Nous vous invitons à prendre connaissance d'éléments d'actualités dans la rubrique "Actualité de la psychanalyse" qui se trouve sous l'éditorial.
Avec satisfaction, il m’est aujourd’hui possible de vous signaler en ce début d’été, l’accomplissement du travail de valorisation de la Bibliothèque Piera Aulagnier ; travail de relevé, classement et inventaire réalisé par Mr Jean-Michel Habi, documentaliste. Il s’agit là, d’une fructueuse réalisation que nous devons à Héloïse Castellanos Colombo qui a initié et soutenu ce projet du temps de sa présidence et nous l'en remercions pleinement.
En action coordonnée avec le site, cette réalisation permettra désormais aux Participants, Membres et visiteurs simples, de consulter, depuis celui-ci, le contenu et l’actualité du fonds de notre Bibliothèque. En effet, cette liste du fonds est actuellement riche d'un peu plus de 2400 références, réparties entre 1400 ouvrages, tirés à parts ainsi que d'un ensemble de revues issues des publications de la recherche psychanalytique de toutes époques et d'origines géographiques diverses. D’autre part, notre bibliothèque dont le noyau initial était constitué par les ouvrages légués au IVème Groupe par le fils de Piera Aulagnier, s'est trouvée enrichie des dons et acquisitions issus notamment des bibliothèques de Paulette Dubuisson, Marie-Claude Fusco et Nathalie Zaltzman.
En juillet 1915, il y a exactement un siècle, rassemblés sous le titre provisoire "d’Essais préliminaires à la métapsychologie", Freud terminait "ses douze essais" de métapsychologie. Freud, qui pensait que ses meilleurs œuvres survenaient tous les 7 ans, composa ainsi en 6 semaines, dans la fièvre et l’urgence. «C’est une horreur de la guerre comme tant d’autres» annonça-t-il encore avec sarcasme, au sujet de ses essais, à Karl Abraham, le 1er août 1915. Nous savons aujourd’hui que seuls cinq de ces essais sont parus du vivant de Freud sous le titre de "Métapsychologie" ; les autres ayant vraisemblablement été détruits par Freud. Seule une copie du douzième essai, intitulé "Vue d’ensemble des névroses de transfert" fut retrouvée dans une malle de Michael Balint contenant des papiers de Sandor Ferenczi et publiée en 1985.
Cette année 1915, travaillant le deuil d’une douloureuse histoire d’amour, de filiation et de rivalité, Freud écrivit également "les Observations sur l’amour de transfert" alors que seulement deux ans auparavant, c’était la rupture définitive avec Jung, celui que Freud n’hésitait pas alors, à désigner comme son «fils et héritier scientifique» ou encore comme «son dauphin, son successeur direct».
Retenons donc, dès maintenant, la date du samedi 12 et dimanche 13 mars 2016 ; date de nos prochaines Journées Scientifiques annuelles dont le titre retenu "le rêve, entre actuel et origine" ne sera sans doute pas sans faire échos à ce célèbre rêve raconté par Freud à Ferenczi, également en juillet 1915 et dont voici le texte exact : « Dans la nuit du 8/9 de ce mois, j’ai eu un rêve prophétique dont le contenu représentait clairement la mort de mes fils, et d’abord celle de Martin ». Exploration de la face cachée de l’iceberg avec ces figures de son auto-analyse qui lui révèle ses désirs infanticides et son hostilité inconsciente à l’égard de ses fils, Freud nous dit encore : « En approfondissant l’analyse, je découvre la tendance cachée que pourrait satisfaire la mort redoutée de mon fils. C’est la jalousie contre la jeunesse, que je croyais avoir complètement étouffée … ».
Je nous souhaite enfin à tous en ce début d’été, la culture comme ressource estivale en faisant mention de l’appel à contribution de nos collègues et amis outre-Atlantique pour le prochain numéro de la revue Filigrane Québec avec l’argumentaire suivant «le sujet de la violence : objectalisation ou objectivation déshumanisante ?».
Sur le même thème sera organisé en novembre 2015, à Montréal, un colloque au sujet duquel de plus amples précisions nous seront transmises dès la rentrée septembre. En effet, la violence dont nous devenons les spectateurs plus ou moins passifs infiltre notre quotidien sous l’emprise d’une dictature du présent, dictature du court terme à laquelle le clinicien d’aujourd’hui n’échappe pas. Je pense tout particulièrement au drame des 60 000 migrants syriens et érythréens en errance, arrivés en Italie et en Grèce, se noyant dans l’indifférence quasi générale ou bien qu’il s’agit de faire sortir de Paris pour mieux "les rendre à leur invisibilité", pour mieux les effacer, les "gommer", "hors d'atteinte par notre vue", en les reléguant vers ces quelques terrains "vagues", insalubres, situés en périphérie de notre capitale. Encore une fois, rêvons-nous ?
Insistante dans la Métapsychologie Freudienne, la question de la cruauté est à l’origine de réflexions toujours d’actualité. Mais, entre pulsion de vie et pulsion de mort, que penserait aujourd’hui de cette indifférence, l’auteur de Malaise dans la Culture ?
Catherine Even – Le Berre
Responsable du site
ACTUALITÉS DE LA PSYCHANALYSE
- Actualité institutionnelle du Quatrième Groupe :
Vous trouverez ici la motion votée lors de l'assemblée générale du 13 janvier 2013
