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Dans les errances de la pulsion. Rêverie. L’entre-deux séances. Jeu facétieux sur identification – yo soy Napoleon, yo soy Cristobal Colon ! Et identification projective (toi, c’est moi) déclinant, entrecroisant, étirant ces deux notions jusqu’aux registres des sons, parfums, couleurs, formes, errances de la pulsion et retours au sujet, à l’objet ; s’y traversent narcissisme secondaire et ses faire-valoir, clivage, perte des limites du moi – extases ? sensualisme condillacien – je suis odeur de rose. Avec – point n’en faut – mise sous le coude de l’ontologie berkeleienne (esse est percipi aut percipere) ou de la méditation selon Matthieu Ricard.
La tragédie des Bacchantes d’Euripide, à travers le personnage de Penthée, ce roi puritain et obsessionnel qui refuse de célébrer le culte de Dionysos, illustre les méfaits de l’arrogance, celle-ci s’abritant sous le couvert du maintien de l’ordre. Forme particulière de cette Hubris particulièrement redoutée des Grecs, l’arrogance du personnage repose sur un déni omnipotent des forces pulsionnelles, qui se présentent à lui sous la forme du dionysiaque.
L’ordre mobile est à penser comme une structure en mouvement qui n’existe que temporairement et en fonction d’une impulsion qui se renouvelle en permanence. Plus que d’un ordre, il s’agit d’un accord, d’une «concorde». L’auteur fait ici l’hypothèse que, face à la succession de l’angoisse engendrée par la peur du mouvement, et à l’instauration d’un ordre figé contesté par certains puis détruit, seule la capacité à construire un «ordre mobile» permettrait de sortir de cette tension permanente entre ordre et désordre.
Premières lignes…
Parfois, sur un livre se surimpose une impression étrangère. Je levai la tête. Une mer innombrable de fleurs me regardait, dahlias, lys, iris et arums, leur tête penchée, leur sourire de Joconde. C’était le soir, ses derniers rayons. Entre les pavés du texte imprimé, j’écrivis : les fleurs, leurs petites âmes. Sans comprendre ? Suite à quoi, je n’eus de cesse de revenir en quête de cette rencontre. Quelquefois,...
Écouter les médecins pour leur apprendre à écouter les patients… telle a été l’une des préoccupations de Michael Balint qui, dès les années 1930, invectivait les médecins qui s’étaient laissé séduire par « l’esprit de laboratoire » à reprendre pied. C’est cette philosophie qui continue d’exister aujourd’hui au sein des groupes Balint : soutenir la subjectivité des professionnels, essayer de prendre en compte la complexité de la relation avec leur patient, les affects qu’ils ne parviennent pas à contrôler plutôt que de les évacuer…
Considérations sur les place, forme, fonction du signifiant animal dans la cure psychanalytique.
Le fantasme animal dans sa dimension ethnologique est d’emblée susceptible de structurer les conduites, langagières en premier, du sujet humain. En cure, il deviendra instrument de transfert. Il illustre une régression tant par rapport aux stades du développement sexuel se symbolisant dans l’animal choisi que par rapport à l’Évolution – comme démarche narcissique contre-évolutive – régression se soldant dans chacun de ces deux registres par des troubles soit névrotiques relevant de la « psychanalyse sans adaptation » ou « cure-type », soit psychotiques, lorsque les identifications défensives occasionnent une perte de réalité. Fonctionnant comme capiton pare-excitant, son recours illustre la difficulté d’être humain.
A travers la ténébreuse affaire de la relation entre Jung et son analysante Sabina SPIELREIN, relation qui fut probablement à l’origine du texte de Freud sur l’amour de transfert, nous questionnerons la place de la psychanalyse au cinéma, telle que nous la donne à voir le film récent de David CRONENBERG.
A l’occasion du terme de la “première promotion des futurs leaders Balint, Michelle Moreau Ricaud interroge Roger Lagueux sur les principes de la formation à la base du Collège de Formation des Leaders Balint.
Autour des travaux de J.C.ROLLAND, mise en correspondances entre image, langage et création, au sein de la cure. Une approche psychanalytique de l’image et des homologies entre rêve, cure et poésie ?
Il s’agit de la jeune expérience (3 ans) d’un groupe Balint dans un service de pneumologie de l’hôpital Saint Joseph Paris XIV, qui avait fait l’objet d’une communication à deux voix dans le colloque Psychisme et cancer organisé à La Salpêtrière en février 2014 par le Dr Françoise Bessis, Louise Lambrichs et l’association Psychisme et cancer.
A partir du constat de notre actualité spéculative de la pulsion de mort, l’auteur propose une ouverture sur la sagesse et relance un vif débat sur des questions de civilisation occidentale et orientale. Mon propos est de mettre en discussion : peut-on mettre sur le même plan pulsion de mort et sagesse ? Et comment penser sagesse et travail de culture comme voies du renoncement pulsionnel ?
Freud a entretenu une relation paradoxale avec ce matériau fondateur que furent pour lui les images : friand de celles-ci dont il fera bon usage sur un mode à la fois ludique et savant, il se montrera néanmoins réticent à ce qui en deviendra l’art — le cinéma —, en particulier dans sa prétention à pouvoir témoigner de sa découverte, justifiant d’emblée sa méfiance par l’impossibilité pour ce dernier de rendre compte plastiquement des « abstractions » de la psychanalyse. Cet refus du savant, pour fondé qu’il puisse être, n’en recouvre pas moins aussi un mobile profond : la dimension traumatique qu’a pu prendre pour lui le défilé des images lors du voyage de l’exil.
Les amitiés de Freud, loin de s’originer dans la seule relation duelle à son neveu John, comme chacun s’emploie à le répéter après lui, incluent en fait d’emblée ce personnage tiers qu’est l’autre de l’autre sexe, incarné par la petite Pauline aux temps préhistoriques. Un scénario à trois personnages qui restera présent dans la psyché du spécialiste de l’amour au cours de ses diverses liaisons amicales, ainsi que l’illustre exemplairement son amitié avec Ernst von Fleischl-Marxow.
Jean Laplanche décrit les messages énigmatiques de nature sexuée adressés inconsciemment au jeune enfant par l'adulte et particulièrement sa mère. Nous essaierons de trouver un exemple de ce type chez Proust dans une scène d'enfance de la Recherche du Temps Perdu.
Le retour du sacré refoulé, dans ses formes fanatiques et cruelles, au nom de la "pureté" revendiquée des identités, constitue notre réalité la plus partagée. Si l'enfant est aujourd'hui le sacré même, n'est-ce pas parce qu'il est le plus sacrifiable, dans la répétition agie du sacrifice d'Isaac jusqu'au meurtre ?
Obéissance absolue au mythe originaire de la soumission absolue, telle serait la Loi que nous nous infligeons, dans une fascination auto-sacrificielle de l'avenir. La place de la psychanalyse n'est-elle pas ici celle d'un travail de dé-fascination nécessaire ?
Exil de masse, financiarisation du monde et abolition des distances constituent les trois événements majeurs qui s’entrecroisent au cœur de notre réalité contemporaine. L’une des plus graves conséquences en est l’échec de la possibilité de subjectiver le traumatisme et de le transformer en expérience personnelle. Aucun lieu psychique n’est désormais habitable pour ce qui est un « non-événement ». La catastrophe de Fukushima en est le paradigme : bien que le désastre ait eu lieu, il n’est pas encore arrivé du point de vue de sa prise de conscience. De même, certains événements collectifs comme la guerre d’Algérie, bien que fixée dans une mémoire qui l’a fétichisée, a été « refusée » en tant qu’expérience singulière et partagée. Une situation clinique prise dans la littérature mettra en valeur ce paradoxe, celui d’un exil de soi-même, d’une part refusée de soi que le sujet ne peut plus reconnaître et envers laquelle il fera une réaction de rejet. Seule la transformation en récit et en fiction adressée à un destinataire privilégié permettra, dans certains cas, de transformer ce « non-événement » en expérience personnelle mise en commun.
Plan de l'article
Les trois événements « majeurs »
Extension du domaine de l’auto-immunisation. Fukushima
Une fétichisation de l’événement
Clinique de l’exil. Le récit du non-événement
La catastrophe du chez soi. L’inhabitable
Comment faire expérience ? L’ouvert
Freud toute sa vie maintiendra un silence coupable sur l’adolescent qu’il fut, faisant de sa jeunesse un moment « sans histoires », au point que la plupart de ses biographes n’y consacreront que quelques lignes. Qu’avait-il donc à cacher ? L’étude de sa correspondance privée et des documents publiés disponibles permet d’y répondre, car elle témoigne au contraire d’une période « difficile » pour le jeune homme qu’il était, dont la conflictualité psychique s’organise autour de la pratique caractéristique de cet âge : la masturbation. Une activité proprement inavouable pour le savant, derrière laquelle se tapit bien évidemment la mère, dont le fils chéri veut justement se tenir à distance respectueuse.
L’acte d’écriture est d’abord un acte corporel, un geste qui expose le corps de l’auteur, même si tout l’enjeu de la littérature pour F.Kafka consiste à interroger un autre « corps » qu’il s’agira de faire apparaître de texte en texte, et tout au long de la correspondance et du Journal. Mais de quel « corps » s’agit-il quand il est question « d’écrire la souffrance dans la souffrance » ? On suivra l’archi-texture souterraine, aberrante, improbable de ces corps dont Kafka évoquait l’horrible délimitation : « La solide délimitation des corps humains est horrible ». Un enfermement dans une délimitation si douloureuse qu’il trouvera dans la souffrance hypochondriaque la seule relation possible à cette réalité incompréhensible qu’est son propre espace corporel. Jusqu’à cette nuit d’août 1917 où surgit la Chose, un tout autre procès du corps, un tout autre réel encrypté, un tout autre messager de la cause perdue.
Ghyslain Lévy
Mon propos est d’interroger la pertinence d’un rapprochement entre les avancées théoriques sur le féminin et la compréhension de la vie amoureuse, telle qu’elle se donne à entendre au cœur de la clinique. Après un éclairage sur les apports freudiens en ce domaine, je proposerai quelques pistes de décryptage sur la souffrance en lien avec la relation amoureuse.
Malgré les fausses évidences d’une certaine neurologie, la pensée n’est pas le cerveau.
Dès les années 1895 et avec l’échec de « Projet d’une psychologie », la question de l’hystérie obligeait Freud à inventer un nouvel appareil, un appareil psychique (seelischer Apparat), distinct de l’appareil neurologique. Cet article étudie la situation de cette problématique aujourd’hui. Ce sera pour conclure qu’il n’y a toujours pas de synapse neuropsychique.
Ce qui peut se saisir comme le spécifique du féminin se situe dans l’en-deçà de la structuration phallique de l’Œdipe et de la problématique phallique-châtré à laquelle Freud s’est arrêté, pour être appréhendé sur le registre de l’homosexualité primaire, des modalités de « l’inceste » mère-fille, des avatars du moi-idéal homosexué et de la constitution du corps propre. Parler d’une « clinique du féminin » prend sens dans l’écoute des contenus pulsionnels archaïques en relation avec la phase du « tendre attachement à la mère », de la « préhistoire de la femme », dont Freud nous dit qu’elle est décisive pour le devenir de la femme. C’est, ce faisant, affirmer une différence entre le développement libidinal de la fille et celui du garçon et admettre l’existence de formes d’angoisses féminines ante-oedipiennes, - non partageables en tant que telles par le garçon -, liées à des failles ou des impasses dans la structuration du moi-idéal homosexué. L’émergence d’un noyau mélancolique au décours d’une cure pour Monique Cournut-Janin, ou la figure de l’amatride décrite par François Perrier, constituent des contributions psychanalytiques importantes à cette clinique, qui trouve également dans l’œuvre cinématographique et littéraire un terrain fécond à son illustration avec le film d’Ingmar Bergman Sonate d’automne, ou l’histoire de l’analyse de Marilyn Monroe avec Greenson.
La notion de féminin révèle certains de ses aspects à partir des termes avec lesquels on la conjugue. Plusieurs oppositions - complémentarités pouvant être construites, ce travail se centre sur la « paire contrastée » que constituent les termes de féminin et de phallique. Nous proposons de concevoir le féminin dans son rapport à la vie en tant qu'elle "est", qu'elle se transmet dans la génération, qu'elle s'inscrit à partir des avatars de l'intersubjectivité, et simultanément comme la dynamique qui, pour tout sujet, sous-tend l'ouverture à l'altérité dans une inlassable conquête. Un recours au mythe freudien du fondement du lien social, "Totem et tabou", permet de voir que le féminin s’y indique en creux et qu’il participe de l’émergence des figures de l’altérité Il a trait au déplacement exogame où se vectorise la tension désirante, et où se dessine une issue à la violence fratricide et à la prédation. Le féminin apparaît alors comme promesse d'une jouissance et d'un apaisement à venir. En ce sens il sous-tend l’idée du futur et ouvre la temporalité. Le "féminin d'accueil" potentialise le "féminin de liaison" ; ils s'opposent au maternel archaïque, et à son versant incestueux et meurtrier. Penser le travail du féminin, conduit à penser le nouage entre les polarités psychiques, en tant que ce nouage construit une place pour le vivant.
À partir des œuvres fragmentaires de René Char et de Maurice Blanchot, se pose la question de la dynamique du rapport entre le fragment et la métaphore. Si le fragment est une modalité d’écriture rompant la linéarité de la pensée et a pour effet de mettre le lecteur au cœur de l’œuvre, il est aussi un facteur d’immobilisation du flux idéique. Le système métaphorique joue-t-il alors comme une ligne mélodique soutenant, sur un mode hallucinatoire, l’émergence de la pensée propre du lecteur ?
Maurice Sendak est né à Brooklyn en 1928, dans une famille juive polonaise. Il est mort en 2012. Proche des phantasmes et des angoisses infantiles, son œuvre dévoile le lieu inconscient des peurs, de l’éros et du sadisme de l’enfant imaginaire, notamment dans sa trilogie Where The Wild Things Are, In the Night Kitchen, Outside Over There. J’illustre ici leur proximité avec les mythes du voyage circulaire et le principe de retournement qui préside à tout récit s’enracinant dans l’inconscient.
Blaise Cendrars, après une enfance difficile avec un père acrobate de la finance, devient lui-même un acrobate voyageur, violent, alcoolique, formidablement doué pour l’écriture. C’est un malade de deuils multiples non surmontés et un blessé traumatisé de la Grande Guerre qui a bâti une œuvre littéraire foisonnante, tissant intimement fiction et autobiographie.
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L'écoute d'analysantes évoquant les confidences de leurs mères sur leur sexualité a fait surgir une interrogation sur le rôle de ces paroles dans la transmission du féminin entre une mère et sa fille. Ces récits, en effet, renforçaient l'énigme du sexuel et celle de la différenciation entre mère et fille, cette tâche infinie à accomplir pour un destin singulier féminin.
Comment penser à l'écoute de l'hystérique ce trop de pulsionnalité qui sidère ou affole analyste et analysant…
Affolement qui risque d’attaquer voire de détruire le commencement du féminin ? C’est " Détruire dit-elle " titre de l’ouvrage de Marguerite Duras, qui servira de fil rouge à notre réflexion, accompagnée aussi du personnage de Lol V Stein, comme de nos expériences cliniques à la poursuite de ce primitif féminin toujours si inquiet et fragile aussi bien chez les hommes que chez les femmes. La confusion des Langues est au cœur de cette complexité si on pense la langue de la sexualité infantile comme une Langue sensible proche de la langue du rêve. Ce brouillage à l’oeuvre entre enfants et adultes est un des risques de la cure dans le transfert et le contre transfert entre analyste et analysant. L'analyse ne serait-elle pas dans la même inquiétude existentielle exprimée par Jack Hold le narrateur du roman de Marguerite Duras : " Mais qu'est-ce que j'ignore de moi-même à ce point et qu'elle me met en demeure de connaître ? "
Un exemple clinique d’addiction à Internet expose la mise à l’épreuve de l’inconnu dans le travail du psychanalyste, et c’est au fil de sa propre rêverie sur l’oracle delphique que viendra s’inaugurer, dans cette cure, une dimension narrative d’une quête d’identité et de filiation jusqu’alors informulable.
« S’écrire » expose aux turbulences contradictoires des processus de notre penser et de nos actes : s’y confrontent la pensée de soi à soi, celle de soi aux autres et celle des autres à soi-même. Ce conflit difficile à domestiquer tiraille notre racine narcissique et notre inéluctable état de socialisation. La trace écrite concrète partageable des émotions vivantes en nous-mêmes ouvre une voie à la conscience plus ou moins explicite de leurs transformations.
Dans ce premier article, l’auteur présente une pratique de théâtre d’ombres en hôpital de jour pour enfants, et montre comment le passage par l’acte et par le geste, en présence d’autres sur lesquels l’enfant autiste ou psychotique va pouvoir s’étayer, favorise son accès à la vie psychique telle que nous nous la représentons d’ordinaire. L’atelier mobilise également la question de la place de chacun dans son rapport à l’institution.
Dans ce deuxième article, l’auteur présente une pratique de théâtre d’ombres en hôpital de jour pour enfants, et montre comment ce qu’il propose d’appeler « le travail du rire » puis le partage des mythes – indissociablement rites – magico-sexuels vont permettre l’entrée dans le fantasme individuel à partir d’actes partagés avec d’autres. Ces deux dimensions convoquent les corps des spectateurs comme celui de l’acteur dans des actes en écho, favorisant ainsi la représentation psychique. Un contrepoint sur la théorie de l’esprit à partir du travail de l’ombre conclut ce travail.
Les lieux de rencontres entre psychanalyse et littérature témoignent de l’exploration d’un « impossible » éprouvé au carrefour de la vie psychique inconsciente et de l’écriture littéraire maîtrisée. En de tels ressentis d’incomplétude, l’écriture littéraire et l’activité du psychanalyste révèlent « l’insaisissable altérité de l’autre, y compris de l’autre en soi ».
De sorte que, nous dit Pascal Herlem, initiateur de ces rendez-vous entre écrivains et psychanalystes, « si l’on désire s’écrire, on saura d’avance que ce travail sera inabouti, mais si l’on ne veut pas s’écrire, on saura de même que quelque chose de soi se fera inévitablement entendre. La vérité se refuse à s’écrire, tout comme elle s’impose à l’écriture qui la refuse ; elle passe entre les lignes dans la distraction, l’inadvertance, l’intervalle, l’interstice, le vide intermédiaire ». Ce numéro du Coq-Héron rend compte des interrogations développées à Annecy en mars 2013 et aussi visitées ici selon quelques autres perspectives.
Étudier les rapports théorico-cliniques de la démarche pharmacologique et de la démarche psychanalytique en matière de fait mental pathologique suppose que l’on examine d’abord les formes de causalité qui sont privilégiées par chacune de ces démarches.
On étudiera l’enchevêtrement de ces causalités, respectivement mécaniques-synaptiques et psychanalytiques et on en tirera les conséquences.
Premières lignes
Ginette Raimbault est décédée le mercredi 17 février 2014. Sa dernière causerie à Espace analytique, aidée par Aldo Naouri, montrait déjà le début de cette maladie d’Alzheimer qui a obscurci la fin de vie de cette praticienne et chercheuse, à qui enfants, parents et soignants doivent beaucoup. En 1998, après quelques rencontres et un échange de lettres, Ginette Raimbault m’avait accordé un entretien...
Quatre articles :
- A la mémoire de José-Luis Goyena
- A l'épreuve de l'inconnu dans la clinique
- Prises de vues sur quelques empreintes de la vie de Bion
- Publications W.R. Bion, (bibliographie anglaise et française)
Premières lignes
Après Freud, Ferenczi et M. Klein, Wilfred Ruprecht Bion est le psychanalyste du xxe siècle le plus créatif et novateur qui a réussi à approfondir et à conceptualiser le devenir du travail analytique – pour l’analyste et l’analysant – et à élaborer une réflexion en devenir pour la psychanalyse. Son œuvre théorique considérable apporte des outils conceptuels et cliniques désormais indispensables pour...
Si Freud est prédisposé à l’observation, c’est par un renoncement à la fascination qu’elle exerce qu’il pourra construire sa méthode afin que, armé alors de ses outils théorico-cliniques et de son appareillage conceptuel, il puisse y faire retour et voir alors ce qui toujours se dérobe au regard : la sexualité infantile. C’est le cheminement freudien menant à cette découverte qui se voit restitué ici.
Bion adosse sa pensée aux philosophes et à l’histoire de la philosophie. S’intéressant à la méthode scientifique et à ses conséquences psychanalytiques, il se réfère notamment à David Hume, auteur qui a marqué la philosophie par sa conception de l’association des idées et par sa théorie de la causalité. Les conceptions de Hume, associées à celles d’épistémologues plus actuels, permettent à Bion d’éclairer ses théories des émotions, de la symbolisation, du rêve, de la pensée et de la connaissance, de l’accès à la position dépressive, et de l’interprétation.
Cet article est la parution en italien d’une conférence, De l’esprit de la mort à l’esprit du mal, exposée à l’Université de Naples le 20 avril 2012, dans le cadre d’un Colloque sur l’œuvre de Nathalie Zaltzman.
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La réalité de la mort — sous les traits de la grande guerre, de la menace et de la perte effective d’êtres chers — s’impose d’importance à l’homme Freud entre 1914 et 1920, et contraint le savant à un travail de pensée colossal qui aboutira à l’élaboration du concept de « pulsion de mort ». C’est ce cheminement du père et du chercheur, qui va des Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort (1915) au fameux Au-delà du principe de plaisir (1920) qui se trouve ici restitué.
URL : www.cairn.info/revue-nouvelle-revue-de-psychosociologie-2015-1-page-127.htm.