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MIJOLLA-MELLOR S., Hommage à Alain de MIJOLLA, in interligne, Quatrième Groupe, publié le 26 Jan 2019
Résumé :
Alain de MIJOLLA
Neuro-psychiatre, psychanalyste et auteur, Alain de Mijolla s’est éteint paisiblement à 85 ans, entouré des siens, le 24 Janvier 2019.
Né à Paris le 15 Mai 1933, il avait opté pour des études médicales brillamment réussies mais non sans la nostalgie de la littérature que la rencontre avec la psychanalyse allait lui permettre de retrouver. Son œuvre en porte la trace, en particulier avec ses travaux sur Rimbaud et la question des identifications intergénérationnelles que cet amoureux du cinéma allait théoriser comme « Visiteur du Moi ». Devenu très jeune, psychanalyste titulaire de la SPP Alain s’était attaché à transmettre la psychanalyse dans le cadre de L’institut de Formation, prenant part aux débats de son institution en marquant son indépendance et son ouverture d’esprit. Il participa au groupe « Confrontations » notamment.
En 1982, il fonda avec Jacques Caïn « Les Rencontres d’Aix en Provence » réunissant tous les étés dans ce lieu qu’il aimait et dans l’atmosphère du Festival de Musique, des psychanalystes et des auteurs sur des thèmes variés et ayant à cœur d’y inviter des collègues de diverses sociétés et, parmi ceux-ci, Piera Aulagnier. Ces Rencontres qui eurent dix ans de vie donnèrent lieu tous les ans à la publication d’un livre collectif publiés aux éditions « Les Belles Lettres ». Ces premières « Rencontres » furent aussi l’occasion de la nôtre et du partage de notre vie à la fois personnelle, familiale et professionnelle qui s’en suivit. La naissance de notre fils Philippe en 1984 allait renouveler l’intérêt de ce chercheur pour l’histoire familiale mais étendue cette fois ci à celle de la psychanalyse et plus particulièrement à celle Freud.
En 1985 fut donc fondée « L’Association Internationale d’Histoire de la psychanalyse » qui devait durer plus de 20 ans et, au début, publier annuellement ses travaux dans la « Revue Internationale d’Histoire de la psychanalyse » qui eut six numéros. Mais en 2000 un nouveau chantier s’ouvrait pour ce passionné de la chose exacte, ennemi des dogmatismes en tous genres : un « Dictionnaire international de la Psychanalyse » en collaboration avec Bernard Golse, Roger Perron et moi-même, dont il assura pour sa part la dimension historique ainsi qu’éditoriale aux Éditions Calmann-Lévy.
Se remettant en 2005 d’une grave maladie, Alain de Mijolla revint avec plusieurs livres dans la dernière partie de son œuvre sur ses thématiques principales : l’histoire de la vie et de la pensée de Freud et le concept d’identification. Il intervenait dans de nombreuses émissions-débats pour y défendre, avec l’humour et la combativité qui étaient siennes, la cause de la psychanalyse.
Il lui manquera et il nous manquera.
Sophie de Mijolla-Mellor