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L’adolescence n’est pas une maladie et dans ce sens, ce livre n’est pas un traité sur l’Adolescence. Il se lit plutôt comme un Essai. Car la rencontre entre des analystes aventureux et des adolescents blessés, blessants et perdus nous met en garde devant toutes sortes de généralisations. Ces rencontres évoquent plutôt la houle de la mer ou la vague qui « vient par en dessous » tant la clinique peut être déstabilisante et inattendue. La consultation ou la psychothérapie place le psy (psychiatre, psychanalyste, psychologue clinicien) du côté des travailleurs de la mer, tels que les décrits Victor Hugo, par la façon de se faire malmener.
Incontestablement, il y a des qualités et des compétences requises dans la clinique de l’adolescence qui font penser comme à un hommage à Montaigne. Comme lui, nous dirions : « Peignons pas l’être mais le passage ».
L’hiatus adolescent n’est donc pas une nouvelle catégorie diagnostique mais une proposition de donner un nom à ce que l’on trouve dans la clinique. Trop grave, trop important, obéissant à trop d’influences entre le familial, le sociétal, le pédagogique, l’institutionnel et le pulsionnel pour se réfugier derrière une prétention théorique quelconque, nous l’avons ainsi nommé « Hiatus » pour tenter de dire en une formule, ce que nous espérons juste, entre justice et justesse, de cette relation, de ce temps logique et de ces mouvements du corps et de l’âme.
Parlons de la rencontre clinique et non de la théorie, car il n’y a pas de garantie dans ce domaine ni pour ces essais non transformés ni pour ces tentatives encore vaines : deuils de la tendresse et de l’enfance, inventions de la génitalité et de l’âge adulte. La référence à la psychanalyse reste pourtant toujours utile et ces essais sont aussi un hommage à Freud. Nous pensons cette ouverture comme indispensable à la clinique : c’est comme la rencontre improbable de « deux tunnels qu’on perce des deux côtés de la montagne ».
174 pages.

L’objectif de ce numéro 235 est d’évoquer -sans prétention exhaustive-, les apports conséquents de plusieurs grands psychanalystes britanniques, pour l’ensemble du corpus clinique et théorique de la psychanalyse. Malgré une diffusion parfois sélective et plus tardive en France qu’en d’autres pays européens et d’Amérique du Sud-, ces apports nourrissent désormais la pratique, et témoignent de la richesse de leurs avancées et perspectives permettant une approche de plus en plus subtile de l’évolution intra et intersubjective de nos psychismes.
pages.

Si le sentiment de solitude est universel, intemporel, il doit aussi être repensé au regard des profondes mutations sociétales contemporaines.
Qu’interpelle-t-il en chacun ? En quoi la situation analytique représente-t-elle un cadre privilégié pour en comprendre le sens et en traiter les effets ? Il est important de décrypter cet affect qui émerge au coeur de la séance analytique en s’interrogeant sur sa dimension de symptôme. S’associe-t-il à l’isolement, produit de nos individualismes ? Est-il avant tout corrélé à l’objet du deuil, à l’expérience de la séparation, renvoie-t-il à la mélancolie de l’humain, ou serait-ce encore une autre façon de parler de l’angoisse ? C’est sur ces voies de réflexions que s’engage cet ouvrage : que peut en dire le psychanalyste aujourd’hui ? La traversée que représente l’analyse pourrait être en lien avec ce travail psychique d’acceptation de « la capacité d’être seul ».
Ce présent recueil éclaire d’un regard nouveau cette complexité par une diversité d’approches qui reflètent la dimension atemporelle et les formes plurielles de solitude que nous expérimentons tous. Chaque contribution témoigne d’un constant va-et-vient de la clinique à la théorie, en faisant aussi référence à la création littéraire.
250 pages.

Étrange idée que d'avoir confié à la médecine et aux pharmaciens la gestion des troubles psychologiques. Le résultat en est désastreux : les patients sont traités sans vraiment être écoutés, entendus et respectés dans leurs souffrances et détresses personnelles. La nébuleuse psychiatrique continue ainsi d'étendre son pouvoir par des menées où l'effacement de pensée prend une place importante. Les inventions plus respectueuses, pédagogiques et psychothérapiques, issues des années quatre-vingt sont battues en brèche par l'absence de crédits, une politique commerciale et économique répressive et l'émergence de techniques neuroscientistes et chimiques. Les auteurs, qui ont participé chacun à leur façon à l'approche psychanalytique individuelle et groupale des troubles psychologiques, proposent d'ouvrir le débat à partir d'un bilan de la situation et d'une réflexion sur l'histoire de la folie et leur propre cheminement dans le monde de la psychiatrie.
162 pages.

Après la mort de sa sœur, atteinte d'une maladie restée longtemps indéchiffrable, le narrateur se sent délivré d'un poids immense. Une page est tournée. Jusqu'au jour où il décide de se rendre sur sa tombe et de s'arrêter à Limoges, leur ville natale, qu'il pense avoir rayée de sa vie de manière définitive...
Ses déambulations dans les rues, ses dégustations dans les restaurants, ses recherches sur l'histoire millénaire de Limoges et ses rencontres fortuites le bouleversent si profondément qu'il remet chaque jour au lendemain sa visite au cimetière. Une mue s'opère alors en lui, qui va rendre à Limoges sa signification perdue et permettre au deuil de s'accomplir.
Limoges se lit comme une balade intranquille, et non dépourvue de drôlerie, au pays de l'enfance, au milieu des gens, des lieux, des objets, et des discours qui nous fondent.
144 pages.

Freud fut un grand théoricien mais aussi un grand praticien de l’humour. Quelques mois après la mort de son père, en 1896, cet immense explorateur de la psyché prend soin de constituer, de façon étonnante, une anthologie des meilleures « histoires juives » — qu’il brûlera par la suite — et commence simultanément son auto-analyse. Ces deux initiatives aboutiront au célèbre ouvrage publié en 1905, Le Mot d’esprit et sa relation à l’inconscient, qu’il tiendra pourtant en relative mésestime.
Pourquoi donc Freud, après s’être tu durant vingt-deux ans, éprouve-t-il, en 1927, le besoin de poursuivre sa méditation sur cette question, avec un bref article intitulé « L’humour » ? En fait, l’histoire juive — le Witz — l’a confronté à l’énigme de son identité. Certes, cette identité le renvoie à son père Jacob, mais plus évidemment encore à sa belle et jeune mère Amalia, et, au-delà, à d’autres figures féminines qui jalonneront sa vie, le conduisant inéluctablement vers la difficile reconnaissance d’une Mère mythique, archaïque, celle des origines…
Attentif à l’affleurement de l’intime dans les écrits théoriques du maître viennois, lecteur passionné des diverses Correspondances, Jean-Pierre Kamieniak nous révèle un autre Freud, embarrassé et néanmoins soutenu par l’idéalisation de la mère, et qui n’osera aborder les rives du continent noir qu’à la disparition de celle-ci.
324 pages.

En ces temps où tente de s’imposer par la barbarie un Dieu idolâtre et méprisant de l’humain, Dominique Gauch repose à nouveaux frais la question de la foi qui, selon elle, ne peut être dénouée de la question de l’inconscient et du mal.
A partir du rapport entre inconscient et foi, l’auteure redécouvre la pertinence, la profondeur et l’effectivité de la pensée existentielle du poète roumain, juif, Benjamin Fondane. Sa confrontation avec le Freud de L’avenir d’une illusion met en lumière les limites du langage métapsychologique pour dire l’expérience de la foi, foi poétique, foi biblique qui est étrangère non seulement à l’homme Freud mais à l’expérience de la psychanalyse.
Inconscient et foi sont deux domaines de la pensée, irréductibles l’un à l’autre et pourtant étroitement liés dans la constitution du sujet. Penser leur articulation demande de quitter la pensée conceptuelle pour se tourner à nouveau vers Job, l’homme du pays d’Ouç, qui souffre, désespère et cherche, un homme irrésigné, aux prises avec son existence et les grandes énigmes de la vie humaine.
224 pages.
Mots clés : Psychanalyse - autre - inconscient - religion - dieu - folie - foi - pensée existentielle - raison - ange

P.Aulagnier, Naissance d’un corps, origine d’une histoire, introduction G.Stephanatos, postface C.Silvestre, traduction P.Aloupis et G. Stathopoulos, ed.AGRA, collection Rous, Athènes 2017, p.216.
216 pages.

Ce texte propose une approche psychanalytique de l’arrogance, considérée à la fois comme une pathologie du narcissisme et comme le révélateur des relations de domination. Sont donc explorés les domaines de l’intime, de l’individuel, mais aussi du groupal, du social, au travers de l’étude d’événements contemporains, de personnages historiques et littéraires. Le fait d’articuler ces différents champs constitue tout l’intérêt de cette notion d’arrogance.
C’est donc une vaste étude, qui confine à la recherche d’exhaustivité des occurrences de l’arrogance, trouvée aussi bien chez l’enfant que chez l’adolescent, le chef d’entreprise, le criminel, le dirigeant politique… Cet ouvrage est d'une très grande nouveauté dans le champ de la recherche psychanalytique. Il se démarque de par ses qualités d’ouverture, ses analyses liées à l’actualité et son canevas littéraire.
224 pages.

Les moments vécus au Jardin Couvert constituent la matière de ce livre. Ils font entendre combien pour grandir, il est important que enfants, parents et accueillants se laissent porter par la parole. L'enfant vient au Jardin Couvert avec son père, sa mère ou tout autre adulte proche pour rencontrer les autres, apprendre à vivre avec eux dans la sécurité d'une présence familière. Quelquefois les familles, plus ou moins conscientes de difficultés minimes ou plus sérieuses, viennent chercher des repères, un éclairage neuf, une direction à inventer. Elles sont assurées d’y être entendues dans leur singularité. Elles s'expriment comme elles le peuvent et mettent parfois en avant des détails qui masquent les vrais sujets. La demande d'aide, de conseils est un évitement à s'engager dans ce que le parent sait. C’est aux accueillants de lui faire découvrir qu'il a en lui les possibilités de trouver les solutions adéquates et de s'occuper d'une façon juste de son enfant.
Le Jardin couvert a été créé au coeur de Lyon à l'initiative du psychanalyste Denis Vasse, de quelques praticiens de la petite enfance et en référence à la Maison Verte de Françoise Dolto. Il accueille plus de mille enfants par an. Ouvert six jours sur sept, il existe depuis trente ans.
Jean-Pierre Lebrun est psychiatre, psychanalyste à Namur et Bruxelles. Il a publié de nombreux ouvrages chez érès, et Denoël. Il est également directeur de trois collections Humus, Psychanalyse et écriture et Singulier-pluriel aux éditions érès.
C. Alombert (Président du Conseil d'administration), M. Babin, M. Boutin, A. Gucher, E. Van Der Stegen accueillants au Jardin Couvert ont également participé à l'écriture de ce livre.
320 pages.
Mots clés : Développement de l'enfant - guidance parentale - espace transitionnel - structure d'accueil - relation parent enfant - psychanalyse d'enfant - établissement d'accueil pour enfant - parole - travailleur familial - creche parentale

La psychanalyse est l’espace d’une quête de vérité qui guérit, vérité toujours partielle, fondée sur le besoin du sujet humain de créer des formes de sens et de causalité capables de soutenir son existence sur la scène du monde. Le sujet ne cesse jamais de "construire et se construire", accompagné dans cette route non cartographiée par Éros et Thanatos, par l’autocréation et la destruction.
Loin des conceptions constructivistes superficielles et des relativismes post-modernes, ce livre reconsidère la notion freudienne de construction en élargissant son contenu et son usage. Il examine "le travail de poïesis de soi et du monde" comme l’analyste le rencontre dans les théories sexuelles infantiles, le délire, les conduites autodestructives, mais aussi dans la réflexivité autobiographique, l’écriture et la traduction reflétant leurs affinités électives avec la psychanalyse.
Mais comment la psychanalyse se construit-elle, elle-même, comme pratique théorico-clinique qui se réfère aux structures psychiques inconscientes tout en se construisant par elles ? Que constitue l’originalité de la méthode freudienne ? Et encore, comment se construit l’analyste dans un processus de formation sans fin avec le point d’origine de sa propre analyse ? Qu’enseigne l’expérience internationale de transmission de l’analyse et plus spécifiquement la « transplantation » des institutions psychanalytiques dans les pays périphériques au savoir psychanalytique comme la Grèce ?
En dialogue avec "l’autre" et "les autres", l’auteur du livre formule une conception psychanalytique pluridimensionnelle ouverte au social-historique et à la "Kulturarbeit" freudienne, sans hésiter de penser - avec le Mal - la barbarie dans la civilisation contemporaine.
409 pages.

L'invention de la psychanalyse, à "l'ère de la reproductibilité technique" dont Walter Benjamin fera de la photographie le modèle, s'inscrit dans le cadre d'une révolution anthropologique et épistémologique transformant les rapports entre le regard, le signe et le réel. Ce livre explore l'influence de la "révolution photographique" sur l'imaginaire littéraire et scientifique de la fin du 19e siècle et du début du 20e, et sur ses effets sur la pensée de l'inventeur de la psychanalyse qui découvre, lors de son séjour à Paris, comment la photographie est devenue avec Charcot et Albert Londe une partie intégrante de la clinique de l'hystérie. S'il existe, au 19e siècle, une véritable passion pour voir ce que l’œil ne peut voir, et pour reconstituer le passé comme photographié, c'est au processus qui aboutit à la formation des images psychiques que conduit, dans la pensée freudienne, la référence à la photographie.
Ce livre développe comment, en induisant un nouveau rapport au temps, à la mémoire et à l'histoire, la photographie fournit un modèle pour penser, avec Freud, une conception psychanalytique de la mémoire, de la causalité psychique et du processus analytique.
Jean-Jacques Barreau est psychiatre, psychanalyste membre et ancien Président du Quatrième Groupe, Organisation psychanalytique de Langue Française (OPLF).
130 pages.
Sommaire
I - Présentation : Une ouverture métaphorique sur l'appareil psychique - Freud et la photographie - Une révolution anthropologique - La vision de l'invisible - Un nouveau rapport au temps, à la mémoire et à l'histoire - Une présentation des processus psychiques - Un modèle pour une théorie de la trace - Forme originaire des processus de symbolisation - Modèle du développement et processus analytique.
II - La révolution photographique : Un nouveau modèle pour la représentation - Photographie et maladies mentales - L'image de Galton.
III - L'optique freudienne : L'espace de la représentation - La passion de voir, l'œil clinique - La brèche de la rétine.
IV - La métaphore photographique : De la Caméra obscura à la plaque photosensible : une métaphore de l'inscription psychique - Le devenir conscient : du modèle de la traduction à celui du développement - La fabrique et le magasin de la mémoire - L'action de la trace : de l'empreinte à l'indice - De l'image latente à l'image révélée.
Editions CampagnePremière - 23, rue Campagne-Première, 75014 Paris

Une Théorie Kleinienne de la Destructivité et de la Créativité
Par sa théorie du jeu chez l’enfant comme voie d’accès à l’inconscient au même titre que le rêve, et par sa référence constante à la deuxième théorie bi-pulsionnelle de Freud (pulsions de vie / pulsion de mort), Melanie Klein a ouvert une nouvelle voie à la métapsychologie. Les concepts de clivage, d’identification projective, de positions schizo-paranoïde et dépressive, d’envie, font désormais partie du vocabulaire de la psychanalyse. Ils ne sont cependant pas toujours suffisamment rattachés à la notion que Donald Meltzer considère comme la découverte essentielle de Melanie Klein : la concrétude des objets internes. En outre, chez les auteurs psychanalytiques francophones, le lien entre la pensée de Melanie Klein et celle de ses continuateurs directs (Wilfred R. Bion, Hanna Segal, Herbert Rosenfeld) ou indirects (Donald W. Winnicott) est souvent sous-évalué.
Cet ouvrage essaie de montrer comment la théorie kleinienne peut nous éclairer sur les phénomènes de destructivité et de créativité, en se référant à la fois à la psychopathologie et à certains domaines des arts plastiques, du cinéma et de la littérature.
L’auteur : Francis Drossart est psychiatre des hôpitaux, ancien chef de clinique en pédiatrie et en pédopsychiatrie, psychanalyste membre du IVème Groupe, directeur de recherches au CRPMS, UFR Etudes Psychanalytiques, Université Paris Diderot 7.
Chantal Lheureux-Davidse et Géraldine Le Roy, psychologues cliniciennes, psychanalystes, ont contribué à l’ouvrage.
Préface de Didier Houzel
242 pages.
Sommaire
Préface par Didier Houzel
Introduction: La place de la pensée kleinienne dans la psychanalyse
Première partie
Klein, Bion, Winnicott - A – Les grands concepts kleiniens : 1. Fantasme inconscient - 2. Objet interne - 3. Identification projective - 4. PS-D - 5. L’envie - B – Bion : 1. Réflexion faite - 2. Vers une théorie de l’activité de pensée - 3. Aux sources de l’expérience et éléments de la psychanalyse - C – Winnicott : Continuités et discontinuités avec la théorie kleinienne, par Géraldine Le Roy - 1. Les liens entre Melanie Klein et Winnicott - 2. Points d’accord et de désaccord - 3. Apports personnels de Winnicott - 4. Illustration clinique des différentes techniques
Conclusion : Winnicott et la création
Deuxième partie
La destructivité - 1. Le déni omnipotent - 2. L’incestuel - 3. Le hiatus périnatal - 4. Le hiatus adolescent - 5. Sur les traces du Colonel Kurtz - 6. Le claustrum (Donald Meltzer) - 7. Destructivité et créativité chez un enfant psychotique présentant des troubles envahissants du développement, par Chantal Lheureux-Davidse
Troisième partie
La créativité - 1. Amarcord de Fellini - 2. Les Nanas de Niki de Saint-Phalle - 3. Dans le Café de la Jeunesse Perdue de Patrick Modiano - 4. Les Vitrines de Christian Boltanski - 5. Délivrances de Toni Morrisson - 6. Les Transformations Corporelles chez Matthew Barney, David Cronenberg et Francis Bacon - 7. La Supplication de Svetlana Alexievitch
Conclusion
Bibliographie

La psychanalyse a renouvelé la compréhension de la folie. Afin de nous faire saisir la spécificité de l’approche psychanalytique, Gérard Bazalgette, grâce à sa grande culture, nous entraîne dans l’histoire de la psychiatrie, depuis Hippocrate jusqu’à l’invention de la psychose. Il souligne une opposition entre causalité morale et causalité physique, reprise de façon révolutionnaire par la psychanalyse. En s’appuyant sur la littérature (William S. Burroughs et Sarah Kane), sur les travaux de psychanalystes (Mélanie Klein, Piera Aulagnier, Jacques Lacan…), et avant tout sur sa propre clinique, l’auteur porte un regard nouveau sur les concepts d’originaire, de fantasme, d’identification projective. Il propose ainsi une théorisation inédite aussi bien de la sublimation que de l’hystérie, la mélancolie, les régressions autistiques et les délires persécutifs. Par ce travail original, Gérard Bazalgette met en évidence l’abord constamment novateur de la folie par la psychanalyse.
Gérard Bazalgette est psychiatre et psychanalyste, ancien président du Quatrième Groupe (Organisation psychanalytique de langue française). Il est l’auteur de nombreux articles parus notamment dans la revue Topique et dans les Actes du Quatrième Groupe. Il a publié - La Tentation du biologique et la psychanalyse - (Érès, 2006).
Éditions CampagnePremière - 23, rue Campagne-Première, 75014 - PARIS
336 pages.

Une Poignée de confettis
Les confettis, petits morceaux de papier multicolore serrés dans la main fermée, et lancés à la cantonade un jour de fête. Un geste pour le plaisir, pour surprendre. A la source des textes qui composent ce recueil, la vie quotidienne, une rencontre, un accident, petit ou grand, un souvenir, une rêverie ; tous transformés par le pas de côté de l’humour nécessaire pour la vie et la fréquentation des hôpitaux. Comme le confetti que l’on retrouve sous ses pas, dans les plis d’un vêtement, ces histoires courtes laisseront-elle une trace ?
Eric Julliand, vit à Lyon, où il exerce la psychanalyse, après une carrière de psychiatre dans les hôpitaux.
136 pages.

Expérience intime et quotidienne s’il en est, la fatigue interroge et perturbe nos frontières psychiques et physiques, dans une sorte d’entre-deux. Est-elle un signal d’alarme, une forme de stress, ou encore une émotion ? L’approche biomédicale occidentale peinant ou renonçant à définir ce symptôme non spécifique, trop subjectif, c’est davantage aux sciences humaines et sociales ou aux sciences de l’esprit que recourt ce Dictionnaire pour approcher au plus près du cœur du phénomène. Représentant un large éventail de disciplines, 91 auteurs montrent au fil de ces 131 entrées qu’à travers les peuples et les siècles, chaque groupe humain développe son entité de fatigue de prédilection, au gré de son rapport au corps, au divin, à la mort ou au travail. De l’acédie à la mélancolie, de la neurasthénie au burn out ou au bore out, ce Dictionnaire de la fatigue jette ainsi les fondements d’une anthropologie de la fatigue qui reste à construire.
3 articles de M. Moreau-Ricaud : "Café - Balint - Ferenczi"
864 pages.

La psychanalyse nous enseigne que le Moi n’est pas maître en sa propre maison. Avec la naissance des machines intelligentes, du numérique et des robots, non seulement le Moi n’est pas maître en sa propre demeure, mais, en plus, il est invité à migrer dans de nouveaux espaces, qui augmentent certaines partie de sa vie psychique, ou en oblitèrent d’autres. Les transformations psychiques qui en résultent sont considérables ! Cet ouvrage donne des outils à la fois conceptuels et cliniques pour les comprendre. Trois champs sont traités, qui interpellent la psychanalyse, ses outils traditionnels et la cure analytique. En premier lieu, la place du virtuel dans le champ psychique : le virtuel psychique, l’auto-empathie réflexive et leurs absences dans les pathologies limites. En second lieu, la relation du sujet avec les matières numériques : le sujet augmenté, l’homme augmenté, ainsi que l’utilisation du numérique et des médiations numériques avec les pathologies limites. Enfin, les enjeux de sa relation avec les robots : la robophilie, la robophobie, les médiations robotiques avec l’enfant autiste, mais encore la sexualité à l’ère de l’image et des robots.
Présentation de Serge Tisseron, Préface d’Elisabeth Darchis.
272 pages.

Ce livre résume trente années de travail, dont quinze ans d'analyse, portant sur les hallucinations survenant lors de comas et dont le sujet garde, avec la mémoire, un affect décuplé et une vitalité débordante. Après l'éveil, ce trauma provoque une série de symptômes résiduels que l'auteur nomme syndrome de relance originaire.
148 pages.
Préface de Raphaël MINJARD

Avec la participation de Janine ALTOUNIAN, Christine ARBISIO, Stéphanie BAROUH-COHEN, Jeanne BERNARD, Thierry BOKANOWSKI, Anne BOURGAIN, Catherine CHABERT, Aline COHEN DE LARA, Corinne-Déborah DAUBIGNY, Mireille FOGNINI, Georges GAILLARD, Louise GRENIER, Hélène ISNARD, Jean-Pierre KAMIENIAK, Vladimir MARINOV, Francis MARTENS, Catherine MATHA, Ariane MORRIS, Françoise NEAU, Philippe REFABERT
168 pages.

On peut relever la place de plus en plus importante occupée par le corps et la sensorialité dans les écritures de soi, comme dans la clinique psychanalytique. Cela renvoie à l’évolution tant des modalités de l’intime que de la psychopathologie contemporaine. Et cette évolution offre à penser autrement les liaisons et les déliaisons du corps somatique et du corps érotique, du corps à aimer et du corps à détruire, c’est-à-dire du corps et de ce qui l’anime.
Différentes questions sont ici débattues, notamment : le corps dans la cure et les conditions de possibilité de son écriture ; la dimension sensorielle de l’intime dans les écritures de soi ; le corps comme lieu et lien d’écritures… Le débat prend la forme d’un dialogue entre écrivains, spécialistes du texte littéraire et psychanalystes, autour des différentes formes d’écriture de soi et de leurs ancrages sensoriels : les écritures de soi, c’est-à-dire, au-delà même des « genres » consacrés (autobiographies, journaux intimes, autofictions, essais, etc.), toute écriture considérée dans sa dimension d’autoprésentation, lorsque l’écrit inclut un certificat d’authenticité produit par l’auteur en personne.
302 pages.