Article
MATHONNAT C., De l’incestuel et du meurtre en clinique du handicap mental in Cliniques Méditerranéennes n°102, p. 207-218, 2020
Résumé :
Le sujet porteur d’un handicap mental présente un aspect déficitaire qui convoque l’environnement premier et les professionnels de l’accompagnement éducatif, au plus près du corps du sujet, pris pour le sujet lui-même. Des soins lui sont prodigués sur le mode des premiers soins que la mère administre à l’infans. Ce rapport intime au corps du handicap place la rencontre sous le signe de l’incestuel. Plutôt que d’un « en-moins », le Je en devenir est davantage porteur d’un « en-plus » se manifestant dans l’exigence d’une activité pulsionnelle débordante au détriment d’une organisation érogène de la pulsion. Nous examinerons une situation institutionnelle en foyer d’hébergement où l’expression pulsionnelle infiltre les liens sujet-professionnel à travers la dynamique incestuelle. Elle nous est apportée par une équipe d’éducateurs lors d’un temps où nous intervenons comme psychologue, dans un co-travail d’élaboration clinique. Le sujet est confronté aux effets mortifères du pulsionnel que l’acte éducatif, dans l’insu, réactualise.
Mots clés : Handicap mental, emprise, incestuel, objet premier, processus de désubjectivation, pulsions de mort, aliénation.