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    Écrit en ligne

    MOREAU RICAUD M., Hommage à Jean-Pierre CHARTIER, in Interligne, IV Groupe, publié le 20 Déc 2015

     

    Résumé :

    Jean-Pierre CHARTIER (1945-2015)

    Mes remerciements à Klio BOURNOVA et Dana CASTRO pour votre invitation à participer à cette journée en hommage à Jean-Pierre.

    Le dernier Bulletin du Quatrième groupe a publié la notice biographique où je retraçais son trajet, je voudrais compléter ici sa filiation analytique et influences diverses et évoquer deux ou trois de ses travaux.

    Jean-Pierre était devenu psychanalyste, membre du Quatrième Groupe, après son analyse avec Robert LEFORT et une « analyse quatrième » avec Piera AULAGNIER. Je rappelle que LEFORT, pédopsychiatre, élève de LACAN, membre de l’École Freudienne jusqu’en 1981, avait fondé (avec sa femme Rosine et Maud MANNONI) l’École expérimentale de Bonneuil, dans le mouvement post 68, anti-médical, anti-psychiatrique, pro-psychanalytique et psychothérapie institutionnelle. Cette « école éclatée » prenait en soin des enfants autistes, des ados psychotiques, en les considérant comme des sujets. Quant à Piera, elle était l’un des trois fondateurs du Quatrième Groupe avec PERRIER et VALABREGA, après leur rupture avec LACAN en 1969.

    D’abord « participant », puis « Analyste Membre du Quatrième Groupe » (il disait « titulaire ») fin des années 80, il y a dirigé pendant de nombreuses années un groupe de travail intitulé « Lecture de FREUD ; étude des concepts analytiques », qu’il menait sur un cycle d’une durée de deux ans. Les analystes qui ont travaillé dans son groupe pourront témoigner de ses qualités de formateur... (1)

    Notre amitié remonte à l’arrivée de Jean-Pierre dans notre Organisation Psychanalytique de Langue Française (nom complet du IVème Groupe). Ce qui nous avait rapprochés – outre la psychanalyse et particulièrement l’École de Budapest : FERENCZI et BALINT - était le choix de nos premiers terrains cliniques. Jean-Pierre travaillait en psychiatrie, un temps avec le Dr Lucien BONNAFÉ (1912-2004) - un pilier du mouvement de psychothérapie institutionnelle né avec François TOSQUELLES, catalan réfugié (1912-1994) à Saint-Alban, au fin fond de la Lozère -  et j’étais psychologue à La Chesnaie (près de Blois), l’une des trois cliniques de psychothérapie institutionnelle du Loir & Cher, dirigée par le Dr Claude JEANGIRARD.

    Jean-Pierre avait rejoint l’éducation surveillée et s’était engagé dans la prise en charge de jeunes personnes très difficiles - adolescents délinquants et marginaux, ces “incasables”, que personne ni aucun établissement de soins ne voulait ou ne pouvait garder. Il a alors l’idée de créer pour eux un service de soins à domicile avec Laetitia VIOLET-CHARTIER, médecin psychiatre des hôpitaux, consultante à la Protection Judiciaire de la Jeunesse et Analyste Membre du Quatrième groupe (2). Ils créent « la Sablière », dans le XIVème, aidant ainsi également la famille de ces ados intraitables, en rupture répétitive avec les institutions éducatives. Il rappelait, lors d’une table ronde d’un colloque avec des éducateurs : “Je suis le premier à avoir utilisé le mot « incasable » - mais il ne veut rien dire sur le plan sémiologique. Je l'avais utilisé pour désigner des jeunes dont personne ne voulait. Quand j'ai demandé la création d'un service de soins à domicile pour ces jeunes, on m'a dit que c'était réservé à des handicapés physiques et mentaux. J'ai dit : « montrez-moi où c'est écrit que ce n'est pas pour eux ? » ; on m'a répondu : « vous avez raison, ce n’est écrit nulle part »... et j'ai pu ouvrir le service. »

    Il précisait [...] « Ces sujets sont dans le déni de la responsabilité de leurs actes, c'est profond, structural, chez eux, le déni de leur implication : c'est toujours « les autres ». Déni des conséquences de leurs actes : ils n'anticipent jamais – et ce n'est pas une question d'intelligence. [...] (Il citait la carrière de MESRINE) Ils n'ont pas de culpabilité liée à l'acte, mais ils sont capables de culpabilité relationnelle.

    Il groupait ce déni de l’acte, le déni des conséquences avec le défi (les 3D) comme caractéristiques de ces marginaux violents qui nécessitaient une prise en charge différente de la méthode analytique. C’est un engagement personnel de l’analyste, en tant que personne, s’exposant lui-même, pratiquant une « réanimation psychique », voire de la « réinjection du psychique », afin de les sortir de leurs agirs divers. Certes l’absence de la mère, ainsi que l’absence des interdits fondamentaux (inceste, meurtre) qui rendent humain, se retrouvent souvent chez les patients dits « psychotiques » ; cependant ces ados ne sont pas fous. Ainsi, comme Fernand DELIGNY le conseillait dès la fin de la guerre 39-45, entre éducation et psychothérapie, Jean-Pierre cultivait cette Graine de crapule, prenant soin de ces enfants perdus, paumés.

    Sa recherche l’a amenée tout logiquement de ces ados à leurs parents – «  parents martyrs » -  désorientés par la violence de leurs enfants…(3). Il avait créé des liens avec l’Ecole d’éducateurs de MONTRÉAL et une association entre Psycho-Prat et École de criminologie de l’Université de MONTRÉAL ; nous nous sommes rencontrés dans cette ville, l’année où il était venu avec Daniel WILDLOCHER pour donner des conférences (4).

    Jean-Pierre, engagé dans plusieurs champs thérapeutiques, l’était  également dans celui de l’écriture, comme en témoigne sa bibliographie, que l’on peut consulter sur le Site du Quatrième Groupe. Je retiendrai, écrit avant Les parents martyrs : Délinquants et psychanalyse (1986), L’adolescent incasable. Bourreau ou martyr (1991), Les ados difficiles (1994), Introduction à la pensée freudienne (1997), L’adolescent, le psychanalyste et l’institution (1998) - au titre très Balintien -, Guérir après Freud (2003), Introduction à la technique psychanalytique (2005), Les transgressions adolescentes (2010). Il a publié plusieurs d’articles dans Topique et a également participé au Dictionnaire International de Psychanalyse d’Alain de MIJOLLA.

    Permettez-moi quelques souvenirs plus personnels.

    - À l’une des assemblées générales du Quatrième Groupe, qui se tenait dans le luxueux Pré Catelan et où, cette année-là, nous n’étions que deux participants et hésitions à interrompre la réunion des membres qui se tenait juste avant et qui n’en finissait plus, c’est un Corragio Casimiro mutuel qui nous a fait entrer !

    - Nous apprécions son côté joyeux, joueur, spontané, culoté même : pourtant j’eus quelques inquiétudes, lors de sa première conférence donnée dans notre groupe où il relatait la prise en charge d’un jeune loulou - avec dialogue rapporté - Jean-Pierre voulait le terroriser en conduisant sa voiture à un train d’enfer – observation qui différait tant de la psychothérapie analytique classique…

    C’était un collègue généreux. Voici quelques exemples :

    - Il prêtait volontiers les salles de l’EPP : nous avons ainsi tenu, chez vous, des réunions du Quatrième Groupe et de l’AIHP. !

    - Alors que la traduction de l’ouvrage Jeunesse à l’abandon d’August AICHHORN - autre inspirateur pour Jean-Pierre – n’était toujours pas réédité, c’est auprès de Jean-Pierre que l’on pouvait obtenir une photocopie, en toute illégalité.

    - Un temps proche du Journal des Psychologues, il m’avait interrogée sur mon ouvrage sur Balint et l’École de Budapest. Cela me rappelle un souvenir plus ancien, montrant son côté parfois – il faut le dire - un peu « tête en l’air » :  Il m’avait invitée à la présentation de Cure d’ennui, qui devait être suivie d’une séance de dédicaces, à Lyon, dans une jolie petite librairie de la place Bellecour. Or les visiteurs entraient et ressortaient après un temps assez bref, sauf Jean-Jacques Ritz qui prenait des photos. Il se passait quelque chose. On a su bientôt que se tenait, juste à côté, une réunion politique (avec Raymond BARRE) ! Il n’y avait plus qu’à fermer boutique et aller dîner : une vraie soirée catastrophique pour mon livre, mais nous en avons ri des années après !

    Dans la même vague, volontaire cette fois, il s’amuse à publier Freudaines, (5) - au titre jeu de mot - prenant le modèle de l’exhumation récente de travaux freudiens trouvés au fond d’une malle appartenant à BALINT. Le titre nous avertit que les 11 lettres retrouvées de FREUD sont de son invention. A la manière du fondateur, il écrit à quelques figures emblématiques du milieu psychanalytique, au camarade SILBERSTEIN, aux professeurs Th. MEYNERT et E. BLEULER, à Lou Andréa SALOMÉ à S. FERENCZI, à C. JUNG, à A. AICHHORN, au trio de Berlin : K. ABRAHAM, M. EITINGON, et E. SIMMEL, à R. LAFORGUE, à E. JONES et enfin à Marie BONAPARTE. Mêlant l’ancien temps et le nouveau, c’est un FREUD insolent faisant le point, avec ses correspondants, sur la situation préoccupante de la psychanalyse en 2005 (!) écorchant au passage les lacaniens et leurs jeux de mots, [sans toucher néanmoins au vestige « costume et nœud papillon » que Jean-Pierre affectionnait] ; les neuro-scientifiques purs et durs, censés seuls pratiquer « Lascience », (en un mot) et jusqu’aux politiques français présentant « un projet pour permettre aux médecins d’être reconnus ipso facto comme psychothérapeutes » [ceci une bonne dizaine d’années avant ce statut]. Des jeux de mots (dont certains empruntés à LACAN lui-même se moquant de son institution : « la  colle freudienne», des blagues du type : quelle est la différence entre la DS (mythique) et le DSM ? « L’une a fait avancer l’automobile et l’autre a fait reculer la psychiatrie ». Il nous propose même une saynète que nous pourrions jouer dans certains colloques où l’on s’ennuie, et dont le script, beaucoup plus court que le fameux Scénario FREUD de SARTRE, aurait eu les faveurs de John HUSTON. 

    Certes un peu dangereux si l’on se souvient d’un faux lancé par un historien de la psychanalyse Peter GAY (avant qu’il ne devienne psychanalyste). Un chercheur américain avait pris au sérieux la nouvelle que - contrairement à l’opinion répandue, L’interprétation des rêves de FREUD avait fait l’objet d’une recension dans un journal médical d’Australie – et avait inclus cette donnée dans sa thèse ! Peter SWALES avait pris l’AIHP en haine parce que nous avions rapporté cela dans un article rappelant la nécessité de vérifier les sources.

    Quand le malaise est grand dans le milieu analytique, on peut avoir la tentation de régresser à des jeux d’adolescents, et se moquer de soi et de ses collègues. C’est à quoi se livre Jean-Pierre dans ce petit livre, avec humour, cette « jouissance supérieure » (FREUD 1927) (6). Néanmoins Jean-Pierre ne se contente pas du fictif, qu’il entremêle à l’Histoire : il est bien documenté sur l’histoire des disciplines : psychiatrie, psychologie, psychanalyse. Une seule erreur … (étonnante d’ailleurs !)

    Ce retour de FREUD ou ces Mémoires d’outre-tombe font appel au fantasme, à l’ambition de tout chercheur, rêvant de découvrir au fond d’un placard, ou dans les archives des Bibliothèques Nationales, un trésor : document ou manuscrit inédit. Parfois ce rêve se réalise. Sinon le chercheur y renonce difficilement et peut avoir la tentation de le construire. S’il n’a pas d’éthique, il peut se livrer à du plagiat, un faux en écriture, à un pillage de texte non édité, sans faire référence à l’auteur. Bref, autant de vilénies qui se sont déjà produites dans l’Histoire. Ou bien, il peut prendre le registre du jeu : le chercheur qui piétine peut trouver une issue, paradoxalement sublimatoire, du côté du gag, de l’humour. Ou encore un témoin peut essayer de désamorcer notre angoisse de chercheur en nous proposant cette même issue ludique.

    Un souvenir personnel : il y a quelques 25 ans alors que je séchais sur ma thèse faute de trouver une théorisation terminée chez FREUD sur le traumatisme, Jean-Paul VALABREGA m’avait proposé d’écrire un faux Freud sur la question, boutade qui eut un effet immédiat de libération !

    Cet exercice de style où le principe de plaisir court le long du texte est à lire : son humour a gouté celui de RABELAIS, d’ANZIEU (Contes à rebours), de MIJOLLA (Les mots de FREUD), etc., et même à Johnny, dont il reprend le titre d’une chanson - auteurs d’ailleurs remerciés - laissant imaginer le petit garçon insolent - le p’tit Quinquin - qui sommeille encore, comme nous le montre sa pique sur le maître de la linguistique, SAUSSURE, orthographié  « SOT-SUR ».

    L’humour, nous dit FREUD, n’est pas résignation mais rébellion.

    Il y avait de cela chez Jean-Pierre.

                                                                           

    Michelle MOREAU-RICAUD

     

    1 – Gyslain LÉVY et Marc BONNET m’ont envoyé un mail, Jean-Jacques RITZ n’a pas pu venir non plus. Et plusieurs membres et participants ont annoncés leur venue.

    2 - Participante dans les années soixante-dix, membre en 1981.

    3 - Un autre livre en rend compte : Les parents martyrs, toujours d’actualité.

    4 - Il a donné des conférences dans nombre d’autres pays.

    5 - Freudaines, Paris, DUNOD, 2005 cf ma recension, Bulletin du IVème Groupe

    6 - Seules erreurs (incompréhensibles de sa part, car déjà corrigées dans l’historiographie psychanalytique) : la phrase de Freud sur la Gestapo et la trouvaille de son douzième essai métapsychologique publié chez Gallimard par I. GRUBICH-SIMITIS. Ce n’est pas dans la maison de Freud que cet essai, envoyé à FERENCZI, se trouvait, mais dans une malle chez Michael BALINT, précieux archiviste et passeur de théories, qui nous a rendu (et continué) l’œuvre de FERENCZI.

     

     

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