Article
ROLLAND J.C., Rêve, mémoire et projection in Actes du Quatrième Groupe - Le rêve, entre actuel et origines Actes 6, Rêve, mémoire et projection, p. 131-148, Paris, In Press, 2017
Résumé :
Si l'homme n'avait pas déjà rêvé, la psychanalyse n'aurait pas été possible. La cure reprend, en les amplifiant, les fonctions essentielles accomplies naturellement par l'activité onirique et portées par ce que Freud appelle le processus primaire : elle remodèle les images mentales et le discours intérieur du dormeur par le biais des "restes diurnes" qu'elle décompose et relie aux formations inconscientes, installant un nouvel équilibre entre forces de l'investissement et du contre-investissement ; une censure freine bien sûr cette action. Elle réorganise l'espace psychique qu'elle creuse, met en perspective, modifiant, par son action hallucinatoire, les frontières démarquant l'intérieur et l'extérieur de Psyché. Selon une hypothèse forte et mal connue de Pierre Fédida, méritant un ré-examen sérieux, la force de remémoration du rêve met le dormeur en contact avec ses morts et avec les ancêtres hérités de la phylogenèse. Et enfin par le jeu de ce premier désendeuillement, le rêve travaille par plusieurs côtés au renoncement de restes oeidipiens, renoncement auquel la cure doit l'essentiel de sa portée psychothérapeutique.
Mots clés : Mémoire inconsciente, image onirique, renoncement, désendeuillement, figuration/défiguration, paranoïa