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Si la problématique de la nocivité de la masturbation s’est posée au jeune chercheur que fut Freud dès ses premiers travaux pratico-théoriques, il ne lui en faudra pas moins tout son appareillage conceptuel pour que, militant du travail psychique, il en fasse la démonstration, s’engageant activement du même coup auprès de ses patients afin d’en faire cesser l’exercice. Aussi est-ce un aperçu de cette dynamique que cette recherche entend restituer.
L’héroïsme concerne le besoin de croire par le dépassement héroïque de la quotidienneté et la mort donnée puisqu’il s’agit du guerrier et son sacrifice. Il est aussi un exemple de la différence fondamentale qui existe entre l’idéalisation et la sublimation. Cette dernière dérive la libido attachée au Moi idéal de l’enfance dans une opération de deuil de l’omnipotence à laquelle se substitue une jouissance de l’acte alors que l’idéalisation, au contraire, inhibe le sujet par un projet trop lourd et irréalisable Or le propre du héros est précisément d’agir. C’est son geste que va conter la légende. Il devient ainsi un idéal mais pas pour lui-même, pour les autres qui vont même parfois en faire un demi-dieu. Ce problème est particulièrement crucial à l’adolescence en raison des processus massifs d’idéalisation qui se font jour à cet âge. L’adolescent doit renoncer à être l’enfant idéal que le parent avait vu en lui ou plutôt il doit lui prouver que c’est par d’autres voies que celui-ci avait imaginées pour lui qu’il va y parvenir.
Le héros adolescent ne manque pas de courage : il court vers la mort. Pour autant, il n’est pas sûr qu’en cela réside son plus grand risque. Paradoxalement, son courage peut l’emporter vers une recherche de sensations propres à la démesure. Cet élan ferait, alors, et sous certaines conditions, basculer son acte dans une rage meurtrière, l’éloignant ainsi de ses motivations premières. Le combat laisserait la place au massacre.
Allocution d'ouverture parue dans "L'oeuvre d'art : un ailleurs familier - Actes 3 - 2014"
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L'auteur, dans cet article, nous fait part de ses réflexions à partir de sa double pratique de psychanalyste et de peintre. En faisant se croiser les mythes d'origine de l'une et l'autre pratiques, il vient réinterroger, à partir de la dimension du geste, notre tendance spontanée à opposer trop facilement la perversion à la sublimation, la parole et la pensée à l'acte, la vérité à la nudité.
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Discussion de la conférence de Jean-Peuch Lestrade "Quand Oedipe rencontre Dibutade"
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Discussion de la conférence de Jean Peuch-Lestrade "Quand Oedipe rencontre Dibutade"
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L’auteur de cet article aborde la question de la création et de la création artistique moyennant l’image des trois mouvements circulaires, isomorphes, qui se mélangent sans pour autant se confondre :
- une circularité logico-ontologique entre le créé et les éléments de la création, constituant le « cercle de la création » dans l’ontologie de Cornélius Castoriadis ;
- une circularité de l’in-formation, entre les trois « espaces-fonctions » hétérogènes, originaire, primaire, secondaire, ou encore représentant, metteur en scène, metteur en sens, constituants de la psyché dans la métapsychologie de Piera Aulagnier ;
- enfin, un processus de circulation-appropriation entre le créateur, le créé et le récepteur de l’œuvre, qui serait analogue au processus qui s’établit entre l’analyste et l’analysant. Analogie qui signe les rapports entre la dimension créatrice de l’espace analytique et la création artistique.
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Discussion de la conférence de Gerassimos Stephanatos "Donner forme à l'Abîme"
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Les voix de l’enfance, celle de notre mère, puis celle de notre père, jouent un rôle éminent dans la vie de chacun de nous, à des moments différents et selon des modalités particulières. Les voix d’un chœur, chacune dans sa tessiture, forment une famille de voix qui témoignent, toutes unies, d’ « un modèle réduit de la société idéale » (Michel Serres). Notre propos est de montrer comment la musique vocale des premiers temps de la vie peut trouver son épanouissement artistique et humain dans la formation chorale, institution millénaire. Depuis le commencement du monde, parmi toutes les races et les civilisations, quand les hommes veulent s’unir, ils se mettent à chanter ensemble. Dans l’art musical et choral, se retrouve le bonheur de la liberté imaginaire et de la communication affective partagée. Le chœur signe la victoire de l’harmonie sur la discorde, de la solidarité sur l’égoïsme, de l’union sur la solitude. Aussi représente-t-il aujourd’hui un lieu où l’âme n’est pas angoissée mais forte et joyeuse.
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Discussion de la conférence de Marie-France Castarède "Des voix de l'enfance à la passion chorale".
L’angle mort de la voix est le reste non spécularisable de l’image sonore, ce qui, dans la voix, vient rencontrer un sentiment d’inquiétante étrangeté. Le chant tente de voiler, par l’illusion musicale, ce qui origine la voix dans l’inarticulé du cri. Une certaine clinique de l’hypochondrie douloureuse de la voix dévoile la présence d’un angle mort ouvert sur l’énigme de l’Autre et sur sa défaillance.
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Danser est mon être au monde. La danse classique a inscrit en moi cette attention au corps, au mouvement, au rythme, à la musique, à la présence des autres qui ne me quitte jamais. Cette rythmicité corporelle partagée et un travail centré sur l’apprentissage du mouvement, sa maîtrise jusqu’à l’aisance viennent permettre de se déployer, s’épanouir dans l’espace. De la danse classique au Butô, mon évolution se fera intérieure. Issu du Japon, ce danser demande d’être en phase avec le processus de transformation de la nature et des êtres. Ainsi, au lieu d’interpréter une image extérieure, je dois percevoir toute chose à partir de l’intériorité profonde de mon corps, donner forme à l’informe. Ceci suppose la notion de passivité dans ce retour au « corps originel » et à la dynamique du vide. Le Butô vient lier les résonances corporelles et psychiques, écrire d’autres espaces à explorer.
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Discussion de la conférence de Dominique Fessaguet "Résonances corporelles et danse".
Pourquoi l’artiste, plus qu’un autre, aurait-il besoin de créer ?
Sommes-nous autorisés à penser que serait présent, chez le danseur Butô mais également chez le danseur classique ainsi que contemporain, un processus à l’œuvre de l’ordre de la régression formelle de la pensée avec bien sûr des variations très individuelles dans celui-ci, qui amènerait le danseur à se laisser réinvestir par des traces au plus proche du perceptif, au plus près de la sensation pour aller, dans un premier temps, chercher de la sensation avec son corps ?
Cette trajectoire, « aller chercher de la sensation avec son corps », animerait-elle le danseur mais également tout artiste quelle que soit sa discipline, dans le mouvement de danser, de peindre, de chanter, de jouer d’un instrument ?
Un second temps : venir exprimer le matériau polysensoriel dans l’espace avec le mouvement du corps par la danse, le mouvement du pinceau sur la toile, de l’archet sur les cordes, des doigts sur le clavier, mouvement cette fois progrédient qui réalise alors l’œuvre d’art, c’est-à-dire encore ce produit symbolique porté et reconnu comme tel par le groupe humain, permettrait-il à l’artiste, comme seule issue possible, de s’extraire d’un monde de pure sensation ?
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Du sensible à l’intelligible, un réceptacle : ça se donne - Discussion de la conférence de Jean-Jacques Barreau "Au-delà de la représentation ? Métapsychologie de l'image et esthétique freudienne".
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Discussion de la conférence de Jean-Jacques Barreau "Au-delà de la représentation ? Métapsychologie de l'image et esthétique freudienne".
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Les œuvres de Matthew Barney, de David Cronenberg et de Francis Bacon, à travers leur singulière plasticité, mettent en jeu, chacune à sa manière, certaines transformations corporelles. Chez chacun de ces trois artistes, à la recherche d’une « logique de la sensation » (Deleuze) prime sur celle de l’expressionisme et du spectaculaire. Il s’agit là à n’en pas douter de ce passage intime entre perception de l’animé et de l’inanimé, dont rend compte la notion d’inquiétante étrangeté décrite par Freud. Ceci n’est pas sans nous évoquer certains phénomènes de solidification psychique que l’on peut voir dans la clinique de l’autisme ou de la paranoïa. C’est ici que le terme de sublimation retrouve sa charge pulsionnelle par le biais du scopique poussé jusqu’à son point extrême – qu’il s’agisse du cycle Cremaster, de Crash ou de ces « Crucifixions-Boucheries », où l’on voit un ver roder au pied de la Croix.
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Discussion de la conférence de Francis Drossart "Les transformations corporelles chez Matthew Barney, David Cronenberg et Francis Bacon"
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Discussion de la conférence de Francis Drossart "Les transformations corporelles chez Matthew Barney, David Cronenberg et Francis Bacon"
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Une œuvre d’art peut nous saisir et nous emporter, parfois. Dans cet ailleurs où la musique nous aura transportés, nous rencontrerons du familier, de l’inquiétant, des souvenirs lointains, de simples traces sensorielles. Nous pourrons aussi faire l’effort de pousser la porte qui ouvre sur un monde inconnu : découvrir la musicologie et l’histoire de la musique, rencontrer T. Adorno et d’autres, approcher de l’énigme de la création. La dernière sonate pour piano de Beethoven, l’opus III, nous servira de véhicule. N’est-elle pas un exemple du travail de culture, le paradoxe d’une transgression bien tempérée ? Elle condense l’art de cet architecte-musicien, à la croisée du classicisme et du romantisme, de l’objectivité et de la subjectivité, des conventions formelles et des innovations inouïes.
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C’est au travers de la jouissance éprouvée lors de sa contemplation que l’œuvre d’art est ici abordée. Elle instaure en tant qu’objet une rencontre singulière Regardant-Regardé dans laquelle surgit par identification projective une jubilation esthétique qui la fait exister. De même que se sent exister celui qui la regarde, le Regardant. Il y aurait comme une « co-naissance » du Regardant et du Regardé. C’est de cet espace Regardant-Regardé qui renvoie à l’espace maternel, au sein des interactions primaires, qu’il a été tenté ici de la définir et de la distinguer de l’œuvre banale. A partir d’arguments cliniques des hypothèses sont discutées sur l’origine du processus créateur et de la créativité. L’un donnerait « naissance » à une œuvre d’art, tandis que l’autre serait une réalisation jusqu’à celle d’un bouquet de fleurs ou d’un plat cuisiné. Quelque chose de l’inconscient se donne à voir dans les deux cas.
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Le présent article propose une réflexion sur le temps et la temporalité dans l’œuvre de Camille Claudel. Y est cerné un problème fondamental tant en sculpture qu’en psychanalyse – le traitement du temps qui s’avère inséparable de sa résonance avec le temps psychique. Après avoir situé son travail dans le contexte global des travaux psychanalytiques sur Camille Claudel, l’auteure expose des questions générales du temps en sculpture pour offrir ensuite une lecture transversale de ses œuvres. Elle met à l’épreuve l’hypothèse que te temps y est décliné sous une forme de durée, d’instant et de moment critique, la bascule étant une figure de style récurrente dans les sculptures de Camille Claudel qui sont souvent marquées par l’instabilité et la rupture d’équilibre.
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La saisie de l’expérience analytique, de la nature du travail analytique et de la spécificité de la position du psychanalyste est au centre de l’œuvre théorique et clinique que François Perrier nous a léguée. Aussi est-ce sur une conception de la transmission de la psychanalyse – et de la formation analytique qui lui est liée -, devant découler des visées de la pratique analytique, qu’il fonde son analyse critique des institutions analytiques et des modalités de transmission et de formation qu’elles mettent en œuvre. En réaffirmant que le transfert est l’axe de la psychanalyse, il justifie que c’est par la seule parole dans le champ du transfert que peut se faire la transmission analytique et que doivent être pensées les modalités de la formation ; une conception à l’origine d’un grand nombre d’orientations propres au Quatrième Groupe.
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La prise en compte du processus de la représentativité comme travail de la représentation, comme mouvement psychique des transferts de formes animant le représentant psychique de la pulsion au-delà du contenu significatif de la représentation, au-delà de ses contenus représentationnels, est le point de vue à partir duquel j’aborde la problématique de l’image : de l’image sensorielle comme premier référent de la représentation, de l’image psychique, ainsi que des images de l’art comme expression des relations entre les différentes formes – que l’on dira abstraites ou virtuelles - de l’image. Il s’agit d’approcher la notion d’intelligibilité esthétique, c’est-à-dire les formes sensibles des processus de symbolisation, à partir de la figurabilité psychique et du modèle, utilisé par Freud, de la révélation photographique comme révélation iconique et symbolique d’une impression indiciaire de nature hétérogène : visuelle, gestuelle, tactile, verbale.
L’obésité est un problème de santé publique : 18 % des enfants français âgés de 3 à 17 ans sont en surpoids. Ce livre réunit des psychanalystes d’adolescents, des pédopsychiatres, psychothérapeutes et spécialistes des services de chirurgie pour adolescents obèses afin d’expliquer les nouvelles dimensions du surpoids à l’adolescence et les drames qu’il peut causer. Les signaux d’alarme ont été tirés pour l’anorexie et pour le suicide des jeunes. Il est temps de prévenir le surpoids à l’adolescence, avant qu’il devienne aussi grave qu’aux États-Unis.
Les contributeurs : Arnaud Basdevant, François Beck, Annie Birraux, Emmanuelle Caule, Valérie Discour, Philippe Duverger, Bernard Golse, Catherine Grangeard, Philippe Jeammet, Didier Lauru, Jean-Pierre Lebrun, Jean-Yves Le Fourn, Florence Maillochon, Jean Malka, François Marty, Philippe Robert, Gerassimos Stephanatos, Elsa Stora-Waysfeld.
À travers l’oeuvre et la vie d’André Malraux, sont abordées ici les deux problématiques indissolublement liées chez le héros adolescent : celle de la mort librement acceptée et celle de la fraternité assumée sans réserve. À propos du processus de l’adolescence, je reprendrai ici la formulation de Piera Aulagnier, selon laquelle ce processus repose sur un « fonds d’auto-historicité » toujours remis en jeu par sa « confrontation à des possibles relationnels ». C’est précisément ce double mouvement qui me paraît au centre de la saga malrucienne, faite de prises de risque, de coups d’éclat et de coup de dés qui, selon l’expression de Mallarmé « n’aboliront jamais le hasard ».
Mots-clés : Héros – Adolescence – André Malraux.
L’article se propose d’illustrer, par un exemple personnel, la pertinence d’une gestation tributaire du temps — temps psychique, temps généalogique, temps historique des événements sociopolitiques — grâce auquel un écrit testamentaire de 1920 finit par trouver sa véritable destination dans une publication de 2009. Pour montrer comment exhumer une trace, faire entendre une voix, requiert plusieurs générations, il présente les différentes étapes que dut franchir le témoignage de déportation de Vahram Altounian, survivant du génocide arménien de 1915, jusqu’à sa parution en fac similé dans une édition universitaire au sein d’un ensemble d’élaborations dont il fut le référent pour sept récipiendaires : son traducteur, sa fille et cinq psychanalystes à l’écoute des traumas de l’Histoire.
Ce n’est qu’à l’automne de sa vie que le spécialiste de l’âme, quelque peu désillusionné et déçu par ses frères humains, s’intéressera aux chiens et nouera avec eux une relation d’une intensité exceptionnelle, dans laquelle il puisera un regain de vitalité et dont la qualité témoigne de la nature féminine-maternelle des identifications mobilisées dans la psyché de ce bénéficiaire de l’amour magnifié d’une toute jeune mère, faisant de l’homme Freud la « mère de son chien ».
Madeleine VERMOREL et Henri VERMOREL ont participé au grand mouvement de la seconde révolution psychiatrique qui prend son essor lors de la Libération de la France après la seconde guerre mondiale, avec la psychothérapie institutionnelle qui a contribué à transformer les asiles en lieux de soins articulés avec une politique de secteur extra-hospitalière. Psychanalystes, ils ont écrit de nombreux articles sur l'hystérie, la paranoïa et l'anorexie mentale et sur l'histoire de la psychanalyse (les ascendances romantiques de Freud et sa relation avec R. Rolland), œuvrant pour une psychanalyse ouverte sur l'autre, le monde et la culture.
1 article rédigé par Michèle Moreau-Ricaud
Partant de l’ordinaire du psychanalyste, dans son métier quotidien, ce texte envisage la connaissance de l’inconscient, les conditions de sa possibilité, la nature de ce qu’elle révèle, et les problèmes de sa théorisation. Nous y rencontrons l’écart irréductible entre le point de vue de l’analyste et celui de l’analysant, la différence entre théorie et témoignage, et surtout l’outil de cette connaissance qui est l’inconscient du psychanalyste lui-même. L’essentiel de l’épistémologie de cette discipline concernera donc ce praticien et tout ce qui l’autorise à laisser advenir l’inconscient d’autrui à des fins soignantes, sans que ce soit de l’inquisition, de la direction de conscience, de la pédagogie ni du saccage colonisateur. Quant aux conséquences pour la théorie, deux seront mises en avant : d’une part l’impossibilité de faire une théorie unifiée d’un inconscient qui, lui, ne l’est jamais, et d’autre part l’impossibilité de donner sur l’affectif et le libidinal un seul point de vue, masculin ou féminin, car les deux doivent coexister, s’entretisser et se répondre.? Claude et Renée Fraysse-Maritan ont été tous deux membres de l’École Freudienne de Paris (celle de Jacques Lacan, dissoute en 1980), puis ont collaboré au Collège de psychanalystes. Ils ont tous deux participé à la très forte aventure des Ateliers de psychanalyse, travaillé avec le groupe SPF de Grenoble. Renée Fraysse-Maritan, a travaillé plusieurs années avec Françoise Dolto, a animé le séminaire : Signifiant graphique et langagier dans la cure analytique de l’enfant. Claude Maritan, après quelques années à la SPF, est resté en dehors de toute institution. Ils ont vécu et exercé la psychanalyse à Lyon. Claude Maritan a publié, chez L’Harmattan : Pulsions de mort et tragiques grecs (1996) et Abîmes de l’humain (2006). Il est décédé en janvier 2013. La préface écrite par Marc Bonnet a pu lui être lue avant sa mort. En postface : Deux psychanalystes de générations différentes, Lucien Mélèse et Jean Peuch-Lestrade connaissant Claude et Renée Maritan ont accepté de donner leurs avis sur le document des auteurs ouvrant et poursuivant le débat.
Partant de l’ordinaire du psychanalyste, dans son métier quotidien, ce texte envisage la connaissance de l’inconscient, les conditions de sa possibilité, la nature de ce qu’elle révèle, et les problèmes de sa théorisation. Nous y rencontrons l’écart irréductible entre le point de vue de l’analyste et celui de l’analysant, la différence entre théorie et témoignage, et surtout l’outil de cette connaissance qui est l’inconscient du psychanalyste lui-même. L’essentiel de l’épistémologie de cette discipline concernera donc ce praticien et tout ce qui l’autorise à laisser advenir l’inconscient d’autrui à des fins soignantes, sans que ce soit de l’inquisition, de la direction de conscience, de la pédagogie ni du saccage colonisateur. Quant aux conséquences pour la théorie, deux seront mises en avant : d’une part l’impossibilité de faire une théorie unifiée d’un inconscient qui, lui, ne l’est jamais, et d’autre part l’impossibilité de donner sur l’affectif et le libidinal un seul point de vue, masculin ou féminin, car les deux doivent coexister, s’entretisser et se répondre.? Claude et Renée Fraysse-Maritan ont été tous deux membres de l’École Freudienne de Paris (celle de Jacques Lacan, dissoute en 1980), puis ont collaboré au Collège de psychanalystes. Ils ont tous deux participé à la très forte aventure des Ateliers de psychanalyse, travaillé avec le groupe SPF de Grenoble. Renée Fraysse-Maritan, a travaillé plusieurs années avec Françoise Dolto, a animé le séminaire : Signifiant graphique et langagier dans la cure analytique de l’enfant. Claude Maritan, après quelques années à la SPF, est resté en dehors de toute institution. Ils ont vécu et exercé la psychanalyse à Lyon. Claude Maritan a publié, chez L’Harmattan : Pulsions de mort et tragiques grecs (1996) et Abîmes de l’humain (2006). Il est décédé en janvier 2013. La préface écrite par Marc Bonnet a pu lui être lue avant sa mort. En postface : Deux psychanalystes de générations différentes, Lucien Mélèse et Jean Peuch-Lestrade connaissant Claude et Renée Maritan ont accepté de donner leurs avis sur le document des auteurs ouvrant et poursuivant le débat.
Le Dictionnaire universel des créatrices, première « encyclopédie » des femmes de cette ampleur, recense plus de 12000 créatrices à travers le monde, au cours de 40 siècles d’Histoire.
Connues ou méconnues, individuellement ou collectivement, elles ont marqué leur temps, ouvert des voies nouvelles, enrichi le monde, dans tous les domaines de l’activité humaine.
À la croisée de l’Histoire des femmes, de l’Histoire des idées et des civilisations, ce Dictionnaire constitue une source unique et incontournable de connaissances inédites. Son chantier d’étude couvre tous les continents, toutes les époques, tout le répertoire traditionnel des disciplines (artistiques, littéraires, philosophiques aussi bien que scientifiques) et il s’étend des sportives aux femmes politiques, en passant par les interprètes, les conteuses, les artisanes, fussent-elles anonymes.
Publié en trois volumes en novembre 2013, puis en e-book en 2015, il est aujourd’hui disponible en ligne et donc accessible partout dans le monde. Le nouveau portail qui lui est dédié, avec son moteur de recherche performant élaboré par Pythagoria, spécialiste de l’intelligence artificielle, en rend l’accès facile et intuitif. Son contenu est mis à jour en temps réel et enrichi en permanence de nouvelles entrées.
Plus de 120 directeur·trice·s de secteurs, personnalités de nombreux pays, reconnues dans leurs domaines de recherche. Près de 1 600 auteur·trice·s de tous les continents. 12 000 articles sur une créatrice ou sur un thème, une école, un mouvement ou une culture dans lesquels les femmes se sont illustrées.
Ce Dictionnaire des femmes créatrices est une œuvre qui fera date, par son ambition et sa volonté de mettre au jour les actrices de la création à travers l’histoire et le monde.
Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO
Les conditions politiques d’un pays peuvent-elles modifier l’exercice de la psychanalyse ? La psychanalyse génère-t-elle chez ceux qui la pratiquent un mode spécifique d’engagement sociopolitique ? La psychanalyse a-t-elle les moyens de penser sa propre relation au politique ? On interroge ici dans un premier temps la perméabilité de la psychanalyse au sociétal et plus spécialement au politique non pas en fonction de la capacité de la psychanalyse à comprendre non les faits politiques eux-mêmes mais à partir de la position qu’elle adopte vis-à-vis d’eux. Dans un second temps, on montre, avec l’exemple de Rousseau et de Robespierre, que le fait de poser la pensée comme un acte lui restitue tout son poids, sa valeur et partant sa responsabilité historique lorsqu’elle devient un instrument de violence politique alors que son projet conscient visait essentiellement la construction du collectif selon des normes éthiques.
La crise, qui a secoué la psychanalyse dans ses rapports à l’autisme bascule autour de la diffusion sur internet du documentaire « Le mur », qui se révèle être un pamphlet très violent contre elle. Son originalité tient à l’utilisation de l’arme du rire pour rendre les psychanalystes ridicules. Dans cet article, je fais un parallèle avec le rire de la servante de Thrace lorsque Thalès tombe dans le puits, même si ici le puits se trouve être un piège, celui des médias. Je montre d’abord comment le destin du rire de la servante en philosophie peut nous donner un autre éclairage sur cette crise, car de nombreux éléments, comme ceux du rapport à la science, de l’incompréhension de la théorie ou de la déformation professionnelle peuvent se retrouver en psychanalyse. J’explore ensuite la cause de ce rire pour avancer dans la compréhension de cette controverse dont un des enjeux est la disparition d’une psychogénèse, voire plus largement de toute théorie du psychisme. Je termine sur la question de savoir s’il reste une place pour l’esprit dans la médecine contemporaine.
Acte résistant s’il en fut, le « J’Accuse !... » de Zola est aussi un monument de la littérature : tout son sens est donné ici au terme d’« écrivain-martyr ». Fidèle à son credo naturaliste, l’auteur des Rougon-Macquart est là encore à la recherche de la vérité. Sa démarche d’investigation s’opposant à la haine de la vérité et de la connaissance qui anime les anti-dreyfusards, renouvelle, décrit et met en scène l’éternel conflit entre Œdipe et Tirésias.
L’hypothèse proposée est que le « pensé-figuré » du mouvement de l’ouverture de la clôture, représente l’agir créateur contenu dans la pensée critique ; entendue comme une pensée réflexive qui est capable de remettre en cause les significations établies et de remettre en question ses propres présupposés. En revanche la clôture du pensable et l’état d’aliénation, dans leurs expressions psychiques et sociales, signent la mise à mort de l’activité de penser. Au travers des références à la position d’Adorno comme représentant de l’École de Francfort, à la réflexion de Cornelius Castoriadis et à la théorisation de l’état d’aliénation de Piera Aulagnier, on a tenté de faire apparaître la complexité de la dialectique théorie / praxis et de mettre en relief la question de la responsabilité politique du pensant-citoyen, qu’il soit théoricien, intellectuel ou profane. La pensée de la praxis peut être aussi une pensée qui est praxis.
Un bref regard anthropo-analytique sur le rire met en évidence que ses éclats — pour réjouissants qu’ils puissent être — ont toujours inquiété les hommes par l’énigme de leur surgissement impromptu. C’est que — témoins tonitruants du court-circuit d’un processus d’affectation alors en cours ou interrompu — ils renvoient inévitablement le rieur à son statut d’animal dénaturé.
La partialité des classifications des maladies mentales issues du DSM III n’est plus à démontrer. Privilégiant une approche purement symptomatique et comportementale, elles visent à promouvoir, sous prétexte d’une vision « athéorique », le refus organisé, chez les cliniciens, de toute psychopathologie. L’auteur revendique ici, à tout le moins, le droit à une mise en suspens de cette classification lors de la rencontre intersubjective censée avoir lieu entre le psychiatre (ou le psychologue) et son patient.
La théorie des groupes s’est révélée d’un intérêt capital pour nous permettre de penser les dynamiques psychiques qui ont cours dans les groupes institués (les équipes), notamment, celles qui exercent dans le champ du soin et du travail social, en mettant à jour le primat de la pulsion de mort dans les institutions (Kaës, Enriquez, 1987). Nous allons nous pencher sur la constitution de ces équipes de professionnels, en soulignant le partage d’un indispensable sentiment de créativité. Nous tenterons de dégager quelques conditions de l’être en groupe dans ces institutions, soit ce que les liens d’équipes supposent de conflictualité vivifiante, en tant qu’elle fait barrage à la destructivité de chacun. Nous reviendrons, dans un deuxième temps, sur quelques aspects de la transformation du contexte social actuel, en soulignant les ruptures de filiations en cours, la levée d’une limitation de la jouissance narcissique, et les incidences de ces changements sociaux sur les sujets et les équipes. Nous nous rendrons attentifs aux mouvements de prédation, en donnant quelques illustrations paradigmatiques de ces agirs, dans lesquels la disqualification est au premier plan.
Dans la continuité de ses précédents ouvrages, J.-C. Rolland nous invite à l’exploration du travail analytique, à partir de la lecture de Freud, de l’écoute des patients, et de ces tissages souterrains entre différentes disciplines qui regardent avec les yeux de l’âme. Sont esquissées ainsi des analogies entre l’expérience de la cure et le tragique de l’acte du poète et du peintre. Mon propos est de souligner certaines voies centrales de résonances : les rapports de l’image et du langage, la spécificité du concept d’état borderline, la singularité du complexe du renoncement.
Parler est certainement ce qui est le plus accessible. En demandant à l’autre d’être un interlocuteur, tout sujet s’offre une occasion de se dire, une occasion de sortir de soi pour regarder et se regarder autrement, pour s’approcher de soi et des autres. En parlant, on s’entend parler. La parole peut être crainte car elle circule autant dans l’espace public que privé, et elle précipite tout sujet dans le champ de l’intime, et cette activité humaine éloigne du domaine de la maîtrise.
Quelle place donner à l’« aptitude à la haine » freudienne, dans ce trajet individuel et collectif qui peut conduire de la différenciation identificatoire/identitaire nécessaire au repli et à l’aliénation ? La haine dans ses aspects destructeurs et constructeurs fait que la psyché rejette ce qu’elle n’est pas elle-même, et que l’institution sociale tend à se clore sur elle-même. Deux ordres d’effets psychiques et sociaux de la haine, irréductibles les uns aux autres malgré leurs liens essentiels, leurs correspondances innombrables et leur conjonction dangereuse, qui peut dans les conditions spécifiques transformer les « détails de différenciation » du narcissisme des petites différences en traits de haine identificatoires, mettant en action le déchaînement destructeur.
Dans le présent essai, je m’intéresse aux deux bornes qui marquent la temporalité de la vie humaine à savoir l’archaïque et la mort pour essayer de déterminer ce qui les caractérise mais aussi ce qui les rapproche et ce qui les différencie. Notre périple devrait nous entraîner à repérer les éléments structuraux de l’originaire et de l’infini, c’est-à-dire de ce qui préexiste au début de la vie et de ce qui perdure au-delà de la mort. Nous voyons d’emblée que notre propos sera constitué d’hypothèses plus ou moins prospectives qui devraient permettre au lecteur de les confronter à ses propres conceptions élaborées à partir de l’interrogation concernant les limites de sa propre temporalité. En effet, tout humain construit de telles théories et les humains ont élaboré de nombreuses conceptions des bornes de la temporalité au fil des différentes cultures et civilisations.
L’angoisse de séparation traverse toutes les modalités d’organisation psychique. Elle se manifeste notamment, chez l’enfant, par des défenses phobiques, phobies et inhibitions. L’angoisse de séparation est le produit d’une tension entre pulsion d’agrippement et tendance au détachement (Hermann), entre l’agressivité nécessaire au développement et la crainte d’abandonner ou de détruire la mère. Elle signe un trouble dans l’introjection des pulsions agressives. Elle est réactivée dans les épreuves de la vie de l’enfant et de l’adulte sous la forme de l’angoisse du passage, dont les contes et mythes donnent des figurations. Elle s’oppose aux progrès de la différenciation sur le plan individuel, et sur le plan collectif avec la désignation de boucs émissaires.
L’œuvre de Nietzsche est tout entière une interrogation sur l’histoire de la culture, ses fondements et ses impasses. Et ce qu’il trouve au centre de cette histoire est le désir d’emprise et de cruauté. Anticipant les catastrophes culturelles du XXe siècle, il met la question du mal au coeur de sa réflexion. Un demi-siècle plus tard, avec l’introduction de la pulsion de mort et le conflit Éros-Thanatos, Freud va, dans ses écrits anthropologiques, interroger à son tour les fondements de la culture dont dépendent les progrès et le devenir de l’humanité. Si un même projet les réunit, si l’on peut tous deux les qualifier de « grands désillusionnistes », leur pensée bifurque sur bien des points : celui de la primauté du sensoriel sur le rationnel défendue par Nietzsche, celui de la fonction civilisatrice du refoulement pulsionnel soutenue par Freud, ou encore la dimension du conflit essentielle à la pensée freudienne, là où Nietzsche pense nécessaire coexistence des contraires. Reprenant ces questions, Nathalie Zaltzman nous lègue, à partir de son écoute analytique et d’une lecture approfondie de la littérature concentrationnaire, une importante et originale contribution à la définition du travail de culture et à la question du mal.
Outre 900 entrées définissant concepts et notions, ce dictionnaire présente les biographies des principaux psychanalystes, leurs oeuvres essentielles, les pays où la psychanalyse s'est développée, ses institutions, les événements marquants de son histoire. Au total, plus de 1500 entrées rédigées par 460 auteurs. Plus qu'un outil de travail spécialisé, cet ouvrage est un instrument de référence sur tout ce qui touche à la psychanalyse depuis ses origines. De conception internationale, le dictionnaire offre un vaste panorama de la psychanalyse, de ses acteurs et de ses problématiques les plus actuelles.
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C’est à l’esprit de résistance qui a marqué l’homme, son œuvre et sa vie que nous voulons, ici, rendre hommage. Au bâtisseur aussi qui apporta non seulement une pensée novatrice à la métapsychologie freudienne, mais qui contribua, en outre, par sa critique créatrice à fonder une théorie de la formation des psychanalystes singulière qui a inspiré celle que revendique et défend le Quatrième Groupe.
Vous trouverez ci-joint la première de couverture, le sommaire ainsi que toutes les informations vous permettant de vous procurer cet ouvrage.