Livre
CHIANTARETTO J.-F., La perte de soi, Paris, Collection Recherche, CampagnePremière, 2020
La perte de soi est souhaitable pour tout un chacun, au titre d’une nécessité intérieure. Se parler et parler, être présent dans les mots et être représenté par les mots, donner mot à ses affects : cela suppose de consentir à ne jamais coïncider avec soi-même.
À l’opposé, il est une autre figure de la perte de soi, relevant de la destructivité et de l’autodestructivité : la disparition de soi à soi-même. Comment survivre à cette perte ?
Telle est bien l’interrogation portée par « l’existence limite », qui traverse l’ensemble de l’ouvrage, de la clinique à l’écriture, avec deux éclairages aussi indirects qu’essentiels : d’une part, le dialogue de Freud et Ferenczi, destructeur et créateur, qui re-commence la psychanalyse ? d’autre part, l’écriture survivante de Kertész, qui fait œuvre de l’effacement.
Philosophe et psychologue clinicien de formation, Jean-François Chiantaretto est psychanalyste (Quatrième Groupe) et professeur de psychopathologie (Université Paris 13). Ses livres sont traversés par la question de l'interlocution interne, qu'il s'agisse des écritures de soi, de l'écriture du psychanalyste ou de la clinique des limites.
248 pages.