Article
CHIANTARETTO J.-F., Penser avec Ferenczi les pensées de l’analyste in Le Coq-Héron 2019/4 (N° 239), Métapsychologies en mouvement, p.86-97, Toulouse, Erès, 2020
Résumé :
Ferenczi re-commence la psychanalyse avec et contre Freud. Sa théorie originale du trauma l’amène à édifier une métapsychologie du penser de l’analyste en séance. Mais le re-commencement ferenczien procède de l’impossibilité pour Freud et Ferenczi d’être ensemble analyste et analysant, alors même que le second est le seul interlocuteur du premier à pouvoir s’investir et être investi comme un interlocuteur interne, dans la création de la psychanalyse.
À partir de ce drame – originel, originaire – il revient ainsi à chaque analyste d’autoriser le dialogue Freud-Ferenczi à dépasser son empêchement et à déployer sa puissance créatrice, plutôt que sa puissance destructrice. Cela suppose de renoncer à se faire l’analyste de l’un comme de l’autre, et à consentir à faire œuvre d’une vacance au cœur de ses propres transferts : à laisser libre la place de l’analyste de l’analyste.
Mots clés : Affect, Autoanalyse, Autodestructivité, Créativité, Déception, Interlocution interne, Meurtre psychique, Scène originaire, Transfert, Trauma