Le Quatrième Groupe, Organisation Psychanalytique de Langue Française, a été fondé en 1969 par Piera Aulagnier, François Perrier et Jean-Paul Valabrega après qu'ils eurent démissionné de l'Ecole Freudienne en raison de leur désaccord sur les principes et les modalités de formation envisagés par Lacan. Ils furent alors rejoints par un petit groupe de collègues. Issu d'une scission, le Quatrième Groupe devient avec la Société Psychanalytique de Paris, l'Association Psychanalytique de France et l'Ecole Freudienne, la quatrième société psychanalytique française, d'où son nom. A partir de l'analyse des impasses et des difficultés auxquelles toute société analytique est confrontée au regard de la transmission analytique et des modalités de validation d'une formation analytique, le projet des fondateurs a été, de penser et de théoriser analytiquement le problème de la formation du psychanalyste, de créer une nouvelle société analytique ne s'alignant ni sur les exigences de l'IPA ni sur celles de l'EF où leurs principes théoriques seraient mis en œuvre.
Les principes fondamentaux de notre association sont énoncés dans un texte fondateur, appelé le cahier bleu [pdf] qui sert de charte pour énoncer et justifier des principes d'action. L'idée directrice est que tout parcours de formation analytique est singulier, non codifiable, avec pour conséquences :
- L'exigence de ne pas inféoder l'analytique à l'institutionnel énoncée comme principe de minimum institutionnel
- Le cadre de la formation pensé non dans les termes d'un cursus fixé par l'institution mais dans les termes d'un processus continu laissant à l'initiative de celui qui s'y engage l'organisation et le rythme des différentes étapes de son parcours
- La mise au secret de l'analyse personnelle, dont il n'est pas exigé qu'elle ait été faite par un membre du groupe.
Les modalités de la formation qui sont mises à la disposition de l'analyste en formation et qui conduisent à l'habilitation comme analyste membre du Quatrième Groupe prévoient deux "analyses quatrièmes" - dénomination qui correspond à une théorie du contrôle élaborée par Jean-Paul Valabrega - faites avec des membres du Quatrième Groupe, et des "sessions inter-analytiques" initiées par l'analyste en formation et au cours desquelles il rencontre, à sa demande, des membres du groupe pour une mise en discussion contradictoire d'un problème de pratique, de technique, ou encore d'implication transféro-contre-transférentielle, de son choix ainsi que les hypothèses théoriques qu'il a pu édifier. La visée formative de ces sessions est de permettre une confrontation élargie à plusieurs membres (trois ou quatre) selon le principe de pluriréférentialité et suppose plusieurs rencontres plus ou moins espacées dans le temps.
Deux sessions inter-analytiques sont requises à minima pour s'engager dans la "session habilitante" au cours de laquelle est prise par les analystes réunis, représentants de l'institution, la décision de reconnaissance comme analyste membre. Une décision qui ne peut être prise et formulée qu'en présence de celui qui demande l'habilitation. Le trajet qui conduit à l'habilitation s'inscrit ainsi dans un continuum.
La participation à différentes modalités de travail scientifique est également proposée dans le cadre de cette formation : groupes de travail, séminaires, cycles-débats, conférences, journées scientifiques. Si la formation analytique se distingue de l'enseignement de la psychanalyse, les conditions préalables à son exercice requièrent une expérience clinique des troubles psychopathologiques et impliquent une étude soutenue et constante de l'œuvre freudienne et des concepts psychanalytiques.
Le Quatrième Groupe est composé d'un collège de "membres analystes" et d'une catégorie de "participants aux activités scientifiques" incluant des personnes qui peuvent avoir des engagements différents dans le champ de la psychanalyse conformément à sa visée de réflexion et de recherche sur les questions qui concernent la place de la psychanalyse dans la culture et sa transmission.
Son fonctionnement institutionnel est régi par la tenue de sessions réinstituantes, réunissant l'ensemble des membres et participants, appelées à fonctionner quand besoin est d'un examen critique du fonctionnement du groupe et de ses activités, de ses pratiques, pour proposer les modifications à y introduire et à soumettre au vote des membres lors d'une Assemblée générale extraordinaire.