Bibliographie
Jean-Jacques BARREAU
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Livres
L'invention de la psychanalyse, à "l'ère de la reproductibilité technique" dont Walter Benjamin fera de la photographie le modèle, s'inscrit dans le cadre d'une révolution anthropologique et épistémologique transformant les rapports entre le regard, le signe et le réel. Ce livre explore l'influence de la "révolution photographique" sur l'imaginaire littéraire et scientifique de la fin du 19e siècle et du début du 20e, et sur ses effets sur la pensée de l'inventeur de la psychanalyse qui découvre, lors de son séjour à Paris, comment la photographie est devenue avec Charcot et Albert Londe une partie intégrante de la clinique de l'hystérie. S'il existe, au 19e siècle, une véritable passion pour voir ce que l’œil ne peut voir, et pour reconstituer le passé comme photographié, c'est au processus qui aboutit à la formation des images psychiques que conduit, dans la pensée freudienne, la référence à la photographie.
Ce livre développe comment, en induisant un nouveau rapport au temps, à la mémoire et à l'histoire, la photographie fournit un modèle pour penser, avec Freud, une conception psychanalytique de la mémoire, de la causalité psychique et du processus analytique.
Jean-Jacques Barreau est psychiatre, psychanalyste membre et ancien Président du Quatrième Groupe, Organisation psychanalytique de Langue Française (OPLF).
130 pages.
Le train occupe une place singulière dans la vie de Freud. Place à part, car son œuvre s'est élaborée avec les débuts de l'ère industrielle et l'avènement du chemin de fer. D'emblée, cette machine qui vous emporte, modifiant la perception de l'espace et du temps, le fascinera jusqu'à l'angoisse. C'est au cours de son voyage en train en Italie, en 1897, que Freud repensera les fondements de la théorie psychanalytique. Voyage au cœur de l'art qui va le conduire au cœur de l'inconscient. Il utilisera le train pour présenter la méthode et le dispositif analytiques, comparant la cure analytique au voyage en train, l'espace analytique au compartiment, l'association libre au paysage qui se déroule et se transforme à sa fenêtre : la " métaphore ferroviaire ", si féconde dans l'œuvre de Freud, est née. L'art et le train constituent, l'un comme l'autre, le véhicule et la voie du transport vers l'inconscient. En fin de compte, cet art de voyager, qui tient lieu d'art de psychanalyser, Freud le pratiquera jusqu'à sa mort, installé avec ses patients comme dans un compartiment de chemin de fer, écoutant décrire le paysage qui défile à la fenêtre. Un livre puissant, dense, lumineux, une invitation au voyage qui nous conduit aux prémices de la psychanalyse et qui nous fait découvrir Freud tel que nous ne l'avons jamais vu.
Le train et les chemins du transfert, La métaphore ferroviaire, La métaphore visuelle de l'inconscient, Paysager l'inconscient, Décrire le paysage, Au-delà du paysage, Entrée en gare
220 pages.
Articles
Sigmund Freud rêve d’une écriture théorique, dont le paradigme est l’écriture du rêve, qui serait en homologie avec ce qu’elle décrit. En ouvrant une fenêtre dans le langage pour en faire un rêve d’écriture comme fond de la parole, Freud en appelle à une sémiotique irréductible à une approche linguistique pour donner à la langue la chance de se libérer dans la parole de ses fixations sémantiques, pour en dégager l’étendue et la clôture.
La proposition "ne pas céder sur nos principes" ne relève pas d'une position dogmatique, mais d'une intention méthodique qui vise à soutenir la fonction critique des principes du Quatrième Groupe concernant la formation psychanalytique. Cette fonction critique se soutient du maintien de la tension conflictuelle et de la comparaison constructive avec les autres modèles de formation, ceux de l'Association Psychanalytique Internationale (API) d'une part, ceux du mouvement lacanien d'autre part. La relation inter-analytique, qui est l'axe organisateur de la théorie de la formation analytique au Quatrième Groupe, est comme un au-delà des principes qui en permet l'application.
A partir de l'expérience du rêve, comment définir un "penser en image" et le régime spécifique de l'expression du sensible dans la cure analytique ? Peut-on concevoir une pensée esthétique au-delà de la représentation et de la pensée logico-discursive ? Peut-on envisager une pensée qui n'opposerait pas le sensible à l'intelligible ? Avec l'image, sommes-nous au bord de la pensée ou au coeur de ce que l'on peut appeler "la matrice visuelle de la pensée" à partir de l'inscription des traces de perception ? Penser en image s'applique aux modes d'expression qui se manifestent dans la cure sous la forme hétérogène à l'ordre du discours, les rapports entre ces formes d'expression mobilisant aussi bien la dimension hallucinatoire du transfert que le champ de la parole et de l'énonciation. Le dispositif analytique ouvre sur une autre scène, au carrefour du langage verbal et du langage plastique, au carrefour de la pensée visuelle et de la pensée verbale. Nous suivrons quelques-uns des détours de la pensée freudienne dessinant, explicitement ou secrètement, une esthétique comme puissance et potentialité de la forme, puissance de présentation au-delà de la représentation.
Premières lignes...
J'aurais pu intituler ce texte : Le mal : un défi à la psychanalyse. Défi lancé à la psychanalyse, à sa théorisation de l'appareil psychique, et à sa pratique, au travers de plusieurs questions : Quel peut être l'apport de la psychanalyse à une question qui relève du champ de la morale ou de l'éthique, alors que le champ de la philosophie des valeurs est extérieur au champ analytique, et que l'usage de sa méthode repose sur l'abstention de tout jugement de valeur ? La psychanalyse apporte-t-elle quelque nouveauté dans le domaine des valeurs humaines et de leur fondement psychique, ou bien s'arrête-t-elle au seuil de la question éthique ? La prise en compte, dans la pratique et la théorie, des forces de haine et de destruction permet-elle de penser l'expression d'un mal radical au-delà de la faute et de la culpabilité ? Peut-on penser une éthique, et un rapport à l'autre, en dehors d'une culpabilité aliénante envers une figure transcendante, fût-elle laïcisée ? …
Cet article est la parution en italien d’une conférence, De l’esprit de la mort à l’esprit du mal, exposée à l’Université de Naples le 20 avril 2012, dans le cadre d’un Colloque sur l’œuvre de Nathalie Zaltzman.
Cet article est paru dans " L'oeuvre d'art : un ailleurs familier - ACTES 3 - 2014"
Présentation de l'ouvrage en cliquant sur le lien.
La prise en compte du processus de la représentativité comme travail de la représentation, comme mouvement psychique des transferts de formes animant le représentant psychique de la pulsion au-delà du contenu significatif de la représentation, au-delà de ses contenus représentationnels, est le point de vue à partir duquel j’aborde la problématique de l’image : de l’image sensorielle comme premier référent de la représentation, de l’image psychique, ainsi que des images de l’art comme expression des relations entre les différentes formes – que l’on dira abstraites ou virtuelles - de l’image. Il s’agit d’approcher la notion d’intelligibilité esthétique, c’est-à-dire les formes sensibles des processus de symbolisation, à partir de la figurabilité psychique et du modèle, utilisé par Freud, de la révélation photographique comme révélation iconique et symbolique d’une impression indiciaire de nature hétérogène : visuelle, gestuelle, tactile, verbale.
Cet article est paru dans " La situation de la psychanalyse, - ACTES I - 2012"
Présentation de l'ouvrage en cliquant sur le lien.
Résumé :
(Présentation détaillée en cliquant sur le lien )
Dans la métaphore qu’il utilise en 1913, Freud énonce la règle fondamentale sous la forme d’une invitation au voyage qui articule, comme je l’ai développé dans mon livre Freud et la métaphore ferroviaire, la technique, l’éthique et l’esthétique psychanalytiques au désir de Freud et à son autoanalyse. Dans cette métaphore, le paysage, par sa description, ne se donne pas à la vue, mais résonne à l’oreille. L’œil écoute, l’oreille voit, et la parole adressée dans le transfert porte la marque d’un visuel et d’une plasticité du psychique que Freud a cherché à définir tout au long de son œuvre. La dérivation du désir de voir en désir d’analyse conduit à la conceptualisation d’un visuel qui s’arrache du visible comme sa forme non spéculaire, irruptive, traumatique et processuelle, pour déboucher sur une théorie freudienne de la figurabilité.
"Ce n’est point chose facile, en effet, que de jouer de l’instrument psychique" exposait Freud, en 1904, lors d’une conférence faite au Collège des médecins de Vienne. Pour travailler son instrument, il n’y avait alors, pour l’analyste, d’autres voies que celle de l’autoanalyse puis de l’analyse dite « didactique ». La pratique des cures dites « contrôlées » viendra ensuite, après la fondation de la policlinique psychanalytique de Berlin en 1920. Dès lors, cette pratique occupera une place toujours plus importante dans la formation des psychanalystes et dans la transmission de la psychanalyse. (...)
Interlignes
Texte de l'intervention effectuée dans le cadre des journées scientifiques "Vivre à la Hauteur de sa condition psychique"
Et figurant dans les actes publiés en ligne .
Sommaire
I - Présentation : Une ouverture métaphorique sur l'appareil psychique - Freud et la photographie - Une révolution anthropologique - La vision de l'invisible - Un nouveau rapport au temps, à la mémoire et à l'histoire - Une présentation des processus psychiques - Un modèle pour une théorie de la trace - Forme originaire des processus de symbolisation - Modèle du développement et processus analytique.
II - La révolution photographique : Un nouveau modèle pour la représentation - Photographie et maladies mentales - L'image de Galton.
III - L'optique freudienne : L'espace de la représentation - La passion de voir, l'œil clinique - La brèche de la rétine.
IV - La métaphore photographique : De la Caméra obscura à la plaque photosensible : une métaphore de l'inscription psychique - Le devenir conscient : du modèle de la traduction à celui du développement - La fabrique et le magasin de la mémoire - L'action de la trace : de l'empreinte à l'indice - De l'image latente à l'image révélée.
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