guérison, viennent « de surcroît », c’est à dire non pas comme un luxe inutile mais comme une possibilité qui s’ouvre sans être visée directement comme telle. »(« Travail de l’analyse et sublimation » dans « Le choix de la sublimation » p.324).
    De quoi procède la sublimation?
    La théorisation de Freud ne suffit pas à cerner ce concept de sublimation, même si à une première définition de la sublimation comme désexualisation du but de la pulsion et valorisation sociale de l’objet, une autre suivra : sublimation par l’intermédiaire d’un retournement de la libido sur le Moi pour ensuite être réinvestie sur un autre objet, ce que Freud rapproche du processus de deuil. Ce qui est mis en jeu dans le choix de la sublimation est du même ordre que le travail psychique du deuil, « le même mouvement qui conduit non seulement à redistribuer les investissements objectaux, mais aussi à remodeler l’équilibre interne du Moi lui-même ». Ce qui est inaugural dans le processus de sublimation, ce qui est perdu, ce n’est pas l’objet d’amour selon la dynamique de l’étayage qui fait choisir à l’infini des substituts de « la mère qui nourrit » et du « père qui protège », mais « c’est le Moi lui-même sous la forme de son instance primitive omnipotente infantile telle qu’elle perdure chez l’adulte: le Moi-Idéal ». Ce qui a été perdu c’est la qualité idéale du Moi.
    « His majesté the baby » est appelé à choir de son piédestal de façon plus ou moins progressive, plus ou moins accidentelle, et tendra toute sa vie vers des retrouvailles impossibles.
    Le Moi-Idéal subit toutes les blessures narcissiques qui ne manquent pas de survenir au contact de la réalité venant douloureusement lui rappeler « sa petitesse qu’il vit alors d’une manière névrotique comme une distance impossible qui le sépare de lui-même. »(« Le choix de la sublimation » Sophie de Mijolla, p 406)
    A partir de là divers choix sont possibles:
    Choix de l’inhibition par rapport au Moi Idéal; choix de la névrose obsessionnelle; de l’idéalisation; de l’aliénation; de l’addiction; choix paranoïaque; choix délirant; choix pervers.
    La sublimation est un autre type de choix, qui permet de « substituer au Moi- Idéal, qui s’est avéré illusoire, un objet, une activité, une œuvre que le Moi donnera pour sienne. »(« Le choix de la sublimation », S. De Mijolla p.354) Cette image nouvelle d’un Moi en devenir tend à remplacer non l’objet idéal mais le Moi Idéal, s’imposant au Surmoi comme moyen de gagner son estime.
    Le processus sublimatoire s’inscrit dans une durée et dans l’espace d’un travail : investissement d’un temps futur et du travail pour y parvenir, identification à un projet auquel, tenant compte d’un principe de réalité, il va falloir ajouter la recherche des moyens pour le mener à bien.
    S. de Mijolla termine sa conférence en disant que dans la sublimation il ne s’agit pas tant de l’abstinence sexuelle que de « l’abstinence de l’âme qui sait préférer la quête de la vérité plutôt que la vérité toute faite », ce qui suppose le deuil des certitudes.
    Discussion et commentaire
    La discussion s’engage à partir d’un commentaire sur le jeu dans le travail avec les enfants. Dans ce domaine, la sublimation est indissociable du jeu. Celui-ci fait en général appel à la manipulation des objets matériels.
    On peut voir des mouvements sublimatoires dans la psychose et même dans l’autisme, avec mise en œuvre des auto-érotismes. Un exemple clinique en est donné : le cas d’un enfant psychotique qui, de répétition en répétition, avec la compétence qu’il avait de passer de mode en mode, comme de mettre en tableaux toutes ses connaissances, finit par dire au psychiatre un jour qu’il a calculé la quantité d’amour qu’il y a entre le directeur (son thérapeute) et lui (le psychiatre) sous forme d’un pourcentage. Ainsi le fantasme sexuel, qui est celui de l’enfant, a fini par trouver un chemin pour s’exprimer et pour être pensé à travers des objets de sublimation qui étaient dans ce cas des concepts.
    C’est grâce au dispositif thérapeutique, à l’attention et à l’écoute d’un autre, mais aussi, dans ce cas, à la présence d’un troisième dans l’institution, que les auto-érotismes ont pu subir une transformation qui en elle-même procède de mouvements sublimatoires successifs.
    Une autre séquence clinique est évoquée, dans laquelle on peut voir que le mouvement sublimatoire a pu se produire à la faveur d’une levée du refoulement dans la situation analytique.
    A la question posée :" comment penser la sublimation dans le rapport transférentiel?", S. de Mijolla nous renvoie au chapitre « Travail de l’analyste et sublimation » dans son livre et ajoute une remarque : le transfert implique en permanence la sublimation ; la sublimation doit être présente d’abord chez le psychanalyste, sinon c’est qu’il ne s’intéresse pas ou bien qu’il cherche la confirmation de sa théorie. Il est souhaitable que le psychanalyste soit capable de remettre en chantier les certitudes qui l’ont amené dans le fauteuil avec chaque analysant, de les remettre en jeu dans chaque cas. La sublimation implique en même temps une extrême déréliction (qui correspond à ce que peut vivre l’enfant à l’instant où il réalise que le Moi Idéal s’écroule). Cela ne peut marcher que s’il y a plaisir partagé.
    Une brève discussion s’engage sur le processus de sublimation et « les sublimations »: Le processus comme capacité de réception et de transformation par un aller retour dans la dimension transféro/contre-transférentielle; les sublimations comme instants qui se succèdent, avec des choix, des options, et ce qui va être déposé à l’issue du choix et son devenir. La chose créée fait peur à son créateur par rapport à son devenir de créateur ; va-t-il se figer dans l’objet créé, comme dans le mythe de Pygmalion, ou continuer la recherche?
    On peut dire que le processus de sublimation s’inaugure du manque et, à propos de l’exemple choisi par Lacan: l’activité du potier qui, en même temps que le bord du vase, crée le vide central, on pourrait citer S. de Mijolla: « Loin d’épuiser la source libidinale où elle puise l’énergie sublimée, la sublimation l’entretiendrait au fur et à mesure, assurant une sorte de néogenèse de l’énergie. » (Dans « La sublimation » Coll. Que sais-je ?)
    Enfin une référence littéraire qui illustre remarquablement comment ce processus de sublimation en tant que, chez l’auteur, projet d’écriture, s’est initié : on ne peut que relire Proust avec plaisir dans le premier chapitre de « Combray » ( « A la recherche du temps perdu »), autour du « baiser de maman », puis de ce moment unique de la lecture de "François le Champi" et du deuil douloureux qui doit en être fait. Le projet d’écriture, l’écriture, lui permet de retrouver cette trace, de recréer ce qui, sinon, ne cesserait pas de se dérober.

    Compte rendu de l’intervention de R. Péran (voir aussi l'article : L'IMMUABLE CONTINUITÉ DE L'ÊTRE)

    L’immuable continuité de l’être)

    René Péran, dans son intervention, va théoriser à partir du lien qu’il établit entre sa réflexion sur le processus de sublimation tel que Sophie de Mijolla en parle dans son livre, et la clinique psychanalytique, à partir d’un moment particulier d’une cure analytique.
    Il commence par évoquer la difficulté d’attribuer au phénomène sublimatoire des « contours métapsychologiques » ; il s’agirait pourtant d’une dynamique essentielle dans la cure. Nous sommes parfois confrontés à certaines formes de destructivité qui peuvent, ou non, trouver dans la rencontre transfert/contre-transfert une issue favorable au déroulement de la cure.
    De surprenants mouvements de la cure, instaurant ou renforçant un principe de plaisir, permettraient cela. En effet, comme le dit S. de Mijolla : « Sublimer la pulsion de destruction implique que le processus sublimatoire s’applique non pas au matériel libidinal attaché à Thanatos mais à ce qu’Éros en fait. »
    C’est d’un tel mouvement sublimatoire dans le transfert/contre-transfert, avec une patiente s’appuyant sur l’humour pour se dégager de l’emprise maternelle, que R. Péran va faire état dans son exposé clinique.
    Sa réflexion l’amène à repenser la notion de transformation qu’opère le processus de sublimation au niveau de l’objet, de la pulsion et des liens intersubjectifs « qui passent aussi par une transformation de l’autre »
    La libido, retirée à son objet sexualisé puis rabattue sur le Moi et travaillée par celui-ci, serait l’objet d’une « transmutation » ( à ne pas confondre ave symbolisation). R.P. cherche à se représenter ce que peut être cette transmutation. Le processus sublimatoire, dit-il, évoquerait plutôt une concomitance, une coprésence ou une rencontre hallucinatoire entre un donné et un construit-ou plutôt un interprété.
    Mais le mouvement sublimatoire n’est pas une simple irruption hallucinatoire, ni même la capture et le bornage par contrainte de cette hallucination dans un objet idéalisé ou un fétiche. On pourrait parler de « trouvé-créé » ; dans ce cas le produit de la sublimation serait un objet présenté par l’Autre, comme la mère présente le sein dans ce mouvement où le sujet est en train de l’halluciner, faisant naître chez l’enfant l’illusion de l’avoir créé. La libido est suffisamment mobile pour ne pas adhérer à la matérialité des objets, elle investit la représentance de la pulsion plus que les objets proprement dits. C’est la représentation qui est l’objet de la libido désexualisée, laissant les objets utilisés dans leur matérialité pour ce qu’ils sont, ce qui explique le caractère substituable des objets. Il est nécessaire pour cela d’avoir renoncé à la dimension hallucinatoire qui rive la représentation à l’objet qu’elle représente, ce que Pygmalion et « l’homme au sable » ne peuvent pas faire, l’animisme prenant le pas sur le rapport suffisamment distancié qu’un créateur doit avoir avec sa création.
    Si l’illusion première du « trouvé-créé » est nécessaire, la désillusion l’est tout autant et va accompagner le processus de désidéalisation
    Dans le cas clinique présenté, il décrit un moment sublimatoire dans lequel l’acceptation d’une modification du cadre temporel, « reprise, différée, réservée » (ce qu’il appelle une « séduction bien tempérée ») a joué un rôle. La représentation idéalisée de l’analyste ne met pas sa patiente à l’abri de la déception occasionnée par l’introduction de cette temporalité. La satisfaction différée, le maintien du cadre par ailleurs et de la règle fondamentale risquaient dans ce cas de générer le morcellement, voire de déchaîner la destructivité. » Car « dans cette opération de désidéalisation, ce qui est délicat c’est précisément le « Négatif », l’effet du non-sexuel non-lié contenu jusque là par des agis.» L’intérêt soutenu de l’analyste, son écoute, l’investissement des images proposées par la patiente ont permis que « nous expérimentions l’illusion de nous comprendre ». La « détachabilité » passe par cette « continuité de la représentance » et suppose l’appui sur une figure du tiers que l’analyste a représentée « sous la forme combinée d’une séduction tempérée et d’un obstacle garant de l’expérience analytique. »
    Cette position tierce de l’analyste est nécessaire au transfert de la représentance sur la parole en séance, mais ne suffit pas à en rendre compte. Se trouve aussi convoqué, à ce moment charnière de la cure en question, le surmoi dont parle Sophie de Mijolla dans son livre: « Un surmoi paternel qui protège », Surmoi qui se laisse quelque peu distendre dans ses limites, donnant le sentiment d’être compris.
    L’issue sublimatoire - et non la fusion ou l’arrachement d’avec l’objet idéalisé - reposerait sur cet aspect du Surmoi acceptant la dimension transgressive de la psychanalyse qui porte sur la représentance : « on peut tout penser, tout se représenter, à condition de contrinvestir l’agir ».
    R. Péran souligne enfin l’importance de la régression formelle de la pensée, « travail sur la représentance à deux psychismes régressés », qui produit une « chimère » au sens de De M’Uzan où ce qui surgit de la rencontre du langage pictural et du langage de l’interprète (Piera Aulagnier) aboutit à des représentations-objets utilisables dans l’analyse. Ce biais de la régression viserait-il à retrouver un langage fondamental qui réunirait l’analysant et l’analyste autour d’un même éprouvé de fusion ?
    Ce type de rencontre permet de contre-investir la détresse liée à la prise de distance d’avec l’objet idéalisé.
    Ces mouvements sublimatoires dans l’analyse permettent de « relancer le plaisir de penser propre à la visée investigatrice de l’analyse ». R.Péran conclut par une citation de Raymond Cahn considérant que le processus sublimatoire dans la cure est une aide précieuse au « Transfert sur la parole » : « La parole dégage le Moi de la gangue hypnotique et de la confusion avec l’objet. » (Raymond Cahn, RFP LV 091)

    Discussion et commentaire
    La discussion qui suit cette intervention porte sur l’intérêt, pour l’analyste et pour sa patiente, de comprendre ce qu’elle essayait de faire passer de manière très agressive, puis sous forme d’humour, intérêt qui induit autre chose chez la patiente, par une transmutation.
    Importance de l’investissement de l’écoute chez l’analyste. La sublimation serait liée à ce qui a pu se transmuer à la faveur de la capacité sublimatoire de l’analyste. Car le risque, souligne R.Péran, c’est l’ennui, il fallait ne pas se désintéresser, condition pour qu’ait lieu le travail de transfert/contre-transfert qui prépare le mouvement sublimatoire.
    Dans le moment clinique évoqué, il s’agit de ce que permet la patiente, par son investissement de la parole (indissociable de l‘investissement de l‘écoute de l‘autre, l‘analyste) : du dire d’un acte « sous-tendu par l’humour » et remplaçant l’acte : « elle se contentera de m’en parler avec cette capacité nouvelle à sortir d’elle même ». Il semble que l’acte en question est devenu de l’humour après coup, entre les deux protagonistes de la situation analytique, parce que l’analyste l’a entendu et soutenu comme tel, grâce à l’interprétation qui en a été faite, et aussi à ce qu’on pourrait appeler la bisexualité psychique de l’analyste.
    Moments de trouvaille, d’invention à deux, accordage et décalage, surprise face à de l’inconnu, de l’étrange, qui saisissent l’analysant aussi bien que l’analyste et tissent dans la parole un vêtement séparateur supportable.

    Résumé de l’intervention de J.C. Guillaume
    La sublimation. Voir aussi l'article : "
    À PROPOS DU CHOIX DE LA SUBLIMATION"
    Le livre dense et argumenté de Sophie de MIJOLLA peut laisser, après lecture, face à un paradoxe : d’un côté l’importance de la sublimation dans la pensée psychanalytique, de l’autre la difficulté de l’inscrire en tant que mécanisme, dans la cure elle-même… Une « présence-absence » stimulante pour la pensée et générant les quelques associations suivantes, issues de la rencontre avec le texte, à la fois remarques et questions…
    La sublimation apparaît, au fil des pages, comme un concept très imprégné du mythe judéo-chrétien : passage du solide au gazeux dans son origine chimique, mais aussi du corps à l’esprit, élévation depuis le sol, le limon, nous renvoyant à l’origine de l’homme… Pourrait-on l’entendre alors comme ouverture des voies de la psyché, dans le modèle de civilisation qui est le nôtre, invitant à la spiritualité, mais, précisément, au prix d’un effacement du sexuel… Cette forte valence culturelle de la sublimation lui donnerait alors une valeur de contenant pour tous les mécanismes concourant à la construction psychique : symbolisation, abstraction, idéalisation, les côtoyant tous, sans pour autant s’y substituer. Point d’aboutissement d’une pensée civilisée, elle deviendrait alors le lieu des objets culturels, quelle que soit leur nature, capable de permettre à chacun de s’inscrire dans le monde qui l’entoure. Le choix, dans sa dimension consciente et inconsciente, conduirait chaque individu vers un modèle de « civilisation » particulier… On peut comprendre alors certaines positions de FREUD, associant sublimation et désexualisation, même si la clinique d’aujourd’hui nous montre bien que tout investissement d’objet garde une dimension sexuée ; seule change la nature et la forme, voire l’utilisation de l’objet et le rapport à la jouissance qu’il autorise. En reposant clairement cet aspect essentiel, Sophie de MIJOLLA interroge aussi le mécanisme sublimatoire, en particulier dans ses rapports à la perversion ; d’où cette autre question : la perversion utilise-t-elle les « objets de la sublimation » comme appui pour affirmer sa théorie du monde, le mécanisme sublimatoire lui-même s’engageant davantage dans une construction différenciée, complexe, où le choix autoriserait un certain degré de « fantaisie »… L’hypothèse terminale du livre, caractérisant le mécanisme sublimatoire comme un processus de ré-érection du moi dans le moi, grâce au travail de deuil du moi-idéal, apparaît tout à fait originale et pertinente, en résonance avec la clinique. Reste alors, pour le psychanalyste d’enfant, la question des origines de la sublimation, des conditions qui pourraient paraître nécessaires, sinon suffisantes, pour que le processus s’engage…
    Pourrait-on penser alors à la transmodalité du bébé, capacité de passer d’un sens à un autre pour définir un objet, au transitionnel, dans ses rapports à l’environnement, proposant à l’enfant un autre-que-soi, pour qu’il puisse, durant l’absence garder la cohérence de son monde interne, à la symbolisation et à la transformation indispensable à la genèse d’un appareil à penser, à la pulsion épistémophilique, moteur du désir de connaître et de découvrir, mécanisme ouvert précocement par une fonction de pensée parentale riche et adaptée.
    Autre interrogation : qu’en est-il de la sublimation chez l’analyste, des constructions de sa culture analytique, de ses théories, face à certains patients qui, tel l’aigle attaquant sans cesse le foie de Prométhée, pour reprendre les exemples du livre, mettent à mal la capacité de penser, de séance en séance ? Sans doute convient-il alors de désublimer, sans libérer les excès d’Héraclès, de déconstruire nos modèles, pour renouveler nos « choix » en restaurant le plaisir de penser et de sublimer au sein même du transfert…
    Voici les quelques pensées et questions, inspirées par ce travail passionnant de Sophie de MIJOLLA qui en reprenant ce concept, ouvre à la réflexion des voies nouvelles.
    J.C. GUILLAUME

    Discussion et commentaire

    La discussion s’engage sur le rapport de la sublimation à la perversion : dans la sublimation, comme dans la perversion, on prétend ne rien se laisser interdire par rapport à son plaisir ; c’est une réalisation qui contourne les interdits. Ce qui les différencie, nous dit Sophie de Mijolla, c’est qu’avec la perversion on est dans la fixité, le déni, le désaveu ; elle en donne des exemples : le mythe de Pygmalion, la littérature de Nabokoff ; tandis que la sublimation se développe dans l’ouverture, la transformation, l’accueil de l’inattendu, le renoncement à la maîtrise ; elle est beaucoup plus simple, directe, primaire, alors que la perversion est plus compliquée. La sublimation est, au départ, enfantine ; si l’adulte la pratique, c’est qu’il la retrouve. Ce que Winnicott envisage quand il dit que, d’une certaine manière, le travail chez l’adulte se situe dans le prolongement du jeu de l’enfant, ce qui rejoint la notion de transitionalité. Sophie de Mijolla nous donne l’exemple du passage d’un fonctionnement sublimatoire à un fonctionnement ou une utilisation perverse de l’objet de la sublimation, celui du hacker : il y a une part de sublimation dans le jeu, la recherche, puis son utilisation perverse par lui-même ou un autre.
    Une autre façon de parler du mouvement de la sublimation serait qu’elle comporte la capacité à ce que quelque chose résiste au démantèlement dans ce moment où « je pense que je vais là, mais c’est par là, ailleurs que je vais. » Entre les deux il faut faire face au démantèlement. Par exemple dans la peinture, il y a transformation entre le projet initial et l’aboutissement. Comment comprendre ce terme de démantèlement ? Peut-être en le rapprochant de la désublimation, dont parle J.C. Guillaume, que l’analyste doit savoir accepter dans certains moments de cure analytique ; si on désublime, dit-il, que devient-on ? Surgissent des affects dans le contre-transfert et, dans le registre narcissique : « je n’ai rien à mettre à la place », une réaction dépressive là où il y aurait à créer dans le domaine du partageable. Le démantèlement serait-il lié au pulsionnel libéré dans ce moment d’égarement où l’inattendu nous déroute, dans lequel l’objet nous échappe? Résister au démantèlement serait-ce alors la capacité à se laisser travailler par ce qui, au fond, relève d’un choix inconscient ?
    La sublimation est un mécanisme permanent, d’appui vivant, à réinstaller sans cesse.

    Compte rendu de l’intervention de Robert COLIN
    Sublimation et idéal d’action

    R. Colin, reprenant deux références culturelles, Hamlet et Léonard de Vinci, analysées par S. de Mijolla dans son livre, met en évidence la notion d’ « idéal d’action » qui soutient le travail de sublimation.
    La finalité de l’action, dit-il, comporte le déroulement de l’acte et l’aboutissement final, mais aussi les représentations-but conscientes et inconscientes et la formation d’idéal, « institution du Moi établi dans le Moi, qui concentre en un précipité d’identifications, les aspirations les plus puissantes. »
    Pour Freud, Hamlet est un névrosé que la culpabilité œdipienne immobilise.
    Hamlet diffère l’action qui lui est prescrite par le spectre, il ne lui obéit pas aveuglément, prend le temps de la réflexion, de la perlaboration, en lien avec les autres. Pourtant il finira par se jeter dans l’action finale et venger son père, au prix de la mort tragique de tous les protagonistes de la pièce, exception faite de son ami fidèle Horatio chargé de transmettre la vérité aux hommes.
    R.Colin émet l’hypothèse que l’activité sublimatoire se situerait là autant dans l’accomplissement final de l’action que dans le temps préalable de perlaboration « si proche du travail de mélancolie où domine la déception. »
    « L’idéal d’action de Hamlet est élevé et ne s’accoutume pas à un tel climat de trahison, de faux sentiments et de fausses amitiés. L’idéal d’action peut se confondre avec un idéal de grandeur et dévoiler alors une préoccupation conquérante dont l’envers serait la crainte de l’inhibition. Le choix devient alors celui du grand homme qui aspire à exercer une influence puissante sur les hommes et sur leur temps. Mais l’idéal d’action dans le champ de la sublimation ne peut-il pas contenir d’autres ambitions moins politiques et plus introspectives ? »
    R. Colin porte ensuite son regard sur les peintres, en commençant par Léonard de Vinci et l’analyse que nous en donne Freud, d’après laquelle ce grand peintre aurait été un exemple d’inhibition qui touchait autant à sa vie sexuelle qu’à son activité artistique, paralysait son aptitude à décider et avait tendance, pourrait-on dire, à l’excès de prudence qui lui faisait différer l’action. Il choisit trois des hypothèses avancées par Freud dans son étude :
    - l’hypothèse œdipienne, avec le jeu de construction identificatoire au père en négatif et à la mère en positif ;
    - l’hypothèse pulsionnelle : Léonard était animé d’une passion transformée en poussée de savoir et passait plus de temps dans l’investigation que dans la réalisation de ses tableaux. Pour Freud, l’investigation aurait pris la place de l’action, de la création. Mais l’investigation serait-elle dénuée d’action ? Peut-être que Freud cherche à distinguer deux sortes de sublimations : la création artistique et l’investigation savante.
    - l’hypothèse topique : la sublimation par l’intermédiaire du Moi, formulation que S. de Mijolla reprend et développe dans sa théorisation. Otto Rank, dans son article de 1911, Une contribution au narcissisme, parle de « lien profond entre l’art du portrait et une forme de sublimation de l’amour narcissique ».
    Pour illustrer cette idée de sublimation de l’amour narcissique, R. Colin donne la parole aux peintres :
    Léonard de Vinci : « Toute particularité de la peinture répond à une particularité du peintre lui-même…Il me semble qu’il faut penser que l’âme, qui régit et gouverne le corps, détermine aussi notre jugement avant même que nous l’ayons fait nôtre… ; ce jugement est si puissant qu’il meut le bras du peintre et l’oblige à se copier lui-même. »
    Zoran Music : « Quand je peins un autoportrait, je ne le peins pas grâce à un miroir, mais il naît du centre, je me connais depuis mon centre. Si je me mettais en face d’un miroir, je ne copierais que le masque de moi-même. »

    Discussion et commentaire
    S. de Mijolla se demande pourquoi les psychanalystes n’ont pas eu le recul nécessaire pour s’opposer à Freud, pour dire qu’on ne peut parler d’inhibition chez Léonard. Freud se détourne de la voie plus lucrative et plus valorisée du médecin neurologue pour se laisser séduire par la psychanalyse, l’investigation psychanalytique ; il pense à lui quand il parle de Léonard de Vinci.
    La discussion porte ensuite sur le désintérêt de Freud pour les peintres modernes, les musiciens et les surréalistes qui étaient pourtant ses contemporains. Il a une idée du « désemparement » produit par l’œuvre d’art sur le spectateur ou le lecteur, mais il dit que cela ne fonctionne pas ainsi pour lui. Comment Freud est-il malmené au point de vue des enjeux de la sublimation ? Pour lui il fallait que ce soit intégrable, rattachable à un langage scientifique. Freud s’intéressait à des domaines comme l’archéologie, la littérature, les mythes, les religions, dont il avait acquis les connaissances dans sa jeunesse. L’Italie, nous dit S. de Mijolla, était un lieu de retrouvailles par rapport à son enfance, C’est la jubilation de lui-même qu’il retrouvait dans ces œuvres anciennes.
    Mais peut-on, même quand on s’appelle Freud, s’intéresser et approfondir dans tous les domaines ? C’était aussi, pour lui, une question de temps. Le désemparement, il l’éprouvait peut-être à certains moments dans son investigation de la psyché humaine. Il y avait, de plus, l’aspect politique de la psychanalyse : Freud cherchait, mais aussi il bouclait, maîtrisait. Les surréalistes risquaient de le sortir de là.
    Sa cécité, dit S. de Mijolla, se manifestait surtout à l’égard de la musique, même ancienne, car, avec la musique, il courait le risque de l’irruption de l’affect en direct. Ce qu’il nous a donné nous permet de faire autre chose.
    Suit une discussion reprenant l’aspect politique de la psychanalyse et le basculement possible de la sublimation dans la perversion. La psychanalyse fonctionne sur deux registres : d’une part la recherche et la prise en charge, le soin, d’autre part la mainmise politique. La correspondance était beaucoup un choix politique, il fallait convaincre, démontrer l’intérêt de la psychanalyse, sa légitimité, faire des adeptes ; dans beaucoup de ses écrits on peut voir Freud user d’une certaine prudence politique. Qu’en est-il actuellement ? On a hérité de cet aspect politique de la psychanalyse, on le reprend, on le remet en acte.
    Dans le domaine de la psychanalyse, le jeu de la maîtrise constituerait-t-il un basculement pervers ?
    Enfin une dernière touche artistique : les artistes rivalisent avec la psychanalyse au regard de la tentative de reconstruire le Moi dans le Moi.
    R. Péran nous parle de Francis Bacon qui mettait une plaque de verre devant ses peintures pour que le spectateur puisse se refléter dans ses œuvres. Ce qui me semble être une bonne métaphore de ce qui s’est déroulé pendant cet après-midi de travail autour du « choix de la sublimation » avec Sophie de Mijolla.

    Chantal Vénier

     

    Croire à l'épreuve du doute -
    MIJOLLA-MELLOR S. de, Croire à l'épreuve du doute, Paris, Éditions de l'Atelier, 2008

    Croire consiste-t-il à affirmer des certitudes ? En ce temps de résurgence des fondamentalismes, la croyance religieuse peut-elle se laisser travailler par le doute ? Ne risque-t-il pas alors de faire disparaître toute possibilité de confiance ? En mettant la foi à l'épreuve du doute, Sophie de Mijolla-Mellor se livre à une lecture psychanalytique stimulante de l'acte de croire. Loin de la répétition stérile des convictions, par-delà le savoir, " la confiance est toujours au bord du gouffre, dit-elle, et c'est précisément ce qui la rend rare et précieuse"

    Table des matières :

    D'où vient le doute ? Le doute, souffrance ou plaisir ? La confiance, L'évitement dogmatique du doute, La jouissance de l'illumination, Entre doute et certitude : l'abstinence de l'âme.

    123 pages.

     

    La paranoïa -
    MIJOLLA-MELLOR S. de, La paranoïa, Paris, Que Sais-Je?, PUF, 2007

    On se sent " parano " lorsque s'impose comme une évidence l'impression de ne croiser que des regards méprisants ou hostiles qui, prétendant vous ignorer, n'en pensent pas moins et révèlent, tout en le dissimulant, l'existence d'une entente hostile ou pire, d'un complot dont vous êtes, pour une raison qui reste à comprendre, la victime cernée de toutes parts. La banalisation de ce terme, du fait qu'une forme atténuée de paranoïa est relativement commune, ne doit pas masquer sa signification réelle et la souffrance qu'elle implique pour le paranoïaque comme pour son entourage. Car la paranoïa est toujours un redoutable ferment de destruction de l'autre par la méfiance et la violence qu'elle génère dans la vie relationnelle du couple, de la famille et du milieu professionnel ou socio-politique.

    Psychanalyste membre du IVe Groupe OPLF, Sophie de Mijolla-Mellor est professeur à l'Université Paris-Diderot, directrice de l'Ecole doctorale " Recherches en psychanalyse Elle co-dirige les revues Topique et Recherches en psychanalyse et elle est également l'auteur de nombreux ouvrages dont La sublimation (collection " Que sais-je ? " n° 3727).

    127 pages.

     

    Un divan pour Agatha Christie -
    MIJOLLA-MELLOR S. de, Un divan pour Agatha Christie, Le Bouscat, Le monde Psy, L’Esprit du Temps, 2006

    Freud à la fin de sa vie lisait beaucoup de romans policiers notamment ceux d'Agatha Christie. Paula Fichtl, sa fidèle gouvernante, se souvient : " En matière de romans policiers, Freud choisit surtout des auteurs anglais, comme G.K. Chesterton, Agatha Christie et Dorothy Sayers. Monsieur le professeur savait presque toujours qui était le meurtrier, mais s'il s'agissait tout de même de quelqu'un d'autre, cela l'irritait ". Dans La Psychanalyse en matière judiciaire, Freud évoque les similitudes entre le travail du psychanalyste et celui du détective. A la lumière de la biographie d'Agatha Christie, Sophie de Mijolla-Mellor part à la recherche de cette vérité cachée dans ses romans et, parce qu'un meurtre, chez Agatha Christie, est toujours familier, voire familial, elle nous entraîne dans son univers fantasmatique. Comme dans les romans dont elle parle, Sophie de Mijolla-Mellor éveille chez le lecteur cette pulsion d'investigation qui fonde en chacun de nous le plaisir de lecture grâce au processus sublimatoire. L'auteur met ainsi en regard les fantasmes infantiles de la jeune Agatha Miller et les histoires que lui racontait sa mère avec les séquences de ses romans. Le meurtre pour Agatha Christie est donc ordinaire, les meurtriers sont " banals " et parfois sympathiques. Tout le monde peut être un assassin puisqu'elle met en scène des criminels qui nous sont familiers. Une lecture passionnante de l'œuvre d'Agatha Christie sur le divan de la psychanalyste.

    307 pages.

     

    L'enfant lecteur - De la Comtesse de Ségur à Harry Potter, les raisons du succès
    MIJOLLA-MELLOR S. de, L'enfant lecteur - De la Comtesse de Ségur à Harry Potter, les raisons du succès, Paris, Essais, Bayard Centurion, 2006

    Le succès d'Harry Potter aura eu raison de ces enquêtes pessimistes sur le rapport à la lecture de nos enfants, soi-disant plus fascinés par l'image omniprésente que par les mots. Quand ils aiment les livres, nos enfants les dévorent. Et, contrairement à la surprise qui accompagne à chaque fois ces succès de librairie, ce phénomène n'a rien de nouveau. D'où vient une telle séduction ? Comment ces livres touchent-ils nos enfants au point de déclencher en eux une véritable passion, celle de la lecture ? Sophie de Mijolla-Mellor a choisi des œuvres aussi éloignées par leur forme que par leur époque. De la Comtesse de Ségur à Harry Potter en passant par la série " Chair de poule ", elle se propose, non pas d'expliquer la réussite commerciale de ces ouvrages, mais de cerner, à travers eux, ce qui permet aux enfants de découvrir un goût de lire qui ne les quittera plus. C'est l'aventure de ces enfants qui commencent tout juste à lire seuls qu'elle nous fait partager, les fantasmes et les croyances, les angoisses et les désirs que la lecture active en eux, l'ouverture et la liberté qu'elle leur offre. Il s'agit en somme de comprendre comment naît le plaisir de lire. Biographie de l'auteur Sophie de Mijolla-Mellor est psychanalyste, agrégée de philosophie et docteur ès lettres. Elle est professeur à l'université Paris VII -Denis-Diderot.

    189 pages.

     

    L'indifférence, une fuite ? -
    MIJOLLA-MELLOR S. de, L'indifférence, une fuite ?, en codirection avec Houziaux A., Vallet O. et Vergely B., Paris, Questions de vie, Éditions de l'atelier, 2006

    L'indifférence, une fuite ? Est-elle une façon d'éviter la rencontre de l'autre, une forme de cynisme où personne ne compte à part soi ? Est-elle au contraire un détachement à l'égard des sollicitations du monde qui permet d'aimer vraiment ? Odon Vallet rappelle que, contrairement à ce que l'on pense, les religions orientales ne prônent pas l'indifférence, mais plutôt le détachement et la sérénité. Pour Alain Houziaux, l'indifférence, qui n'est pas ignorance de l'autre, peut permettre de se libérer de la volonté de puissance. Bertrand Vergely précise, quant à lui, que pour n'être indifférent à rien, on manifeste parfois une sensibilité à tout qui peut mener à l'indifférenciation : on confond alors désir et amour - voire culpabilité et innocence. L'indifférence ne se confond pas avec la sérénité, avance Sophie Mijolla-Mellor. Il est vain de penser un monde sans angoisse et sans espoir. En revanche, éprouver la jouissance d'un retour au calme après la tempête a du sens.
    Table des matières :
    L'indifférence, la désinvolture et le détachement L'indifférence : Du masque au secret L'indifférence, l'enthousiasme et la passion L'indifférence est-elle une sérénité ?

    115 pages.

     

    Barbarie, cruauté et sadisme -
    MIJOLLA-MELLOR S. de, Barbarie, cruauté et sadisme, en codirection avec GUIRLINGER L. et LEFORT C. et POLY J-P., Paris, Cécile Defaut, 2005

    La barbarie n'appartient pas à un passé révolu. L'histoire contemporaine nous en a tragiquement convaincus infligeant un cruel démenti aux illusions progressistes des Lumières. Les manifestations récurrentes de barbarie interdisent de n'y voir que des survivances d'une férocité primitive. La barbarie serait-elle une menace permanente, universelle, inhérente aux contradictions internes de la condition humaine ? Dans cette hypothèse l'alternative, Civilisation ou Barbarie, ne serait plus pertinente. Toute culture, tout être humain pourraient sécréter une barbarie d'autant plus dévastatrice qu'ils disposeraient de plus de puissance ! Plus énigmatique que la violence, a laquelle ou peut trouver du sens, scandaleusement insensée et révoltante par sa cruauté sadique, la barbarie nous lance un défi d'autant plus difficile à relever qu'en elle c'est nous même qui sommes à la fois défiés et défiants.
    Table des matières :
    Impérialisme et Barbarie : Quelques remarques sur les implications idéologiques de " notre histoire " la Barbarie aujourd'hui, mythe et réalité Barbarie, cruauté ou sadisme ? La barbarie de la culture et la culture de la barbarie Violence et Cruauté

    116 pages.

     

    Dictionnaire international de la psychanalyse - 2 volumes
    MIJOLLA-MELLOR S. de, Dictionnaire international de la psychanalyse - 2 volumes, sous la direction de Mijolla A. de, avec collaboration de Golse B., Perron R. et de ..., (première édition chez Calman-Lévy en 2002) , Paris, Grand Pluriel, deuxième édition, revue et corrigée, Hachette, 2005

    acte (passage à l'acte)-acte manqué-acting-out/actingin-actuelles sur la guerre et la mort(S.Freud, 1915b)-aliénation-amitié-analyse quatrième (Ivème Groupe O.P.L.F-archéologique (métaphore)-Aulagnier-Spairani Piera (1923-1990)-Autobiographie-autohistorisation-besoin de causalité-caractère (et formation du caractère)-cas (récit de cas)-certitude-civilisation (Kultur)-clivage-clivage du Moi- coexcitation libidinale (voies d'influence réciproque)-concept inconscient-conduites suicidaires-construction de l'espace analytique(S.Viderman)-Constructions-reconstructions-création artistique et littéraire-créativité-curiosité infantile - déjà-vu - deuil et mélancolie (Freud S., 1916-17g [1915]) - Don Juan et le double (O. Rank) - double (le) - doute - Einfall - ennui - éphémère - étrangeté (sentiment d’) - fantasmes originaires - Freud présenté par lui-même (Freud S., 1925d [1924]) - Idéal du Moi - idéalisation - Infans (Klein, Lacan, Aulagnier) - intellectualisation - interactions de la psychanalyse et psychanalyse appliquée - Introduction à la psychanalyse (Freud S., 1916-17a) - Je (Lacan, Aulagnier) - jugement de condamnation - l’auto-analyse de Freud et la découverte de la psychanalyse (Anzieu D.) - l’inconscient (Freud S., 1915e) - l’inquiétante étrangeté (Dans Unheimliche, Freud S., 1919h) - La violence de l’interprétation. Du pictogramme à l’énoncé (Aulagnier P.) - lapsus - le clivage du Moi dans les processus de défense (Freud S., 1940e [1938]) - le créateur littéraire et la fantaisie (Freud S., 1908e) - le refoulement (Die Verdrängung, Freud S., 1915d) - les explications sexuelles données aux enfants (Freud S., 1907c) - logique - Moi idéal - mort (représentation de la) - mot d’esprit - non-sens - objet-zone complémentaire (Aulagnier P.) - orgasme - originaire (l’) - passion - pensée - pensée animique - pensée magique - pictogramme (Aulagnier P.) - plaisir de pensée (Mijolla-Mellor S; de) - potentialité psychotique - primitif - projet identificatoire (Aulagnier P.) - Quatrième Groupe O.P.L.F. - recherche (pulsion de) - recherche en psychanalyse - rencontre (Aulagnier P.) - représentation idéique (Aulagnier P.) - roman familial - scène originaire, scène primitive - sens - Souvenir d’enfance de Léonard de Vinci (Un) (Ein Kindheitserinnerung de) - sublimation - suicide - Sur les théories sexuelles infantiles (Freud S., 1908c) - télépathie, occultisme - temporalité psychique - temps - théories sexuelles - Topique (revue) - toute-puisance - toute-puissance de la pensée - vérité - vérité historique - Weltanschauung (conception de l’univers) - zone érogène Ajoutés pour la seconde édition (2) : Sur la psychogenèse d’un cas d’homosexualité féminine (Freud, 1920)-Pierre Fédida

    2122 pages.

     

    La sublimation -
    MIJOLLA-MELLOR S. de, La sublimation, Paris, Que sais-je ?, PUF, 2005

    La sublimation est une notion fondamentale pour l’édifice théorique de la psychanalyse, du point de vue individuel et collectif. C’est elle qui permet de penser l’articulation entre la vie pulsionnelle et le domaine de la culture et de la civilisation. Avec la sublimation, le flux libidinal sexuel et agressif devient travail, lien social, tendresse, œuvre d’art ou plaisir de pensée. Cet ouvrage reconstitue la cohérence de la notion de sublimation à travers ses multiples occurrences sous la plume de Freud, en interroge la pertinence et en analyse toutes les dimensions. Il en propose aussi une approche non en termes de « désexualisation » mais d’« abstinence de l’âme » vis à vis des certitudes dogmatiques. Courte présentation de l'ouvrage par l'auteur : J’ai tenté de montrer dans ce livre le caractère insuffisant de la définition habituellement reçue de la sublimation qui la limite à une désexualisation du but et à une valorisation sociale de l’objet et de proposer une autre approche du processus sublimatoire . La notion de sublimation en psychanalyse occupe en effet une position paradoxale : jamais totalement définie par Freud, elle est cependant indispensable à l’édifice théorique tant du point de vue individuel que collectif. Sa place est aussi importante que celle du refoulement dont elle constitue soit l’issue positive à l’âge adulte par opposition à la névrose, soit dans l’enfance l’alternative précoce et créatrice. C’est à elle qu’on doit de pouvoir penser en psychanalyse la place et le sens des sentiments de tendresse et d’amitié, des liens sociaux, de l’activité professionnelle, des réalisations artistiques, littéraires, scientifiques, techniques, sportives, etc., et même, du plaisir qu’enfants et adultes prennent à affronter les énigmes et à tenter de les résoudre, le plaisir de pensée. Avec la sublimation, le Moi peut se proposer à l’amour du Surmoi en lui disant : « Regarde, tu peux m’aimer, je ressemble tellement à l’image idéale de toi- même que tu as perdue…. ». Mais la différence de taille, tient dans le fait que ce n’est pas lui mais ce qu’il fait, c’est à dire aussi bien ce qu’il cherche en alliance avec lui mais dont il n’est pas encore possesseur, que le Moi propose au Surmoi comme objet de substitution. Il affirme au Surmoi que ce qu’il n’a pas pour lui plaire, il ne l’a pas encore mais que, tout en renonçant à y prétendre sous une forme immédiate et illusoire, il saura mettre en œuvre toute espèce d’effort voire de renoncements pour… ne pas y renoncer ! L’abstinence sexuelle, qui n’a pas grand chose à voir avec la sublimation ni même avec les conditions qui la favoriserait, est en revanche une « abstinence de l’âme » qui sait préférer la quête de la vérité plutôt que la vérité toute trouvée.

    127 pages.

     

    La cruauté au féminin -
    MIJOLLA-MELLOR S. de, La cruauté au féminin, Sous la direction de ... avec KRISTEVA J., CUPA D., ROUQUET-BRUTIN K., BOMPARD-PORTE M., GALTIER B., MOLINIÉ A., Paris, PUF, 2004

    La jouissance du macabre dans ses diverses formes de représentation n’est pas un fait nouveau et constitue pour lecteurs et spectateurs jamais blasés une manière de vivre les motions cruelles primitives recouvertes par la civilisation. Or, depuis plus d’un demi siècle, la multiplication des « reines du crime » dans la littérature de série semble dessiner une image du féminin avec une cruauté spécifique, différente de celle habituellement liée à la sexualité masculine dans sa conquête amoureuse. Pourtant, l’image traditionnelle de la femme-victime, sans droits sinon celui de se soumettre, supposée envieuse d’un pénis absent et souffrant le plus souvent en silence est loin d’avoir disparue. Quelle puissance souterraine se voit ainsi déniée, voire efficacement refoulée ? Derrière ce que l’on voudrait faire passer pour l’évidence d’un destin et que les luttes féministes dans leur nouvelles formes combattent, n’y a t’il pas fondamentalement à retrouver la trace de la terreur d’une obscure Déesse-Mère archaïque, matrice originelle, donneuse de vie et de mort car sa fertilité même, ainsi qu’en attestent les mythes, se régénère de la mort de ses enfants ? Sept femmes, à partir de leur expérience respective en psychanalyse, anthropologie et littérature, ont tenté d’explorer en commun ce « continent noir », comme l’appelait Freud. La cruauté au féminin y apparaît tour à tour comme l’image fantasmatique du pouvoir maternel illimité tel que tout enfant l’éprouve ou comme celle de la femme-enfant, séductrice narcissique aussi indifférente à la souffrance de l’autre que le fauve ou le grand criminel.

    195 pages.

     

    Le besoin de croire - Métapsychologie du fait religieux
    MIJOLLA-MELLOR S. de, Le besoin de croire - Métapsychologie du fait religieux, Paris, Psychismes, Dunod, 2004

    Freud a consacré une partie importante de son œuvre à analyser les sources de la croyance religieuse, ses mécanismes et ses mises en acte, voire son avenir. S'il y a dans son propos une dimension scientiste qui peut paraître réductionniste, il y a aussi un prodigieux intérêt pour les représentations qui en résultent, les affects qui l'accompagnent et, plus généralement, les pulsions qui s'y trouvent mobilisées. Ce livre se donne pour objectif de réinterroger les arguments qu'il développe dans son combat militant pour opposer face à face la vision religieuse du monde et la vision " scientifique " et laque à laquelle se rattacherait la psychanalyse. Mais le fonds pulsionnel qui constitue la source et la genèse de la croyance ne se prolonge pas nécessairement dans la foi en une divinité quelle qu'elle soit. Il peut aussi infiltrer le fait religieux lui-même, dès lors dénaturé en politique, voir en fanatisme, ou bien susciter la construction de prothèses de certitude pouvant aller jusqu'à la conviction délirante. Enfin, s'entremêlant avec le savoir, il tresse des liens passionnels autour de l'enthousiasme de la découverte, comme le montrent les échanges entre Freud et les premiers psychanalystes. A partir de l'analyse de ces ivresses, sacrées aussi bien que profanes, se dévoile une notion centrale, celle d'un " besoin de croire ".

    306 pages.

     

    Le besoin de savoir - Théories et mythes magico-sexuels dans l’enfance
    MIJOLLA-MELLOR S. de, Le besoin de savoir - Théories et mythes magico-sexuels dans l’enfance, Paris, Psychismes, Dunod, 2002

    " Je sais bien que les bébés viennent des graines, mais ce que je ne sais pas, c'est qui les a mises dans le nid (...). " " Je m'occupe tout le temps de théorie, je m'en occupe beaucoup trop, si bien que les occasions qui se présentent me servent plus à travailler ma propre théorie qu'à faire attention aux questions de thérapie.
    " De ces paroles d'une petite fille de quatre ans à celles de Freud, un même besoin insiste, celui de savoir. Il néglige les théories déjà constituées telles qu'on les fournit à l'enfant ou telles que le chercheur les trouve dans les livres. La représentation de ne pas avoir toujours existé et de ne pas être assuré d'exister toujours, jointe à la découverte de la non-évidence du lien d'amour, crée pour l'enfant le point de départ d'un besoin de causalité pour rétablir le sens qui s'est effondré. L'étape ultérieure passera de la constitution de l'énigme à des tentatives de réponses, par la construction de mythes " magico-sexuels ".
    C'est en détaillant, à l'intérieur et en deçà des théorisations sexuelles freudiennes trop figées, différentes strates successives constitutives de l'acte de théoriser dans l'enfance - constructions magico-sexuelles, activité fantasmatique, historisante et enfin théorisante -, que cet ouvrage se propose de repenser l'acte de théoriser. L'auteur y explore également le devenir de ces diverses activités à l'adolescence, puis chez l'adulte dans la démarche romanesque, historienne, et théorico-scientifique.

    231 pages.

     

    Les femmes dans l'histoire de la psychanalyse -
    MIJOLLA-MELLOR S. de, Les femmes dans l'histoire de la psychanalyse, sous la direction de MIJOLLA A. de et de ..., Le Bouscat, Perspectives psychanalytiques, L’Esprit du Temps, 1999

    Aux débuts de la psychanalyse, en un temps où s'amorçait seulement la mutation de la condition féminine, si quelques patientes célèbres, Emma Eckstein, Dora ou Elgriede Hirschfeld, ont permis à Freud d'inventer la psychanalyse, n'ont-elles pas aussi imprimé une marque féminine à l'écoute, à la technique et à la théorie qui en est issue ? Si les femmes psychanalystes étaient rares avant la fin de la Première Guerre mondiale, elles sont devenues progressivement plus nombreuses, avec cependant des approches bien spécifiques voire des domaines réservés comme celui de la psychanalyse d'enfants, peut-être pour ne pas se mettre en opposition trop directe avec les hommes, réputés plus solides théoriciens. L'apport des femmes psychanalystes comme Mélanie Klein, Piera Aulognier ou Françoise Dolto à la théorie psychanalytique a permis de rendre compte de certaines interrogations : Y a-t-il une approche féminine de la théorie ou un style contre-transférentiel qui seraient propres aux femmes ? Que dire notamment des passages à l'acte dans la cure et quelle eût été la réaction de Freud si Jung ou Ferenczi avaient été des femmes et leurs patientes des hommes ? Car être homme ou femme dans le transfert est une expérience quotidienne pour tout psychanalyste, tenu de constater que sa bisexualité psychique tisse avec son identité de genre des liens d'une grande complexité.

    237 pages.

     

    Penser la psychose -
    MIJOLLA-MELLOR S. de, Penser la psychose, Paris, Psychismes, Dunod, 1998

    Peut-on penser la psychose, le sens de ses symptômes, la teneur de ses discours, les conditions de son apparition ? Cette ambition, nécessaire pour rencontrer et entendre les psychotiques, conduit à réinterroger et, en partie, à reformuler la conception freudienne de la psyché. Tels ont été le point de départ et l'axe central des travaux de Piera Aulagnier. L'exigence de réflexion qu'elle s'est donnée l'a engagée dans des constructions nouvelles sur les débuts de la vie psychique reposant sur des notions devenues désormais incontournables comme le " pictogramme ", la " mère porte-parole ", ou la " violence de l'interprétation ". Dans ce livre, Sophie de Mijola-Mellor propose une approche extensive et raisonnée des apports majeurs et de l'évolution de l'œuvre de Piera Aulagnier. Elle étudie les thèmes travaillés par cet auteur, marque les évolutions d'une pensée en perpétuel mouvement, la confronte avec celle de Freud mais aussi, en partie, Melanie Klein, Bion ou Winnicott. Cet ouvrage montre combien son œuvre renouvelle profondément la relation mère/enfant, élabore une nouvelle métapsychologie de la représentation et ouvre une manière de penser la question du sujet et celle du collectif qui constitue une contribution capitale à la psychanalyse.

    252 pages.

     

    Psychanalyse -
    MIJOLLA-MELLOR S. de, Psychanalyse, sous la direction de MIJOLLA A. de et de ..., Paris, Fondamental, PUF, 1996

    Ce " Fondamental " de psychanalyse est destiné en premier aux étudiants qui souhaitent connaître les principes fondamentaux de la psychanalyse, étudiants en psychologie, essentiellement, mais aussi en lettres, en philosophie, sciences humaines et médecine. Il s'adresse également à tous les psychanalystes désireux de parfaire leur formation et de compléter par quelques repères aisément consultables les réflexions que leur inspirent les séminaires qu'ils fréquentent ou les cures qu'ils assurent. Il souhaite offrir aussi aux spécialistes des diverses disciplines qui ont affaire avec la psychanalyse un travail de référence qui, au-delà des jargons ou des effets de mode, pourra répondre aux questions qu'ils se posent. C'est pour les médecins, les avocats, les juristes, les philosophes, les sociologues, les enseignants, les critiques littéraires ou artistiques, les hommes de théâtre ou les cinéastes, par exemple, que s'est vue adoptée une présentation à la fois approfondie et maniable de concepts psychanalytiques qui se trouvent d'autant moins connus qu'ils se voient souvent superficiellement évoqués. Grâce à sa forme et à la diversité de ses auteurs, le lecteur pourra s'autoriser une élaboration personnelle, entre les mailles des notions et dans le mouvement de leur évolution historique, car telle est bien la leçon et l'originalité de la pensée et de la découverte freudienne. C'est dire qu'il s'adresse à toute personne désireuse de s'initier à la psychanalyse ou de faire le point sur une théorie et une pratique qui ont bouleversé depuis le début du XXe siècle le regard que l'homme jette sur lui-même, son passé et son rapport avec les autres.

    Deuxième édition en 1999

    871 pages.

     

    Meurtre familier - Etude Psychanalytique sur Agatha Christie
    MIJOLLA-MELLOR S. de, Meurtre familier - Etude Psychanalytique sur Agatha Christie, Trad.italien, Borla , 1995, Paris, Psychismes, Dunod, 1995





    S'appuyant sur de nombreux textes à caractère autobiographique publiés sous le nom de Mary Westmacott, l'auteur élabore une analyse du processus créateur chez Agatha Christie. Il montre comment les fantasmes d'origine infantile sur le meurtre, l'énigme et le mystère, sont à l'origine de son oeuvre et peuvent expliquer la fascination qu'elle suscite.







    206 pages.

     

    Le plaisir de pensée -
    MIJOLLA-MELLOR S. de, Le plaisir de pensée, Paris, Bibliothèque de la psychanalyse, PUF, 1992


    Table des matières :
    Le paradis perdu de l'évidence
    Une pensée qui s'immobilise
    La témérité de la raison
    Se réfléchir en soi-même
    Le sexe et la pensée
    Travail et fulgurances de pensée

    Nouvelle présentation : novembre 2006

    413 pages.

     

    Psychanalyse et plaisir de pensée - L'évolution de la notion de sublimation dans l'oeuvre de Freud et travaux annexes - tomes 1 et 2
    MIJOLLA-MELLOR S. de, Psychanalyse et plaisir de pensée - L'évolution de la notion de sublimation dans l'oeuvre de Freud et travaux annexes - tomes 1 et 2, Paris, Université Paris VII , 1986




















    708 pages.

     

    Métapsychologie et philosophie -
    MIJOLLA-MELLOR S. de, Métapsychologie et philosophie, en codirection avec PASCHE F., FEDIDA P., GRANIER J.,, Paris, Confluents psychanalytiques , Confluents psychanalytiques, Les Belles Lettres, 1985



    Table des matières
    9-44 : PASCHE Francis Le vase d'étain, réalisme et psychologie
    45-79 : FEDIDA Pierre Technique psychanalytique et métapsychologie
    81-126 : GRANIER Jean Le concept de pulsion et son interprétation philosophique
    127-173 : MIJOLLA MELLOR Sophie de Vérité ou fantasmes de vérité
    175-227 : Archive Séance du 25 Janvier 1955 de la Société française de philosophie avec BOUTONIER Juliette - MARCEL Gabriel - BACHELARD Gaston - MINKOWSKI Eugène - LACAN Jacques





    227 pages.

     

    Traduction de Léonard de Vinci, étude psychanalytique (1961) de K. EISSLER -
    MELLOR-PICAUT S., Traduction de Léonard de Vinci, étude psychanalytique (1961) de K. EISSLER, Paris, Bibliothèque de psychanalyse, PUF, 1980





    Kurt Robert Eissler (1908-1999), psychanalyste austro-américain, fut le secrétaire des Sigmund Freud Archives.
    Il a notamment écrit :
    Freud sur le front des névroses de guerre, traduction française, PUF, 1992
    Le suicide de victor Tausk, traduction française, Le fil rouge, PUF, 1988






    424 pages.

     

    Articles

    MIJOLLA-MELLOR S., L'ordre mobile est-il réalisable dans une société de psychanalyse ? in Actes du Quatrième groupe Actes 9, Destin d'un idéal, p.77-88, Paris, In Press, 2020
    Résumé :

    L'ordre mobile caractérise une structure en mouvement qui n'existe que temporairement et en fonction d'une impulsion qui se renouvelle en permanence. Car, accepter et même investir l'incertitude, constitue un changement radical de perspective consistant à considérer que c'est la quête qui compte et non la possession, formulation dans laquelle se résume le mécanisme de la sublimation. Aussi un "ordre mobile" apparait-il paradoxal, impliquant l'investissement de l'incertitude qui n'est pas la menace du chaos mais l'entrée dans le devenir. Plus que d'un ordre, il s'agit d'un accord, d'une "concorde" laquelle est toujours momentanée. On conçoit que l'exercice n'est pas aisé et ne peut se donner que comme un idéal et non une réalité acquise. Car tout idéal, quand il se rigidifie, peut-il avoir un autre destin que celui de l'étiolement dogmatique s'il ne sait pas adapter ses buts à la réalité ?

    Mots clés : Ordre, incertitude, aliénation, dogmatisme, sociétés de psychanalyse.

     

    MIJOLLA-MELLOR S., Éditorial - De la lettre d’amour au texto in Topique 2019/3 (n° 147), Éditorial - De la lettre d’amour au texto, p. 5-6, Le Bouscat, L'Esprit du Temps, 2020
    Résumé :

    La lettre d’amour n’est pas seulement la lettre que l’on adresse à un être aimé, c’est une lettre uniquement consacrée à dire l’amour, parfois à l’avouer ou à le déclarer pour la première fois. Elle va décrire pour l’aimé les obsessions qu’il engendre, l’état de distraction et de béatitude comme la terrible souffrance d’être éloigné de lui. Dans l’espace vide de la séparation, la lettre reçue est une métonymie de l’aimé et, dans cette mesure, le fait qu’elle soit électronique lui enlève sa matérialité. Que l’on pense aux papiers de couleur voire parfumés des lettres d’amour de nos arrières grand-mères qui étaient en plus parfois accompagnées de fleurs séchées…

    Mais la lettre d’amour ne supporte pas le délai. Si nous relisons les échanges épistolaires amoureux, pourtant précieusement conservés, nous pouvons être émus ou attendris mais il nous est bien difficile d’y adhérer aussi complètement qu’au moment où nous l’avons reçue. La comparaison avec la fleur qui se fane s’impose : l’intensité de la lettre n’est-elle pas alors dans son caractère éphémère, elle qui affirme en même temps que le sentiment qui guide la plume est éternel ?Le texto est en ce sens plus conforme à la réalité car, écrit dans la fièvre de l’instant, sitôt envoyé et sitôt reçu, il suscite le même en retour. Les amants s’inquiètent alors du moindre délai comme autant de preuves de l’indifférence de l’aimé mais ils connaissent en revanche l’extase lorsque, calendrier électronique faisant foi, les deux messages ont été simultanés, se sont croisés, chacun disant à peu près la même chose.

    Rien n’aurait donc changé entre la boîte aux lettres désespérément vide et l’attente anxieuse du message sur le smartphone. Les mots qui ont été pesés, choisis, parfois relus par l’envoyeur vont être scrutés dans leurs moindres détails par le récipiendaire. Car l’espace n’est pas simplement le nombre de kilomètres qui sépare les amants, c’est aussi la distance entre le sentiment et son expression. Le double parcours qui va de l’émoi à sa traduction en mots puis du mot à sa retraduction en émoi est ce qui potentialise la lettre ou le message. Lettres d’amour, reçues, cachées, perdues, retrouvées après des années…

    Comment les médias électroniques influencent-ils aujourd’hui ces échanges qui deviennent instantanés, parfois simultanés et en tous les cas sans trace durable ? Est-ce que la forme est en train de modifier le sens transformant du même coup le sentiment ? À partir de la psychanalyse, on envisage ici comment l’amour s’exprime dans les textos, les médias sociaux et s’ils remplacent les lettres d’amour.

     

    MIJOLLA-MELLOR S., Se survivre par la culture in Topique 2019/1 (n° 145), L'art face au pouvoir, p. 7-16, Le Bouscat, L'Esprit du Temps, 2019
    Résumé :

    On détruit toujours une culture spécifique par haine de l’autre qui en est l’origine et le garant parce qu’il impose grâce à elle ses modèles et ses valeurs. Mais ces équivalents de meurtres sont en soi la preuve de la valeur que les destructeurs attachent à ce qu’ils veulent éradiquer en les détruisant. Tout autre est le pourrissement de la culture quand le désir de beauté quelle que soit l’expression qui en résulte est rongé de l’intérieur par d’autres critères qui l’ignorent, comme celui de la rentabilité financière. La destruction de toute culture ne pourrait se faire que par l’annihilation du sens même de la notion de culture.

    Mots clés : Vandalisme - Iconoclaste - Iconodule - Interdit de représentation - Mysticisme - Barbarie - Illusion artistique

     

    MIJOLLA-MELLOR S., Penser l'aliénation de l'individuel au sociétal in Actes du Quatrième Groupe - Nouvelles perspectives en psychanalyse à partir de l'oeuvre de Piera Aulagnier Actes 7, Penser l'aliénation de l'individuel au sociétal, p. 87-103, Paris, In Press, 2018
    Résumé :

    Parmi les différents destins psychopathologiques possibles, on a coutume, avec Freud, d'opposer la névrose, la psychose et la perversion. En proposant la notion d'aliénation, ou du moins en la reprenant dans un sens nouveau, Piera Aulagnier se situe au-delà des catégories psychiatriques rigides, dans une différenciation proprement psychanalytique entre deux types fondamentaux de conflits, soit le fait que dans la névrose le conflit porte entre le Je et ses idéaux, tandis que dans la psychose il se situe au sein même du Je lui-même, entre sa part identifiante et sa part identifiée, ce qui est vrai dans une certaine mesure aussi pour les perversions. C'est donc une troisième voie qui s'ouvre avec l'aliénation et que l'on peut résumer dans la tentative pour abolir le conflit lui-même.

    Mots clés : Conflit, idéalisation, fanatisme, toxicomanie, états passionnels, auto-sacrifice suicidaire

     

    MIJOLLA-MELLOR S., L’impasse criminelle in Donner la mort in Topique 2017/1 (n° 138), L’impasse criminelle, p. 7-20, Le Bouscat (33), L'Esprit du Temps, 2017
    Résumé :

    L’auteur reprend et complète des hypothèses développées dans son livre La mort donnée (Paris, PUF, 2011) au sujet de la mort donnée comme acte individuel et comme acte collectif. Elle rappelle trois motivations principales soit : tuer pour une identité, tuer pour survivre, tuer par ivresse de la toute-puissance.

    Mots clés : Meurtre - Attentat - Terrorisme - Massacre - Identité - Toute-puissance

     

    MIJOLLA-MELLOR S., Suites et séquelles de l’intrusion maternelle in BEBES ET PARENTS EN DIFFICULTES in Topique N° 135, Suites et séquelles de l’intrusion maternelle, Le Bouscat (33), L'Esprit du Temps, 2017
    Résumé :

    Derrière l’enfant réel gît une exigence démesurée : revivre avec un enfant issu de soi la relation idéale que l’on n’a pas connue – mais dont paradoxalement on garde la nostalgie – avec une mère elle-même idéale. Aussi le conflit ne manquera de surgir lorsque l’évolution de l’enfant le confrontera au fait qu’il n’est en réalité plus le même que le personnage auquel il était assigné à vie. L’incapacité à supporter la réalité et les limites de l’enfant conduit en retour à considérer la maternité comme une expérience qui requiert une réélaboration pulsionnelle. Celle-ci ne se limite pas à un refoulement des pulsions sexuelles et agressives mais implique leur sublimation.

    Mots clés : Idéalisation – Moi-idéal – Sublimation – Parent tortionnaire – Angoisse d’anormalité.

     

    MIJOLLA-MELLOR S., L'arrogance du préjugé raciste in Topique 2016 - n° 137, Race, Nation, Mondialisation, p. 47-55, Le Bouscat (33), L'esprit du Temps, 2016
    Résumé :

    L’arrogance s’accompagne d’une permanente démonstration de supériorité à l’égard de l’autre, destinée à le maintenir au niveau inférieur. On peut l’envisager sur un plan individuel mais aussi d’un point de vue sociétal et politique lorsque sont concernés l’esprit de caste, l’impérialisme, le racisme. Dans cet article, l’auteur montre à partir de l’analyse des textes des théoriciens du racisme (Boulainvilliers, Gobineau, Rosenberg) en quoi l’apodicticité de leurs arguments constitue en soi une violence arrogante.

    Mots clés : Violence - Clôture identitaire - Caste - Déclin des civilisations - Nazisme - Impérialisme

     

    MIJOLLA-MELLOR S. ET AYOUCH S., Shéhérazade et la féminité in Femmes in Le Coq-Héron 2016/3, n° 226, Shéhérazade et la féminité, p. 66 - 75, Toulouse, Erès, 2016
    Résumé :

    Cet article, par l’exemple de Shéhérazade, développe une réflexion sur une féminité séductrice qui déjoue la pulsion de cruauté. Si les femmes narcissiques exercent un pouvoir sur les hommes, à l’image des fauves et des grands criminels, on voit comment la position de Shéhérazade dans la relation au roi va déjouer la pulsion au crime, dans un renversement de la situation initiale. La conteuse va produire un mouvement de métaphorisation chez le roi qui écoute les contes dans leur sens symbolique.

    Mots clés : Féminité - pulsion au crime - cruauté - séduction - métaphore - objet - amour - parole - traumatisme - mythes maternels

     

    MIJOLLA-MELLOR S., Violence ou ironie ? in Actes du Quatrième Groupe - Le meurtre et l'inceste Actes 5, Violence ou ironie ?, p. 153 - 155, Paris, InPress, 2016
    Résumé :

    Premières lignes…

    Freud, dans l'article ajouté en 1928 au « Mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient », notait que « l'humour ne se résigne pas, il défie, il implique non seulement le triomphe du Moi mais encore celui du principe de plaisir ». Avec l'assassinat des auteurs de Harakiri/Charlie Hebdo, qui avaient accompagné et exprimé l'esprit de Mai 68, c'est aussi toute une génération qui prend brutalement conscience du fossé qui s'est creusé entre elle et ces jeunes qui demandent aujourd'hui à croire et non pas à contester. Les slogans du temps passé, clamés contre toute vraisemblance et contre la réalité politique elle-même, ont pourtant eu un écho sinon un impact sociétal important…

     

    MIJOLLA-MELLOR S., L'ordre peut-il être mobile ? in Topique n° 132 - 2015/3 L'Ordre, L'ordre peut-il être mobile ?, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2015
    Résumé :

    L’ordre mobile est à penser comme une structure en mouvement qui n’existe que temporairement et en fonction d’une impulsion qui se renouvelle en permanence. Plus que d’un ordre, il s’agit d’un accord, d’une «concorde». L’auteur fait ici l’hypothèse que, face à la succession de l’angoisse engendrée par  la peur du mouvement, et à l’instauration d’un ordre figé contesté par certains puis détruit, seule la capacité à construire un «ordre mobile» permettrait de sortir de cette tension permanente entre ordre et désordre.

     

    MIJOLLA-MELLOR S., La mort du Héros in Le Héros adolescent et la mort in Topique 2013/4 n°125, La mort du Héros, p. 7 à 17, Le Bouscat, L'Esprit du temps, 2014
    Résumé :

    L’héroïsme concerne le besoin de croire par le dépassement héroïque de la quotidienneté et la mort donnée puisqu’il s’agit du guerrier et son sacrifice. Il est aussi un exemple de la différence fondamentale qui existe entre l’idéalisation et la sublimation. Cette dernière dérive la libido attachée au Moi idéal de l’enfance dans une opération de deuil de l’omnipotence à laquelle se substitue une jouissance de l’acte alors que l’idéalisation, au contraire, inhibe le sujet par un projet trop lourd et irréalisable Or le propre du héros est précisément d’agir. C’est son geste que va conter la légende. Il devient ainsi un idéal mais pas pour lui-même, pour les autres qui vont même parfois en faire un demi-dieu. Ce problème est particulièrement crucial à l’adolescence en raison des processus massifs d’idéalisation qui se font jour à cet âge. L’adolescent doit renoncer à être l’enfant idéal que le parent avait vu en lui ou plutôt il doit lui prouver que c’est par d’autres voies que celui-ci avait imaginées pour lui qu’il va y parvenir.

    Mots clés : Sublimation – Idéalisation – Adolescence – Héros wagnérien – Action – Légende

     

    MIJOLLA-MELLOR S., L’engagement politique des « intellectuels » in Pensée politique et engagement in Topique 2013 (3) n°124, L’engagement politique des « intellectuels », p. 7-26, Le Bouscat, L'Esprit du temps, 2013
    Résumé :

    Les conditions politiques d’un pays peuvent-elles modifier l’exercice de la psychanalyse ? La psychanalyse génère-t-elle chez ceux qui la pratiquent un mode spécifique d’engagement sociopolitique ? La psychanalyse a-t-elle les moyens de penser sa propre relation au politique ? On interroge ici dans un premier temps la perméabilité de la psychanalyse au sociétal et plus spécialement au politique non pas en fonction de la capacité de la psychanalyse à comprendre non les faits politiques eux-mêmes mais à partir de la position qu’elle adopte vis-à-vis d’eux. Dans un second temps, on montre, avec l’exemple de Rousseau et de Robespierre, que le fait de poser la pensée comme un acte lui restitue tout son poids, sa valeur et partant sa responsabilité historique lorsqu’elle devient un instrument de violence politique alors que son projet conscient visait essentiellement la construction du collectif selon des normes éthiques.

    Mots clés : Engagement politique, Solidarité, Histoire de l’exercice de la psychanalyse, Dictature, Révolution

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Permanence et Métamorphoses : la valeur heuristique des mythes en psychanalyse in Publication des Journées Scientifiques du IVe Groupe - Autour de l'œuvre de Jean-Paul Valabrega - Permanence et métamorphoses ACTES 2, p.121-131, PARIS, In Press, 2013
    Résumé :

    Depuis « Phantasme, mythe, corps et sens » à « Les mythes, conteurs de l’inconscient », la question du mythe n’a cessé d’interroger Jean-Paul Valabrega. Le mythe, ainsi qu’il le rappelle, ignore la chronologie. L’auteur souligne par ailleurs que dans le phantasme, le mythe, le rêve et le délire, il y a simultanément permanence d’un thème central et métamorphose des représentations traductrices de ce thème. Or précisément cette simultanéité contradictoire n’est pas rendue dans les théories sexuelles infantiles « typiques » dont nous parle Freud. C’est la raison pour laquelle, ainsi que je le développerai, il me paraît nécessaire de se référer, en amont des théories sexuelles infantiles, à un stade antérieur que j’ai appelé les « mythes magico-sexuels ». On peut donc prolonger la dyade Mythe/Phantasme, en une triade : Mythe/Phantasme/Théorie primitive.

    Mots clés : Fantasme, théorie sexuelle, mythe magico-sexuel, origine, mythe de mythologème, intellection mythique.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Freud, lecteur d’Agatha Christie in Le psychanalyste lecteur de l'écrivain in Topique n°118, Freud, lecteur d’Agatha Christie, p.73-84, Le Bouscat, L'Esprit du temps, 2012, 2012
    Résumé : Reprenant ici des hypothèses précédemment développées dans Un divan pour Agatha Christie (L’Esprit du temps, 2006), on rappelle ici comment le romancier nous dévoile à nous-mêmes en faisant sourdre une subtile sensation de connivence avec les personnages, les descriptions, les évocations et les commentaires sur la comédie de la vie qui se déroule entre les pages. Le roman en effet nous analyse parce qu’il recueille nos projections et il constituerait une source inépuisable d’auto-interprétation si nous penchions sur cette question difficile entre toutes : comment et dans quelles conditions se produit le plaisir de lire, quels fantasmes se trouvent ainsi libérés pour quelques heures. Le créateur littéraire montre ainsi la voie d’une libération de l’imaginaire et rencontre l’adhésion parce que les récits partagés sont aussi anciens que les mythes séculaires de l’humanité, il offre au lecteur de découvrir des affects plus ou moins ignorés ou refoulés qui vont être libérés grâce à ces « primes de séduction ».
    Mots clés : Projection, Fantasme, Prime de séduction, Roman d’énigme, Scène primitive, Meurtre

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le surréalisme scientifique de Gaston Bachelard in Topique 2012/2 n°119, Le Surrél et l'Inconscient, Le Bouscat, L'Esprit du temps, 2012, 2012
    Résumé : Bien que les chemins de Freud et de Bachelard ne se soient rencontrés historiquement que partiellement, la non congruence de leurs théories est cependant à entendre non comme une opposition de principes mais comme une divergence dans les objectifs. Le surréalisme, la psychanalyse, la phénoménologie, participent de ce que Bachelard lui-même a nommé une « rupture épistémologique » dans la relation à la réalité et en cela avaient bien vocation à se rejoindre.
    Mots clés : Réalisme, Désarroi, Rêverie, Créativité

     

    MIJOLLA-MELLOR S., La stabilité dans l'ouverture comme sublimation in Topique n°114, La stabilité dans l'ouverture comme sublimation-L'Autochtonie,, page 51 à 58, Le Bouscat,, L'Esprit du Temps, 2011

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Logique juridique et logique psychanalytique, une possible rencontre ? in Psychanalyse et Criminologie in Topique n°117, Logique juridique et logique psychanalytique, une possible rencontre ?, p.187-196, Le Bouscat, L'Esprit du temps, 2011
    Résumé : Contrairement au psychologue ou au psychiatre, ce n’est pas dans l’espace de l’expertise que le psychanalyste peut apporter au juriste des éléments de réflexion mais dans l’interrogation portée en amont plus profondément sur les principes fondamentaux du droit. En soulignant la portée de leur dimension inconsciente, la psychanalyse peut aussi et a pu attirer l’attention sur les risques, encourus au cours du procès, d’une erreur d’appréciation des faits.
    Mots clés : Droit, Procès, Victime, Anthropologie juridique

     

    MIJOLLA-MELLOR S., D’une guerre à l’autre : le sacrifice in Topique 113, Le Martyre, 213 à 220, Le Bouscat, L'Esprit du Temps, 2011
    Résumé : La mort héroïque est une « anti-mort » qui est vainqueur de la mort parce qu’elle lui impose un sens qu’elle n’aurait pas d’elle-même. La sublimation de ceux qui s’y engagent leur offre le sentiment de vivre une aventure humaine qu’aucune activité ne pourrait leur offrir et s’inscrit non pas dans le renoncement et la perte mais au contraire dans le gain de sens
    Mots clés : Sacrifice, Martyrs, Héroïsme, Patrie, Partisan

     

    MIJOLLA-MELLOR S., « Je l’aimais, il m’aimait aussi... » in Topique 112, La temporalité dans le transfert, 42 à 52, Le Bouscat, L'Esprit du temps, 2010
    Résumé : Plan de l'article:
    1) ESTHER ET ASSUÉRUS
    2) « UN ACCORD QUI N’A PAS BESOIN DE L’À-CORPS POUR ÊTRE »
    3) LA RELATION PASSIONNELLE DANS LE TRANSFERT TELLE QU’UNE EX ANALYSANTE DE LACAN A PU LA THÉORISER
    CONCLUSION
    Mots clés : Aliénation, Transfert passionnel, Transfert de travail, Idéologie

     

    MIJOLLA-MELLOR S., La propagande entre insurrection et contre-insurrection in Topique 111, Violence ou persuasion, 73 à 81, Le Bouscat, L'Esprit du temps, 2010
    Résumé : La propagande est une action par influence qui n’apparaît pas comme une violence dans la mesure où elle agit par persuasion. Toutefois la régression qu’elle instaure ou qu’elle renforce en substituant des objets de croyance à des objets de pensée constitue bien une violence, voire un viol, dans la mesure où elle infiltre dans le sujet des interprétations de la réalité qui vont avoir pour lui la valeur de faits. L’article est fondé sur l’exemple de l’utilisation de la propagande comme arme en tant de guerre et la manière dont, d’après l’ouvrage de David Galula « Contre-insurrection – Théorie et pratique », elle vient répondre en miroir à celle de l’ennemi considéré comme un insurgé.
    Mots clés : Insurrection, Contre-insurrection, Loyalisme, Crise, Politique, Révolution

     

    MIJOLLA-MELLOR S., Le ravissement par l’Art in Topique 109, L'acte poétique, 169 à 176, Le Bouscat, L'Esprit du Temps, 2010
    Résumé : L’extase de l’auditeur est d’abord celle que vit Gould en se laissant déposséder de lui-même, « ravir », par l’œuvre avant d’y déposer son être tout entier. Cette relation n’est pas seulement à comprendre à la manière dont un parasite peut habiter un autre organisme et s’y développer mais comme le résultat d’un avalement préalable par ce dernier. Le grain de sable va devenir perle et faire de l’huître autre chose qu’un fruit de mer.... Ce que communique Gould, c’est son propre bouleversement quel que soit le raffinement technique qu’il apporte à la performance.
    Mots clés : Musique, Ravissement, Extase, Narcose esthétique

     

    MIJOLLA-MELLOR S., Choix pervers, choix sublimé in Topique 109, L'acte poétique, 271 à 284, Le Bouscat, L'Esprit du Temps, 2010
    Résumé : En proposant la notion de « choix de la sublimation » l’auteur souligne que la sublimation est ouverte à tout moment, de même qu’est également possible ce que Freud appelle la « désublimation » qui n’est en fait qu’une option différente de celle dans lequel le sujet s’était initialement engagé. A partir de l’analyse de l’esthétisme, ce texte éclaire un aspect particulier de la question, soit la proximité entre le choix pervers et le choix sublimé qui opèrent tous deux un mouvement de contournement de l’interdit et parviennent, moyennant certaines limites, non seulement à maintenir l’écoulement du flux libidinal mais à le renforcer du fait de cet obstacle.
    Mots clés : Sublimation, Choix, Esthétisme, Perversion, Plaisir scopique

     

    MIJOLLA-MELLOR S., Un savoir en plus? in Topique 108, Histoires de patients, 9 à 23, Le Bouscat, L'Esprit du Temps, 2009
    Résumé :

    Il faut se demander si le compte rendu d’analyse, parce qu’il a pour matière la version que l’analyste lui-même se donne de cette expérience à deux, n’apparaîtrait pas au patient mis en cause bien éloigné de ce qui a été sa version personnelle de la même chose. Mais aussi s’agit-il bien de la même chose ? L’homme aux Loups, L’Homme aux Rats, Schreber, Sidonie Scillag, l’Aimée de Lacan et bien d’autres encore, qui étaient ces hommes et ces femmes que nous sommes accoutumés à considérer et à évoquer comme de véritables modèles, voire des morceaux fossilisés de théorie ? Qu’est-ce que le regard « historique » et non plus seulement clinique nous apporte les concernant ou nous révèle vis-à-vis de la rencontre avec l’analyste qui leur a valu d’être couchés non seulement sur le divan mais sur le papier ? L’Histoire dans sa dimension anthropologique et sociale rencontre ici ces histoires qui se réécrivent ainsi indéfiniment : celles des patients grâce auxquels la psychanalyse a pu s’inscrire.

    Mots clés : Compte-rendu d’analyse, Déontologie, Éthique, Cas clinique, Vérité , Contrat analytique, Histoire de cas

     

    MIJOLLA-MELLOR S., Clinique psychanalytique des psychoses et de l'archaïque in Topique 108, Histoires de patients, 191 à 198, Le Bouscat, L'Esprit du Temps, 2009
    Résumé :

    La situation analytique, en modifiant l’équilibre des défenses du sujet, ne doit prendre que des risques calculés vis-à-vis d’un moindre mal, perspective qui situe l’« analysibilité » non pas en termes de capacité du sujet vis-à-vis d’un « ça parle », mais en fonction de la place relative des désirs inconscients de vie et de mort qui l’habitent. On évoquera ici l’évolution de la pratique analytique des psychotiques à partir de l’angle particulier de la théorisation qu’en propose Piera Aulagnier avant et après sa rupture avec Lacan.

    Mots clés : Situation analytique, Demande, Savoir de l’analyste, Diagnostic, Paradis perdu de l’évidence, Magico-sexuel

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Au risque des affinités électives in Topique 107, L'addiction au risque, 165-182, Le Bouscat, L'Esprit du Temps, 2009
    Résumé :

    Le « coup de foudre » qui signe la puissance des affinités électives repose sur la fascination de chacun des protagonistes face à leur mouvement de dessaisissement narcissique envers l’autre. Mais, dès le moment où un couple a constitué une unité isolée, il court le même risque d’étouffement que l’individu et il lui faut sortir de soi pour ne pas tomber malade par stase libidinale, autrement dit par ennui. L’addiction au risque d’aimer à nouveau ailleurs se présente alors, conséquence de l’incapacité à élaborer au sein du couple ce qui peut tenir la place de l’autre. Partant de Goethe et de Stendhal, on interroge ici l’incapacité à se détacher du risque passionnel en la confrontant à la nécessité qu’éprouvent certains sujets de miser leur vie pour la vivre intensément. Face à cette quête narcissique infinie, l’objet se limite à sa capacité de faire défaut, ce qui le rend apte à figurer à l’extérieur du Moi le manque autour duquel il s’organise.

    Mots clés : Risque, Passion, Amour, Couple, Stase libidinale, Narcissisme.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, L'alliance thérapeutique et ses avatars in Topique 106, Éthique et technique de la psychanalyse, 23-34, Le Bouscat, L'Esprit du Temps, 2009
    Résumé :

    Le processus de saisie et de traduction de l’inconscient dans la cure réside en fait dans la copule: une saisie sans traduction déboucherait sur un passage à l’acte et une traduction interprétative sans saisie, c’est-à-dire sans mobilisation libidinale de l’analysant et de l’analyste, serait un rabâchage obsessionnel à visée défensive. On voit que l’espace de l’analyse et donc de l’alliance thérapeutique s’en trouvent clairement délimités: quelque part au croisement entre l’émotion érotique et le plaisir de pensée, faisant de l’intellectuel hystérique un sujet particulièrement apte à la démarche analytique. Mais, dans quelles conditions peut advenir de manière thérapeutique le pacte sur lequel repose la cure? Repartant de la notion de «Moi malade» ce texte développe deux notions essentielles: la vérité, dont on sait qu’elle est pour Freud le seul élément éthique de la psychanalyse, et la confiance ainsi que ce sur quoi elle porte.

    Mots clés : Éthique, Technique, Transfert, Confiance, Vérité, Thérapeutique, Sublimation, Cure analytique.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le fantasme de Pygmalion in Topique 104, Psychanalyse et sculpture, 7-26, Le Bouscat, L'Esprit du Temps, 2008
    Résumé :

    L’objectif de cet article est de tenter de faire lien entre la relative banalité du fantasme d’emprise qu’illustre le mythe de Pygmalion et la folie du prédateur pédophile captivé par des traits minimes qu’il esquisse au passage de certaines préadolescentes. Il va se donner un droit parfois illimité sur cet objet qui incarne son fantasme mais celle sur qui tombe son choix n’a pas d’autre réalité pour lui que l’apparence qu’il lui donne. Elle devient un fétiche vivant qu’il va modeler à sa manière et dont la fonction principale est de lui permettre de continuer à ignorer sa haine des femmes et sa rivalité indépassable avec la mère qui, elle, peut mettre au monde des enfants. Ce texte réunit plusieurs perspectives hétérogènes: la question esthétique du lien entre le créateur et son œuvre, la question psychosociologique et historique interrogeant la norme générationnelle dans la relation amoureuse, et surtout la question psychopathologique, éthique et juridique du séducteur pédophile.


    This article aims at establishing a link between the relatively banal fantasy of exerting a hold over someone younger, as illustrated by the Pygmalion myth, and the madness exhibited by paedophile predators captivated by the infinitesimal characteristics they project onto some pre-pubescent girls. Such predators confer to themselves sometimes limitless rights over the object embodying their fantasy, but the girl chosen has in fact no other reality for the predator than the appearance he projects onto her. She becomes his living fetish, modelled by him to conform to his wishes and her main function is to enable the predator to maintain his own blindness to his hatred of women and his intractable rivalry with the mother figure, despised and envied for her capacity to give birth. This text adopts a heterogeneous stance and examines the aesthetic question of the links between artist and work, the psycho-sociological and historical question of the generational norms in love relationships and, more essentially, the psycho-pathological, ethical and legal questions raised by paedophile seducers
    Mots clés : Pédophilie, Sculpture, Prédateur, Fétichisme, Lolita, Mythe, Criminologie, Paedophilia, Sculpture, Predator, Fetishism, Lolita, Myth, Criminology

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, L'image du corps adolescent chez Boticelli in Adolescence 64, Arts et littérature, 449-464, 2008

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, La guerre est-elle un phénomène naturel ? in Topique 102, Existe-t-il une guerre juste ?, 17-21, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2008
    Résumé :

    La violence organisée, telle qu’elle se déploie dans la guerre, s’oppose t’elle à l’ordre sclérosé pour créer l’équilibre des contraires sur lequel se fonde l’harmonie? Est-elle un phénomène «juste» selon l’ordre de la Nature ou bien une regrettable exception? La liaison entre la question du Juste et celle de la guerre va bien au-delà de savoir s’il existe des critères qui permettraient de décréter que telle ou telle guerre est ou non juste tant dans ses motifs que dans la manière dont elle se mène.


    Can the organised violence we observe in war be seen as a means of effacing the fossilised order of a given society to replace it with a balance between opposites from which harmony can then spring? Is war a ‘just’phenomenon within Nature’s order or is it a regrettable exception? The link between the notion of what is ‘Just’and the notion of war goes far beyond our wondering whether we might establish a list of criteria for determining whether such or such a war is just or not, depending on what caused it and the way in which a war was carried out.
    Mots clés : Justice, Volonté de puissance, Démocratie, Justice, Desire for Power, Democracy

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, La famélique pensée in Adolescence 63, Mystique et expériences, 159-176, 2008

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Remarques sur le statut et les réglementations de la psychanalyse in Topique 101, Le statut de la psychanalyse, 7-10, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2008
    Résumé :

    Ouverture au sujet de l’éclairage à la fois historique et culturel de la question du statut et de la réglementation de la psychanalyse en Europe. Car, débattre du bien fondé des diverses solutions trouvées, c’est aussi tenter de voir si quelque lumière peut nous venir de leur rapprochement et de leur comparaison.


    This article presents a historical and cultural approach to the question of the status and regulation of psychoanalysis in Europe. Debating the reasonings behind the solutions found is also a means for us to see if any light can be shed on this question by comparing and contrasting these ideas.
    Mots clés : Profession de psychanalyste, Réglementation, État, Professon of psychoanalyst, Regulation, State

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Représentation du corps et appel au persécuteur dans la problématique perverse in Topique 100, Textes essentiels, 103-145 , Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2008
    Résumé :

    Article déjà paru dans le numéro 28 de Topique en 1981

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le besoin de croire et ses sources océaniques in Dialogue 178, En quel couple croire ?, 15- 26, 2007
    Résumé : L’origine d’un « besoin de croire » mérite une recherche en particulier dans les profondeurs psychiques archaïques dont on peut retrouver trace en certains phénomènes comme le « sentiment océanique ». Freud, Winnicott, Meltzer et d’autres auteurs après Romain Rolland, inspirés par les pathologies précoces apparentées à l’autisme permettent un aperçu des liens entre ces expériences vécues et un mode psychique premier du « croire » marqué par son absence de limites.

    The origin of the need of believing deserves diving into the mental archaic abyss whose traces may be found in certain phenomena as « oceanic feeling ». Romain Rolland, Freud, Winnicott, Meltzer and some other authors, inspired by the infant pathologies like autism, allow us to see links between those experiences of life and a mental early mode of believing, characterized by its absence of limits.
    Mots clés : Croyance, sentiment océanique, espace illimité, temps illimité, totalité, non-intégration préna- tale, évanescence, Belief, oceanic feeling, illimited space, illimited time, totality, prenatal non-integrity.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, A propos de la 'guerre juste' in Topique 99, Psychanalyse, violence et société, 199-210, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2007
    Résumé : Cet article propose une interrogation sur les places respectives que tiennent vis-à-vis du phénomène guerrier : la justice comme visée en amont, et en aval, la pulsion de mort comme moteur, « primum movens » pour se situer dans une tradition aristotélicienne. On y entendra toutefois la pulsion de mort non comme un penchant agressif de donner la mort mais comme un « désir de non-désir », désir de ne plus avoir à désirer le massacre génocidaire est exclu de cette dynamique en ce qu’il se rattache à une vision paranoïaque de l’autre à détruire.

    This article discusses the respective roles played within the framework of war by justice as an ultimate aim and the death drive as a driving force or ‘primum movens’ to use the terms of Aristotelian tradition. The death drive is to be understood here not as an aggressive tendency to kill but as a ‘desire not to desire’, the desire to no longer have to desire.
    Mots clés : Guerre juste, Pulsion de mort, Massacre, Génocide, Besoin identitaire, Just war, Death drive, Massacre, Ethnic cleansing, Need for identity.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le séducteur comme passeur in Adolescence 60, Masculin-féminin complémentarité ?, 431-441, 2007
    Résumé : Dans le jeu entre les sexes et les générations, le séducteur est avant tout un « passeur » qui va permettre à l’adolescente qui s’embarque avec lui de retrouver à la fois les multiples harmoniques de sa sexualité infantile polymorphe et un rêve incestueux. Ce passage est une retraversée du temps et d’une évolution socialement réglée vers un statut de femme et de mère ; il va en faire à nouveau une petite fille. Passage aussi au sens d’une transgression fantasmatique qui n’est possible que si celle-ci n’a pas eu lieu antérieurement dans la réalité. Car l’inceste n’est pas l’Œdipe mais son écrasement dans un télescopage entre le rêve et le réel.

    Within the interplay of sexes and generations, the seducer is above all a « ferryman » enabling the adolescent girl who embarks with him to find again both the multiple harmonies of her polymorphic infantile sexuality and an incestuous dream. This passage is a re-crossing of time and of a socially regulated evolution towards the status of woman and mother ; it will make a little girl of her again. It is passage also in the sense of a fantasy transgression which is possible only if it has not already happened earlier in reality. For incest is not the Œdipus complex but rather crushing of it, as dream and reality collide.
    Mots clés : séduction, sexualité adolescente, discours érotique, complexe d’Œdipe, fantasme incestueux, seduction, adolescent sexuality, erotic discourse, Œdipus complex, incestuous fantasy.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Pour "quoi' la guerre ? in Bulletin de la Société Psychanalytique de Montréal 19-1, 54-61 , Montréal, 2007

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Peut-on écrire une histoire psychanalytique de la psychanalyse ? in Topique 98, Le dévoilement historique, 7-23, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2007
    Résumé : L’histoire de la psychanalyse est-elle de l’Histoire et se demander si elle peut ou doit être psychanalytique n’est-ce pas en soi l’aveu qu’elle ne saurait être « historique » puisqu’il s’agirait déjà d’une déformation vis-à-vis de la méthode ? On interroge ici, dans une vision épistémologique rétrospective, l’écriture des recherches qui se sont menées ces vingt dernières années dans les trois principaux axes que constituent : - L’étude de la vie des psychanalystes ayant laissé une œuvre significative et celle de leurs relations réciproques : filiations, exclusions voire anathème... et aussi de leur insertion dans l’histoire générale de leur époque, ce qu’ils ont pu le cas échéant en subir ou en vivre et les influences de cette grande Histoire sur ce dont ils étaient porteurs et qu’ils ont pu transmettre. - L’étude du « Mouvement psychanalytique », c’est-à-dire la manière dont les psychanalystes se sont regroupés en sociétés, en groupes, voire en hordes et ont commencé le plus souvent à s’invectiver et à réclamer chacun pour soi d’être le seul détenteur de l’authenticité psychanalytique, le seul détenteur du fragment de la vraie Croix. - L’étude des notions et des concepts en psychanalyse, domaine qui ressort davantage de l’histoire des sciences pour autant que la psychanalyse en soit une.

    Can the history of psychoanalysis be classed as History and is the mere fact of wondering whether this may or indeed must be psychoanalytical in nature not just an avowal that the history of psychoanalysis could never be truly ‘historical’, in that this would already constitute a deformation of its underlying method ? This article takes on a retrospective epistemological standpoint to examine how research carried out over the past twenty years into the three following fields of study have been put down in writing : - Studies into the life of psychoanalysts having produced significant works and into the relations between them – filiations, exclusions and hatred... along with the role they play in the general history of their times, the possible suffering or experiences inflicted on them by the History of their epoch, its influences on their thinking and the transmission of ideas. - Studies into the ‘Psychoanalytical Movement’ i.e. the way in which psychoanalysts came together to form groups, societies, or even hordes dare we say, which, more often than not, then began to hurl criticism at each other and lay claim to the status of sole title-holder of psychoanalytical authenticity, sole title-holder of a fragment of the true Cross. - Studies into the notions and concepts at the basis of psychoanalysis, a field of study that falls primarily within the scope of the history of science, if indeed psychoanalysis is to be considered as such.
    Mots clés : Psychohistoire, Fait historique, Narration historique, Trace, Singularité, Auto-historisation, Histoire libidinale, Psycho-history, Historical fact, Historical narration, Remnant, Singularity, Auto-historisation, Libidinal history.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Sublimation et résilience in Sous la direction de CYRULNIK B. et DUVAL P. Psychanalyse et résilience, 167-185, Paris, Odile Jacob, 2006
    Résumé : Peut-on établir un pont entre la psychologie de la résilience et la psychanalyse ? Pour répondre à cette question, les 17 auteurs, psychiatres, psychologues, psychanalystes et philosophes réunis par Boris Cyrulnik, psychiatre, et Philippe Duval, psychanalyste, proposent une mise en perspective de ces deux approches. La résilience, devenue un mot-clé en matière de santé mentale, relève un fait troublant : dans un groupe de personnes confrontées au même événement traumatisant, certaines n'en subissent pas de séquelles graves alors que d'autres développent des symptômes réactionnels importants. Depuis quelque temps, bon nombre de psychanalystes s'intéressent à la relation d'attachement et à ses rapports avec la résilience. Ils se proposent donc de comprendre les mécanismes intrapsychiques de la résilience. 311 pages

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Rendre compte d'une analyse in Topique 97, L'écoute transmise, 35-58, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2006
    Résumé : L’art du compte rendu d’analyse occupe, semble-t-il, une position médiane entre deux types d’exercice non moins périlleux: celui de la traduction et celui de l’œuvre d’art d’après nature. Pourquoi néanmoins s’y risquer? Cette question, est ici abordée dans les limites des comptes rendus écrits et non des échanges entre analystes, qu’ils soient informels ou institutionnalisés dans le cadre du «contrôle» ou de l’«analyse quatrième». On l’a envisagée à deux niveaux: d’une part, les raisons que l’on peut avoir d’entreprendre ce type d’écrit et d’autre part, les problèmes qu’il soulève. Savoir de quoi on rend compte lorsqu’on s’engage dans cette entreprise demeure bien sûr la question centrale, présente en filigrane derrière les précédentes. Car, si le processus de l’analyse n’appartient en propre ni à l’analyste, ni à l’analysant mais surgit dans l’espace de leur rencontre, tout compte rendu, qu’il soit le fait de l’un ou de l’autre des protagonistes, ne concernera jamais qu’un éclairage voué à demeurer subjectif.

    The art of formulating the presentation of an analysis seems to lie at an intermediary position between two other equally perilous poles of activity – that of translating and that of producing a work of art that takes nature as its subject. Should we then just renounce our endeavours ? This article deals only with written presentations and not oral exchanges between analysts, whether these be informal in nature or within the framework of an institution as part of a controlled analysis or ‘fourth analysis’. The question will be studied from two points of view – firstly, looking at the reasons one might have for undertaking a written exercise of this type and, secondly, the problems that this raises. Trying to discover what one is going to account for in a presentation of this type is of course the main issue at stake and which underscores the two initial points raised. For, if we consider that the process of analysis is the private property neither of the analyst nor his/her analysand, but belongs to the space created by their encounter, a summary of this process, be it established by either partner in it, is necessarily subjective in essence.
    Mots clés : Ecriture, Compte rendu, Ecoute analytique, Histoires de cas, Contre- transfert, Déontologie, Ethique de la psychanalyse,Writing, Summary, Analytical listening, Case studies, Counter- transference, Deontology, Ethics of psychoanalysis

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le plaisir de pensée dans la séance in Sous la direction de PERRON R. Psychanalystes, qui êtes-vous ?, 35-39, Paris, Inter-Editions, 2006
    Résumé : Un an après une très médiatique polémique à propos de psychanalyse, cet ouvrage donne la parole à plus de trente praticiens français (psychiatres, psychanalystes et chercheurs). Dans des textes courts, incisifs et émaillés d’exemples, tous témoignent de leurs pratiques et de leur relation à leurs patients. Ils proposent une « défense et illustration » de leur discipline. Ils exposent clairement à l’attention du grand public concerné ce qu’il en est aujourd’hui réellement de la psychanalyse, de la cure, de la formation et de la déontologie.
    Ont collaboré : N. AMAR • J. ANGELERGUES • A. ANZIEU • D. ARNOUX • J.-L. BALDACCI • CL. BALIER • G. BAYLE • B. BRUSSET • C. CHILAND • D. CUPA • L. DANON-BOILEAU • S. DE MIJOLLA-MELLOR • P. DENIS • G. DIATKINE • J.-L DONNET • M. GAGNEBIN • A. GIBEAULT • B. GOLSE • F. GUIGNARD • G. HAAG • J. HOCHMANN • V. KAPSAMBELIS • S.-D. KIPMAN • G. LE GOUÈS • CL. LE GUEN • S. LEPASTIER • R. MISÈS • R. PERRON • CL. PIGOTT • D. RIBAS • R. ROUSSILLON • M.-L. ROUX • E. SCHMID-KITSIKIS • E. SÉCHAUD • CL. SMADJA • G. SZWEC • S. WAINRIB. 308 pages

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le progrès dans la spiritualité in Cliniques méditerranéennes 73, Déclinaisons du monothéisme, 61-72, 2006
    Résumé : Cet article examine la notion de « progrès dans la vie de l’esprit » avancée par Freud pour caractériser l’émergence du monothéisme comme une exigence d’abstraction accrue se réalisant à travers l’interdit de la représentation de Dieu et la substitution au règne du matriarcat, celui du patriarcat. Tout en replaçant cette thèse dans son contexte, l’auteur lui apporte quelques restrictions.

    This article examines the concept of « progress in spiritual life » put forward by Freud to characterise the emergence of monotheism as a demand for heightened abstraction being fulfilled through the taboo of representation of God and substitution for the reign of matriarchy by that of patriarchy. The author replaces this thesis in its context but then goes on to apply a few restrictions to it.
    Mots clés : progrès, abstraction, sensorial, perception, renoncement, pensée, spirituel, iconoclasme, patriarcat, matriarcat, progress, abstraction, sensorial, perception, renouncement, thought, spiritual, iconoclasm, patriarchy, matriarchy.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le féminin et l'esthétique de la cruauté in Carnet psy 112, 30-35, 2006

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Réponses à Daniel Widlöcher in Topique 95, Constructions, Interprétations, 27-30, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2006

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, On est ce qu'on devient in Topique 94, Faire grandir, 7-24, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2006
    Résumé : Parce que son développement, physique, affectif et intellectuel se produit sur un temps bref, la grande affaire pour l’enfant est de grandir. Or il ne s’agit pas de la simple constatation d’une soumission de l’être au devenir, que celui-ci soit porteur d’une maturation bénéfique ou d’une sclérose voire d’une dégénérescence. Grandir est synonyme d’une expansion vers le haut, irrésistible et irrévocable. Mais est-ce automatique pour autant et que disent les adultes quand ils s’efforcent de « faire grandir les enfants» ? On évoquera ici, à partir du personnage de Sophie dans la Comtesse de Ségur et de Harry Potter chez J.K. Rowlings, la manière dont l’enfant vitce projet et surtout en retrouve la description dans des romans.

    Growing up for a child is no simple business, especially as his or her physical, affective and intellectual development takes place over such a short space of time.What we are talking about here is not just a human being submitting to their future, whether this bring beneficial maturity, sclerosis of personality or even degeneration in its wake. Growing up is synonymous with reaching upwards in the most irresistible and irrevocable fashion. But is this an automatic process and what do adults actually mean when they do their utmost to 'make children grow up'? This article will look at the character of Sophie in the Comtesse de Ségur's works and Harry Potter in J.K. Rowling's to shed light on how a child lives through this process and how this process is described in these novels for children.
    Mots clés : Littérature enfantine, Harry Potter, La Comtesse de Ségur, Magie, Education, Période de latence, Lecture, Literature for children, Harry Potter, Comtesse de Ségur, Magic, Education, Latency period, Reading.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Mythes indigènes et mythes magico-sexuels in Cahiers de l'homme 37, Anthropologie et psychanalyse, 125-152, 2005

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Jean-Marc Varaut (1933-2005) : un esprit grand ouvert in Journal de l'Association Internationale d'Histoire de la Psychanalyse 39, Une nouvelle AIHP, 17-18, 2005

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le Mal est une mauvaise rencontre in Topique 91, Le mal - 1, 7-22, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2005
    Résumé : Quel est le statut du Mal en psychanalyse ? Partant de l’image de la possession diabolique telle que la dessine Freud, cet article s’appuie sur le rapprochement entre la notion de « rencontre » chez Spinoza et chez Piera Aulagnier pour mettre en question l’hypostase du Mal comme un principe résistant aussi bien aux diverses théodicées qu’aux limites de la compréhension de l’entendement. Le Mal apparaît donc, quels qu’en soient le scandale et l’étendue, comme une « mauvaise rencontre » qui diminue notre puissance d’agir et peut aller jusqu’à l’annihilation la plus radicale sans qu’il faille pour autant lui concéder une essence particulière. Cette perspective se trouve également ici rapprochée de la notion de « banalité du Mal » selon Hannah Arendt.

    What is the status of Evil in psychoanalysis ? We shall first look at what Freud says about possession by the Devil before going on to study the notion of ‘encountering’as put forward by Spinoza and Piera Aulagnier in order to question the hypostasis of Evil as a notion that resists both diverse theodicies and the limits of our understanding the act of comprehending as such. Evil appears then, despite the scandal surrounding it and its scope, to be a ‘bad encounter’that undermines our force of action and can go as far as to annihilate this totally but without us being capable of attributing any particular essence to it. This idea is close to the notion of the ‘banality of Evil’developed by Hannah Arendt.
    Mots clés : Théodicée, Inhumanité, Destruction, Possession diabolique, Philosophie spinoziste, Matricide, Nazis, Mots-clés : Théodicée, Inhumanité, Destruction, Possession diabolique, Philosophie spinoziste, Matricide, Nazis.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, L'informe selon Pierre Fédida in Recherches en psychanalyse 3, L'informe et l'archaïque, 163-166, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2005
    Résumé : La notion d’informe constitue un point limite qui échappe en permanence au moment même où l’émergence d’une remémoration nous donne son contenu comme évident. On tente ici d’en tracer une triple approche :
    - le mouvement par lequel l’analyste perçoit et construit les formes de la régression.
    - le substrat et la face antélangagière des mots.
    - la réduction et l’écrasement nécessaire qu’opère tout acte de nomination.

    The notion of formlessness lies at the breaking point that permanently slips away from us at the very moment when a distant memory yields its content to us as something self-evident. We shall look at this in the light of the three following ideas :
    - the dynamics by which the analyst perceives and builds up the forms of the regression.
    - the substrata and the pre-language side of words.
    - the reduction and crushing effect necessary in any naming process.
    Mots clés : régression, évidence, matériau psychique, mythe magico-sexuel, mot-fétiche, primitif, regression, self-evidence, psychic material, magico-sexual myth, fetish word, primitive.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, De l'informe à l'archaïque in Recherches en psychanalyse 3, L'informe et l'archaïque, 7-19, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2005
    Résumé : L’informe n’est pas la matrice de l’archaïque mais sa chair sensible et érogène telle que, du point de vue de la pensée, elle s’exprime dans l’indicible sensation intellectuelle de la certitude propre à l’évidence. Lorsque le mythe tente de s’en approcher, il ne peut donner qu’ un pâle écho de cet univers sans contours qu’on ne dira «informe» que parce que nous nous en sommes définitivement et irrémédiablement détachés. Face à l’informe, l’archaïque se définirait alors comme l’incarnation de survivances, répétition et actualisation d’un vécu fossile. Formes raides, épurées, condensées dans des images ou des mots, elles sont évoquées dans cet article à partir d’approches diverses et complémentaires: la mythologie, l’art du modelage et de la sculpture, la philosophie afin de tenter de repérer quelle place occupe la référence à l’informe dans l’archaïque. On envisage dans un second temps comment cette dialectique de l’informe et de l’archaïque éclaire la manière dont l’enfant rencontre la question métaphysique de l’origine et de la fin et les réponses qu’il tente de former en termes de mythes magico-sexuels.

    The formless is not the matrix of the archaic but its living, erogenous form in flesh, to such an extent that, from the standpoint of thought itself, it expresses the intellectual sensation of absolute, proven certitude, a sensation that is in itself impossible to put into words. When myth comes close to this notion, it can only provide a faint echo of this shapeless, boundless universe that we refer to as the ‘formless’ simply because we find ourselves in a position that is definitively and irremediably detached from it. With respect to the formless, the archaic can be defined as the incarnate form of surviving remnants, the repeated, updated form of our own fossilised history. In rigid, purified, condensed form, images or words are the traces of these remnants and we shall study examples of this in here from the diverse but complementary viewpoints of mythology, plastic arts such as modelling or sculpture or again philosophy, in order to try and pinpoint what position is held by the given reference to the formless within the archaic. We shall then go on to look at how the dialectic between the formless and the archaic sheds light on the manner in which the child confronts the metaphysical question of origin and endings and the answers that child tries to find in response to this in terms of magico-sexual myths.
    Mots clés : origine, chaos, forme, mouvement, primitif, mythe, pictogramme, survivance, incarnation, matière, Mots-clés : origine, chaos, forme, mouvement, primitif, mythe, pictogramme, survivance, incarnation, matière.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Agatha Christie sur papier glacé in Carnet psy 100, 20-22 , 2005

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, L'intérêt pour la psychanalyse à l'Université in Cliniques méditerranéennes 45-46, Transmettre, enseigner la psychanalyse, 53-66, Érès , 2005

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, L'amour peut-il être sublimé ? in Topique 90, L'amour, 87-100, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2005
    Résumé : Apartir d’une redéfinition de la notion de sublimation étayée sur l’idée d’une sublimation «par l’intermédiaire du Moi», cet article souligne la nécessité de dépasser les premières formulations freudiennes de la sublimation et propose d’en analyser le fonctionnement topique dans l’interelation entre le Moi, le Surmoi et l’Idéal du Moi. Le modèle de l’humour et la réédification du Moi à l’intérieur de celui-ci qu’il rend possible sert ici de paradigme. La sublimation de l’amour n’est alors pas à concevoir comme un renoncement pulsionnel mais comme une extension de la visée du désir dont l’objet se caractérise par le fait qu’il est cause de joie. Mais cet objet est infini, renvoyant en deçà de lui-même à des traces archaïques innominées et irreprésentables sinon par cette joie elle-même et, au-delà de lui-même, à une énigme conservée et présente dans l’apparence des choses.

    Basing our reasonings on a redefinition of the notion of sublimation founded on sublimation being a process of sublimation ‘through the intermediary of the Ego’, this article underlines the necessity for us to go beyond early Freudian formulations of sublimation and to analyse the topical functioning of sublimation in the inter-connections between the Ego, Super-Ego and the Ego-Ideal. The model of humour and the reconstruction of the Ego within the Ego that this makes possible is our paradigm here. The sublimation of love is then not to be considered as renouncing drives but as an extension of the aim of desire the object of which is characterised by the fact that it is the cause of happiness. But this object is infinite in nature, bringing us back to traces that are archaic, unnamed and impossible to represent save through this feeling of happiness itself and beyond this to a long-preserved enigma that is present in the appearances of things.
    Mots clés : Sublimation, Tendresse, Amour homosexuel, Amour christique, Connaissance, Illumination, Humour, Projet, Joie, Sublimation, Tenderness, Homosexual Love, Love of Christ, Know- ledge, Illumination, Humour, Project, Happiness.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Hommage à Georges Lantéri-Laura in Topique 88, Psychanalystes et psychiatres en France, 157-158, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2004

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Théories sexuelles infantiles in BRENOT P. Dictionnaire de la sexualité humaine, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2004

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Curiosité sexuelle infantile in BRENOT P. Dictionnaire de la sexualité humaine, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2004

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Analyse du livre : Symptôme et conversion, BONNET G., Paris, PUF, 2004 in Recherches en psychanalyse 2, Le crime, 139-142, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2004

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le crime d'amour-propre in Recherches en psychanalyse 2, Le crime, 41-65, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2004
    Résumé : L’amour-propre, passion douloureuse n’est ni l’amour de soi ni le narcissisme. À partir de l’analyse de quatre cas, célèbres notamment par les écrits théoriques ou romanesques auxquels ils ont donné lieu (Pierre Rivière, Roberto Succo, Aimée et Jean-Claude Romand) et d’un cas clinique, cette étude a pour objet de définir les conditions potentiellement criminogènes de l’amour-propre. Loin d’un hédonisme propre à l’ego apparaît dans ces cas, un échec du narcissisme, condamné du fait d’une sorte d’hémorragie essentielle, à tenter de faire face aux attaques délétères du ridicule, de la honte et de l’humiliation. La quête de l’estime de soi est alors acculée à l’impasse de l’acte criminel, conçu comme une mission, un destin ou bien comme l’accomplissement de la justice et du bon droit, envers et contre le jugement de la société. Dans ce cas, c’est bien l’idéal du moi lui-même qui est porteur de meurtre à accomplir pour faire advenir le sujet dans son intégrité.

    Pride, a most painful passion, is not to be confused with either love of self or narcissism. This article takes as its starting point four cases which have become well-know due to the theoretical works or works of fiction based on them (Pierre Rivière, Roberto Succo, Aimée and Jean-Claude Romand) and on one clinical case and aims at defining the conditions of pride that can cause murder to be committed. Far from the hedonism of the ego, these cases show us how narcissism, as if destroyed by a kind of essential haemorrhaging, fails to face up to the pernicious onward attacks of ridicule, shame and humiliation. The quest for self-esteem is then cornered into committing a murder, an act that seems to be a duty, a form of destiny or even the triumph of justice and law in the face of the rulings and judgements of society at large. In this case it is the ego-ideal itself that carries with it the murder to be committed so that the subject can be born into its unique integrity.
    Mots clés : narcissisme, idéal du moi, honte, matricide, parricide, infanticide, criminogenèse, narcissism, ego-ideal, shame, matricide, parricide, infanticide, crime inducive

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Organes énigmatiques et constructions mythiques in Topique 87, Les résurgences de l'archaïque, 65-87, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2004
    Résumé : Issu d’échanges avec des chercheurs en anthropologie autour du thème de la pensée archaïque individuelle et collective, cet article développe une perspective croisée entre les contenus mythiques rapportés par plusieurs ethnologues (P. Bidou, J. Galinier, B. Juillerat et P. Saurin) et celle de l’auteur sur les « mythes magico-sexuels » dans l’enfance (Mijolla-Mellor, S. de, 2002). La notion d’organe énigmatique apparaît comme un point de passage entre ces deux types de constructions mythiques permettant de revenir à ce qui, au-delà du discours, variable et sujet à évolution d’un récit à l’autre, en constitue le noyau central. Celui-ci est composé d’éléments, fermes et mobiles, concrets bien que non statiques, qui correspondent non pas à des archétypes mais à des expériences sensorielles et affectives qui accompagnent une interrogation sur l’origine et sur la fin, sur la vie et la mort du sujet. C’est la raison pour laquelle on ne peut les étudier sans se reporter à la singularité des mots et des images qui tentent de dire ces énigmes, qu’elle soit individuelle ou collective.

    This article is the fruit of work carried out with anthropologists on the theme of individual and collective archaic thought and the article develops a double perspective on the myths reported on by several ethnologists (P. Bidou, J. Galinier, B. Juillerat and P. Saurin) and that of the author of ‘magic-cum-sexual myths’in children (S. de Mijolla-Mellor, 2002). The notion of the enigmatic organ appears as a crossing point between these two types of mythical construction that allows us to come back, as it is the pivot of these myths, to what is, beyond discourse, a variable entity and subject to change from one mythical tale to another. This pivot is composed of elements that are at once both stable and moving, concrete and non static and which correspond not only to archetypes but also to sensorial and affective experiences that are part and parcel of our basic questioning on our end, on the life and death of each subject. This is why these myths can only be studied by looking closely at the words and images that express the enigmas at the heart of each myth, whether the latter be individual or collective. Keywords : Psychoanalytical anthropology, Magic-cum-sexual myth, Enigma, Sensorial, Animic thought, Origin, Scopic drive, Absence.
    Mots clés : Anthropologie psychanalytique, Mythe magico-sexuel, Énigme, Senso- rialité, Pensée animique, Origine, Pulsion scopique, Absence.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, La recherche en psychanalyse à l'Université in Recherches en psychanalyse 1, La recherche en psychanalyse à l'université, 27-47, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2004
    Résumé : L’École doctorale « Recherches en psychanalyse » propose ici le premier numéro de sa revue appelée à témoigner de la vie et des contenus de la recherche en psychanalyse à l’Université, incitant à reparcourir des questions fondamentales car elles touchent au cœur même de l’objet de la psychanalyse. Quand, et sous quelle forme peut-on parler de recherche dans ce domaine ? Comment cette recherche s’est-elle organisée autour de Freud dans les débuts et ne sommes-nous pas plus ou moins tributaires de cette légende des origines ? Quelle place occupe une telle recherche au sein de la communauté scientifique et, en l’occurrence, universitaire ? Qu’attend-on de la clinique : émergence d’un questionnement, mise à l’épreuve d’une hypothèse ou, plus radicalement, terreau d’où la théorie tente de s’extraire tout en restant au plus près de l’exemple qui est « la chose même » ? Toutes ces questions, maintes fois débattues, trouvent à l’Université des échos et des développements spécifiques, mais aussi des écueils qu’il faut tenter de mettre en lumière.

    The French Doctoral School entitled ‘Recherches en psychanalyse’ or ‘Psychoanalytical research’ is presenting here it’s first review that aims at collating information on and bearing witness to the life and activities of research into psychoanalysis going on in Universities, thus leading us to readdress some fundamental points that effect the very essence of the object of psychoanalysis itself. In which cases and in which forms can we speak of research in this field ? How did this research become organised around Freud in the early days and are we still more or less tributary to the legend of those origins ? What is the place of such research in the scientific community today and more specifically within Higher Education ? What can clinical practice gain from this : new questionings, testing of hypotheses, or, more radically, a fertile place from which theory can grow up and out, while still remaining intrinsically linked with concrete example which is ‘the thing itself’ ? All these long-debated questions find sounding boards in Universities where they can grow and branch out, but they also find stumbling blocks there, the very nature and existence of which it could be useful to shed light on.
    Mots clés : clinique, théorie, méthode, processus, cursus, découverte, interactions de la psychanalyse, Mots-clés : clinique, théorie, méthode, processus, cursus, découverte, interactions de la psychanalyse.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Les ivresses sacrées in Topique 85, Les spiritualités, 35-52, Le Bouscat, l’Esprit du Temps, 2003
    Résumé : Les témoignages religieux font régulièrement état d’un vécu d’élation voire d’ivresse, sentiment d’exaltation et de plénitude indubitables pour qui les a vécus et interprétés comme des moments de contact avec la transcendance. Pour quelle raison ces sensations que l’on pourrait qualifier d’« ivresses sacrées », sont-elles régulièrement présentes, quelque soit la forme de la croyance envisagée ? Comment penser le rapport à la folie de celui qui se dit « fou de Dieu » ? Avons-nous définitivement quitté le sol du rationnel pour entrer dans le subjectivisme impartageable, si ce n’est par l’identification mimétique ? Quels sont les mots qui nous rattachent à ces expériences dont nous n’avons aucune raison de mettre en doute l’existence et les contenus, même si nous ne les avons jamais éprouvés nous-mêmes ? Cet article s’articule autour de l’hypothèse que l’une des plus importantes sources du besoin de croire n’est ni la culpabilité à l’égard du père, ni le désir d’être protégé par lui, mais le besoin d’établir une contre-force opposable à la mélancolie, née de la perte des illusions à la fois sur l’omnipotence narcissique infantile et sur les capacités parentales de réaliser un tel idéal. Contre-force et non mécanisme de défense, car c’est plutôt en termes de dérivation pulsionnelle sublimatoire qu’il faudrait la penser. Mais pas au sens d’une réalisation pulsionnelle amoindrie, affaiblie par rapport à ce que serait une réalisation directe car les ivresses sacrées, ou les ivresses sublimées, ont au contraire une intensité extrême. Cependant, au lieu d’apporter une satisfaction, elles mettent le sujet hors de lui-même au point de lui faire penser qu’il est possédé par une force étrangère, qu’il a néanmoins appelée et attendue. La question de savoir s’il s’agit effectivement d’une rencontre avec le divin ou d’un délire ne fait pas sens ici et, comme avec le discours d’un patient, il faut renoncer à chercher le sens ailleurs que dans le discours lui-même car, qu’il s’agisse des dieux des religions ou même de l’enthousiasme que suscite le Logos, aucune validation extérieure, autre que le vécu du sujet lui-même et sa capacité à l’élaborer, à en faire part, ne peut être trouvée.

    Those that have experienced religious ecstasy often report that they were in a state of elation close to drunkenness, a feeling of exaltation and plenitude so strong that they are interpreted as moments of transcendence. Why, though, are these sensations, that we could term moments of “sacred drunkenness” always present, whatever the form of religion ? How can we envisage the madness of those that call themselves “mad about God” ? Do we say goodbye to rational, down-to-earth thinking definitively here and enter into the realm of a subjectivism, a realm that we cannot share in or only identify with through imitation ? What words can we use to describe these experiences, for we have no reason to doubt their existence and their content, even if we have never experienced them ourselves ? This article is based on the hypothesis that one of the most important sources in the need to believe is neither guilt concerning the father figure nor the desire to be protected by him, but the desire to establish a counter-force to oppose the feelings of melancholy that are born from the loss of illusions of narcissistic infantile omnipotence and the parental capacities of reaching such an ideal. I say counter-force and not defence mechanism, for it is in terms rather of sublimatory drive derivation that we should be thinking and not as if the drives were weakened or lesser than if directly expressed, because states of religious drunkenness, or sublimated drunkenness, are, on the contrary, extremely intense. However, instead of bringing a feeling of satisfaction, they lift the subject out of himself to the point that the person often thinks they are possessed by a strange force, although that person did call upon and welcome that force. The question of whether in such trances the person does really encounter the Divine or if they are only delirious is of no importance, since, in any patient’s discourse, we do not look for meaning anywhere other than in the discourse itself, for, whether we be dealing with the gods of different religions or the same enthusiasm that Logos can arouse in us, any exterior endorsement, any other lived experience other than that of the subject himself and his capacity to elaborate on these experiences, to share them, cannot be found.
    Mots clés : Mysticisme, Divin, « Hieromanie », Extase, Croyance, Religion, Mysticism, Divine, “Hieromania”, Ecstasy, Belief, Religion.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, L'entretien psychothérapique selon le modèle de la névrose in Sous la direction de CYSSAU C. L'entretien en clinique , 155-173, Paris, Psycho, In Press, 2003

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Débat autour du livre de Jean-Paul Valabrega, les mythes conteurs de l'inconscient, avec BELMONT N., SILVESTRE C. et ZALTZMAN N. in Topique 84, Mythes et anthropologie, 185-206 , Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2003

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, La pensée archaïque dans les mythes magico-sexuels in Topique 84, Mythes et anthropologie, 17-31, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2003
    Résumé : Le mythe est en tension entre l’individuel et le collectif, travaillé par l’approche psychanalytique et anthropologique dans cette double dimension. Cet article développe, à partir de la notion de « mythe magico-sexuel» des rapprochements avec l’analyse des mythes et celle de leur place dans la psyché individuelle et dans les cultures telles que nous les proposent des anthropologues contemporains : Patrice Bidou, Jacques Galinier, Bernard Juillerat et Pierre Pacaud. Il souligne aussi la place que tient le mythe dans la clinique psychanalytique à partir de l’exemple d’un rêve analysé en fonction du mythe de Niobé.

    Myths lie at the point of tension between the individual and society and can be approached from both the psychoanalytical and anthropological points of view. This article develops the notion of ‘magico-sexual myths’ and draws parallels between this and the analysis of myths and the role they play in the individual psyche and in the cultures studied by contemporary anthropologists : Patrice Bidou, Jacques Galinier, Bernard Juillerat and Pierre Pacaud. The importance of myths in clinical psychoanalysis is also examined, illustrated by an example from a dream analysed in connection with the myth of Niobe.
    Mots clés : Pensée archaïque, Origine, Mythe, Anthropologie, « Complexe de Niobé ».Archaic thought, Origin, Myths, Anthropology, Niobe complex.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, in Clinica y analysis grupal, El espacio interno de la investigation, Madrid, Espagne, 2003

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le terrorisme entre ordre et désordre in Topique 83, Représentations du terrorisme, 23-34, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2003
    Résumé : A partir d’une interrogation sur les représentations des actes terroristes dans la presse écrite et à la télévision, on envisagera les notions d’ordre etde désordre d’un point de vue simultanément individuel et collectif, dans un regard psychanalytique en relation avec les apports des autres sciences humaines. Les formes nouvelles du conflit et de la destructivité qui marquent quotidiennement l’actualité incitent à une réflexion élargie sur la nature, les relations, voire les paradoxes de l’opposition entre l’ordre et ledésordre.L’ordre répond à un besoin d’emprise sur le monde et constitue une partie inhérente à la quête du sens de la vie propre à chacun. Pourtant, loin de se développer comme une harmonie, il génère contestations, révoltes et nécessite d’être « maintenu», se confondant à son tour avec une violence « légitime». Sur quels questionnements de la relation à l’autre, dans la famille, dans la cité, entre les états, cette opposition entre « ordre et désordre» nous engage-t-elle?

    Basing her study on the reports of terrorist acts in the written Press and on television, the author of this article looks at the notions of order and disorder from a point of view that is both at once individual and collective, in a psychoanalytical framework that also extends to include other human sciences. New forms of conflict and the destructiveness that is reported on by the media every day encourages us to reflect widely on the nature, relations and even paradoxes atplay in theopposition between order and disorder. Order comes in response to a need for control over the world and is an integral part of the search for a meaning to life that each of us embark on. However, far from being harmonious in development,order generates other conflicts,revolts and needs tobepermanently‘maintained’as it becomes mixed with ‘legitimate’violence in turn. In what ways does this opposition between ‘order’and ‘disorder’need to be considered in the light of our relations with the Other, within the family unit, the community at large and between different states ?
    Mots clés : Politique, Psychanalyse, Terreur, Attentat, Victime, Terrorisme, Ordre, Désordre, Politics, Psychoanalysis, Terror, Attack, Victim, Terrorism, Order, Disorder.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Idéalisation et sublimation in Topique 82, Les idéaux et le féminin, 93-108, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2003
    Résumé : Cet article a déjà été publié dans la Nouvelle Revue de Psychanalyse, Idéalisation et sublimation, Mellor-Picaud S., Gallimard, 1983

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Pierre Fédida à l'université in Carnet psy 77, 38-40, 2002

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Limites et interactions de la psychanalyse in Sous la direction de BOTELLA C. Penser les limites : écrits en l'honneur d'André Green, 305-314, Neuchatel, Delachaux et Niestlé, 2002
    Résumé : 660 pages

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, La pensée est-elle apatride ? in Topique 80, La pensée en exil, 7-13, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2002
    Résumé : En tant qu’activité qui a sa fin en soi, la pensée théoricienne se met elle-même spontanément hors du monde. Abstraire implique de s’arracher à la quotidienneté, et de créer un entourage propice à cette néo-réalité que la pensée joue à construire. On reprendra ici les propos d’Aristote qui définit la vie de l’esprit (Bios theorèticos) comme une vie d’étranger (Bios xenikos) pour souligner que ce trait est de toutes les époques et de toutes les cultures. Mais face à cette extraterritorialité propre à l’intellect se dresse la situation concrète de ceux qui en sont les acteurs: que devient la pensée, qui se meut parmi les universaux, lorsque le penseur est arraché à ses repères familiers, plongé dans un bain de langage étranger, bref exilé? La situation des psychanalystes contraints à l’exil par la montée du nazisme est-elle comparable à celle d’Érasme ou de Spinoza qui constituaient autour d’eux un monde de la pensée en se déplaçant d’un pays à l’autre? On envisagera ici les destins de la psychanalyse en exil non seulement à partir du développement de la théorie, mais aussi vis-à-vis de la pratique clinique et de l’audience que cette nouvelle approche du psychisme pouvait trouver dans le public.

    As an activity that is an end in itself, theoretical thinking spontaneously cuts itself off from the real world. Dealing in abstractions implies tearing oneself away from everyday life, and creating an environment that is conducive to the neo-reality that thinking gradually constructs. We will discuss here Aristotle’s definition of the life of the mind (Bios theoreticos) as being that of the life of a stranger (Bios xenikos), thus showing how this characteristic is common to all periods and cultures. Opposing this extra-territoriality inherent to the intellect, stands the concrete situation of those who are indeed it actors – what becomes of thinking, as it travels through the realm of the universal, when the thinker is torn away from familiar points of reference, plunged into the sea of a foreign language, in short, sent into exile ? Is the situation of the psychoanalysts forced into exile by the rise of Nazism comparable with that of Erasmus or Spinoza who built up around themselves a world of thinking as they moved from one country to another? In this light, we will consider the destiny of psychoanalysis in exile not only from the starting point of the development of a theory, but also from the position of clinical practice and the attention given to this new approach to the psyche as it reached the public.
    Mots clés : Exil, Nazisme, Cosmopolitisme, Patrie, Exile, Nazism, Cosmopolitanism, Nation.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Un désaveu de postérité : le couteau de Lichtenberg in Topique 79, La dette, 125-138, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2002
    Résumé : La construction théorique en psychanalyse repose sur une contradiction fondamentale : issue des tréfonds de la psyché du créateur et donc, à ce titre, essentiellement singulière, il lui faut cependant s’affirmer comme valable universellement. De manière générale, l’intérêt d’une théorie est évalué à sa capacité d’être reçue, reconnue et prônée par d’autres qui vont dès lors la partager. Cette contradiction entre l’acte singulier du théoricien et le mouvement groupal qui le reprend se concrétise dans l’usage qui va désigner telle ou telle pratique du nom du théoricien auquel elle se réfère, créant ainsi des « freudiens », des « jungiens » ou des « lacaniens ». Le patronyme a perdu sa majuscule, il est devenu adjectif, qualifiant une identité théorico-pratique. Avec la notion de « désaveu de postérité », on s’interroge ici sur la place ambiguë dans laquelle Freud avait mis Jung. Au-delà de l’anecdotique et du récit de vie, on touche la question de l’identité et donc de l’identification qui est au centre de la construction théorique et, bien sûr, de sa transmission.

    The theoretical construction of psychoanalysis is based on a fundamental contradiction – stemming from the depths of its creator’s psyche, it is therefore necessarily an extremely individual thing, but is taken from then on to have acquired a universally applicable value. Generally speaking, the interest a theory possesses is measured by its capacity to be received, recognised and spoken forth by others who, from then on, share and uphold it. This contradiction between the specific process of the creator of the theory and the group movement that promulgates it, becomes concrete in the usage that designates such or such a clinical practice by the name of the person whose theory it is based on, thus creating such groups as ‘Freudians’, ‘Jungians’ or ‘Lacanians’. The name has become an adjective, describing a theoretical and practice-based identity. With the notion of disavowing posterity, this article reflects on the ambiguous position Freud puts Jung in. Over and beyond the anecdotes and story of their lives, we are touching here on the question of identity and therefore that of identification with it, a question that is at the heart of theoretical construction, and of course, of its transmission.
    Mots clés : Autobiographie, transmission, déviationnisme, Jung, « virus du précurseur », Autobiography, Transmission, Deviationism, Jung, The « Precursor Virus ».

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Donner et retenir ne vaut in Topique 79, La dette, 25-40, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2002
    Résumé : Si la retaliation est naturelle, en revanche la reconnaissance de la dette doit être apprise dès l’enfance (« Dis merci »). Elle constitue en effet un acquis fondamental qui conditionne l’établissement d’un lien de droit entre les personnes. Mais l’inconscient peut brouiller les cartes et la dette se déplacer dès lors du créancier réel à un autre imaginaire auprès duquel il n’est pas possible de l’acquitter. Ou encore, le débiteur peut se trouver dans l’incapacité de la reconnaître parce qu’il se considère lui-même comme un créancier indéfiniment lésé. On tente ici, à partir d’exemples, de confronter la logique primitive qui régit le sentiment du « bon droit », qui est toujours celui du sujet, à celle qui préside à l’établissement des règles d’obligations.

    If retaliation is instinctive, the recognition of debt is something that has to be learnt from childhood (‘Say thank you’). This is indeed a fundamental skill that conditions the building up of lawful ties between people. Yet the unconscious can come along and disturb things, and in this case the debt can be shifted away from the person to whom it is truly owed, to an Other to whom it is impossible to pay back this debt. Or again, the person owing the debt may find him or herself incapable of honouring their debt because he or she considers themself to be owed by others already so many unpaid debts. In this article, concrete examples are taken to confront the primary logic that is the ordering principle behind ‘the rightful position’that is always that of the subject, with the logic that conditions the establishment of the rules that govern our obligations.
    Mots clés : Dette, Don, Droit, Contrat, Envie, Retaliation, Paternité, Debt, Gift, Law, Contract, Envy, Retaliation, Paternity.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Sexualité et abstraction : une redécouverte à l'adolescence : à partir des "Désarrois de l'élève Törless" de R. Musil in Adolescence 40, Le récit et le lien, 373-384, 2002

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, L'Ecole Doctorale de Recherches en Psychanalyse à l'Université Paris 7 Denis Diderot in Carnet psy 71, 27-33 , 2002

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, The evolution of the psychoanalytic practice with psychotics in Psychoanalysis and History, London, Artesian Books, 2001

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, L'évolution de la pratique psychanalytique avec des patients psychotiques in sous la direction de Mijolla A. de, avec collaboration de Golse B., Perron R. et de ... Evolution de la clinique psychanalytique, 117-133, Le Bouscat, Perspectives psychanalytiques, L'Esprit du Temps, 2001
    Résumé : 183 pages

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le temps zigzague et se chevauche in Topique 74, Piera Aulagnier : journées scientifiques du IVème Groupe (30 septembre-1er octobre 2000), 7-16, Le Bouscat, L'Esprit du Temps, 2001
    Résumé : a confrontation des conceptions de la temporalité chez Freud et chez Piera Aulagnier amène à souligner chez le premier l’envahissement du présent par le passé et chez la seconde la place du futur. Piera Aulagnier, avec les notions d’« anticipation » et de « projet identificatoire », Freud avec la notion d’« après-coup » et de « processus primaires post-humes », ouvrent une réflexion spécifiquement psychanalytique sur la question philosophique du temps. Ce texte développe comment la rencontre du Je avec le temps s’apparente à la sortie du narcissisme primaire, ce qui rejoint la question de la place de la pulsion de mort vis-à-vis de la temporalité. Il rappelle que la notion d’atemporalité de l’inconscient doit être limitée à celle des « processus du système inconscient », ce qui ouvre un dialogue avec Kant.

    If we compare Freud’s conception of Time with that of Piera Aulagnier, we can see how, for the former, the present is constantly invaded by the past, and, for the latter, the future plays an important part. Piera Aulagnier, with notions of ‘anticipation’and ‘the identificatory project’and Freud with his notions of ‘deferred action’and ‘posthumous primary processes,’open the way up for a specifically psychoanalytical consideration of the philosophical question of Time. This article shows how the encounter of the ‘I’with Time can be associated with the end of primary narcissism, which in turn can be associated with the question of the role of death drives as regards the notion of temporality. The author reminds us that the notion of the atemporality of the unconscious should be limited to that of the ‘processes of the unconscious system’, which in turn leads us to a discussion of this in relation with the thinking of Kant.
    Mots clés : Anticipation, Projet identificatoire, Posthume, Atemporalité, Anticipation, Identificatory Project, Posthumous, Atemporality.

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, La lassitude amoureuse in Cahiers de l’EPCI, 2001

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, La pulsion d’exhumer in Topique 73, A l'origine, 55-69, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2000

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Avant-propos sur l’origine in Topique 73, A l'origine, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 2000

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, De l'effondrement des certitudes au plaisir de pensée in Sous la direction de CUCHE H. Dépression et libido, 137-153, Le Bouscat, Psychologie, L'Esprit du Temps, 2000
    Résumé : 174 pages

     

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    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Aregressao produtura de teorias em psichanalise in Psichologica Clinica, Rio de Janeiro, Brésil, 2000

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Représentation artistique et processus analytique in Le Journal des Psychologues, 2000

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, L’aveu in Topique 70, L'aveu et la preuve, 23-33 , Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 1999

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, La théorie de la psychose dans l’oeuvre de Piera Aulagnier in Le Journal des Psychologues 171, 1999

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, La maison hantée in Divan familial 3, La maison familiale, 111-118, 1999

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, La dimension de l'inconscient dans la consultation pédiatrique in Sous la direction de GOLSE B. et COHEN SOLAL J. Au début de la vie psychique : le développement du petit enfant, 57-76 , Paris, Odile Jacob, 1999
    Résumé :
    374 pages

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, La conscience de soi chez l'enfant in Sous la direction de GOLSE B. et COHEN SOLAL J. Au début de la vie psychique : le développement du petit enfant, 203-213, Paris, Odile Jacob, 1999
    Résumé :
    374 pages

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Topique et l'institution psychanalytique in Topique 69, Trente ans, 13-17, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 1999

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Avant-propos sur Trente ans in Topique 69, Trente ans, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 1999

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Sexualité fin de siècle in Synapse 155, Forum sexe et psychiatrie, 1999

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Plaisir et inhibition de pensée in Cahiers du Centre Claude Bernard, 1999

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Les mythes magico-sexuels autour de l'origine et de la fin in Topique 68, Les théories sexuelles infantiles, 19-32, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 1999

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, The pleasure of thought during the session in International Forum of Psychoanalysis, Stockholm, 1999

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Aristote et Freud : le plaisir de surcroît in Topique 66, Les pulsions, 123-131, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 1998

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, La fabrique de la déception : entretien avec André Green in Topique 65, La déception, 5-18, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 1998

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, S’isoler de sa pensée in Topique 64, La déception, 123-131, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 1998

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, L’investissement de l’abstraction à l’adolescence in Sous la direction de FRANCOIS PONCET C. ET BRACONNIER A. Classes préparatoires. Des études pas comme les autres., 51-59, Paris , Païdos, Bayard, 1998

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Les mythes sexuels infantiles. (Entre l'inconnu et le familier) in Trans 8, Le sexuel dans la cure, 37-54, 1997

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, L’impensable du Hasard in Topique 63, Le hasard, 19-39, Le Bouscat, L’Esprit du Temps, 1997

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, La passion du crime in Perspectives psychiatriques 36-1, 1997

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Les pédophiles du point de vue de la psychanalyse in Actes du colloque du T.G.I. de Créteil, 1997

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le meurtre : entre fantasme et réalité in Actes de l’Association Rénovation., Bordeaux, 1997

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, De la découverte de Freud à la recherche en psychanalyse in Topique 61, Apprentissage de la psychanalyse, 481-492, Paris, Dunod, 1996

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Alienator ou les enjeux théoriques de la troisième scission dans le mouvement psychanalytique en France in Cliniques méditerranéennes 49-50, Scissions terminées, scission interminable : chronique des scissions du mouvement psychanalytique français, 79-93, Érès , 1996

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le plaisir de pensée dans la séance in Topique 60, L'analyste en séance, 197-208, Paris, Dunod, 1996

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, L’angoisse de fiction in L’encéphale 22, 1996

     

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    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le meurtre comme théorie sexuelle infantile in Topique 59, L'enfant écrit, 15-29, Paris, Dunod, 1996

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Aristote et Freud : le plaisir de surcroît in Pub. Hôp. St Vincent de Paul, 1996

     

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    Résumé : 126 pages

     

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    MIJOLLA-MELLOR S. DE, La formation la meilleure dans le genre in Revue Internationale d’Histoire de la psychanalyse 2, Paris, PUF, 1989

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Survivre à son passé in Sous la direction de NEYRAUT M. et PONTALIS J-B. et al. L'autobiographie, 101-128, Paris, Les Belles Lettres, 1988
    Résumé : 169 pages

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le phénomène passionnel in Dialogue 96, 1987

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Psychanalyse et plaisir de pensée. Exposé de soutenance in Psychanalyse à l'Université 1987 12-47, 497-506, 1987

     

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    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Le dégoût de savoir in Etudes Freudiennes 29, L'acte de conscience, le devenir conscient, 115-126, 1987

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, L'écriture en secret in Adolescence 4-1, Écrire, 93-104, 1986

     

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    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Rendre compte d'une analyse in Psychanalyse à l'Université 10-40, 549-572, 1985

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Réflexions psychanalytiques sur l'intellectualité in Topique 34, La sublimation : voies et impasses - II, 9-32, Paris, Épi, 1985

     

    MIJOLLA-MELLOR S. DE, Intervention sur l’ironie dans la psychose in Adolescence 2-1, Expériences psychotiques, 65-68, 1984

     

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    MELLOR-PICAUT S., Idéalisation et sublimation in Nouvelle Revue de Psychanalyse. XXVII, L'idéal, Paris, Gallimard, 1983

     

    MELLOR-PICAUT S., Traduction de l’article de H. Searles : Différenciation entre la pensée concrète et la pensée métaphorique in Nouvelle Revue de Psychanalyse 25, Paris, Gallimard, 1982

     

    MELLOR-PICAUT S., Représentation du corps et appel au persécuteur dans la problématique perverse in Topique 28, Sans titre, 23-66, Paris, Épi, 1981

     

    MELLOR-PICAUT S., Le corps savant et l’érotisme de tête in Topique 27, Sans titre, 5-36, Paris, Épi, 1981

     

    MELLOR-PICAUT S., Ces destins que peut imposer à la pensée la quête du plaisir in Psychanalyse à l’Université 5-2, 1980

     

    MELLOR-PICAUT S., La vision et l’énigme in Topique 25, Sans titre, 83-118, Paris, Épi, 1980

     

    MELLOR-PICAUT S., La sublimation, ruse de la civilisation ? in Psychanalyse à l’Université 4-15, 1979

     

    MELLOR-PICAUT S., Un institut expérimental des Sciences Humaines Cliniques in Psychanalyse à l’Université 4-14, 1979

     

    MELLOR-PICAUT S., Le travail de la création dans 'L’auto-analyse de Freud et la découverte de la psychanalyse', par Didier Anzieu in Psychanalyse à l’Université 2-8, 1977

     

    Interlignes

    MIJOLLA-MELLOR de S., L'influence d'Hannah Arendt sur la pensée de Nathalie Zaltzman, , Interlignes, http://www.quatrieme-groupe.org/, publié le 10 Mar 2012

     

    Texte de l'intervention effectuée dans le cadre des journées scientifiques "Vivre à la Hauteur de sa condition psychique"
    Et figurant dans les actes publiés en ligne .
    6 pages.

     

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